Chapitre 8

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- Qu'est-ce que tu fais là ?! Tu m'as suivie ? Ah je vois, Senku ne me fait pas confiance ! 

Je suis sûrement en train de lui postillonner au visage, mais il ne dit rien. 

- Dégage ! Je ne veux pas te voir ! Tu n'as rien à faire ici ! Je ne veux voir personne ! Je n'ai besoin de personne ! 

Pourquoi je dis ça ? Si bien sûr que si que j'ai besoin de quelqu'un. 

- Encore moins de toi ! Va-t'en, espèce d'imbécile ! 

- Hana. 

- Casse-toi, crétin !

Je ferme les yeux, ne pouvant supporter son regard empli de tristesse et de pitié. Ouais c'est ça, je fais pitié. Qui voudrait rester auprès de quelqu'un dont tous les proches trouvent la mort ? Je ne veux pas que Ukyo trouve la mort. Il est bien trop gentil pour ça, il ne le mérite pas. 

- Espèce d'hypocrite, qu'est-ce que tu fais encore là ? Ne me regarde pas avec avec pitié, ne reste pas avec moi, je ne t'apporterais jamais rien de bon. 

Je me calme un peu, du moins je crois. Je suis toujours prête à envoyer tout ce que je ressens dans sa face, alors qu'il n'a rien demandé. 

- Hanami. 

- Tais-toi ! Barre-toi ! Tu vas finir comme lui, comme eux, comme elle. Tout ça à cause de moi. 

Je l'entends se relever, et je sens sa main se poser sur ma tête un court instant, avant d'être rapidement enlevée. 

- Tâches de tenir ta promesse. 

J'éclate une nouvelle fois en sanglots incontrôlables. Mes larmes dévalent mes joues sans que je puisse un temps soit peu les retenir. Je suis prise de spasmes et de hoquets bruyants, peut-être ai-je aussi le nez qui coule. Mais tout cela me semble anodin comparé à la trace que Aki a laissé dans la terre, et bien plus que ça, dans ma vie toute entière. Je ne l'oublierais jamais, il fut bien trop important pour moi. Il n'est peut-être même pas encore mort, mais son absence me pèse, je comprend bien à présent la douleur que Iwa, Chrome et Suika ont pu ressentir quand j'ai fui la réalité. 

Je tente vainement d'essuyer mes larmes, sachant que maintenant, je n'ai plus aucun soutien. Je viens de repousser Ukyo, Chrome est bien trop occupé avec Senku, et Suika est encore trop petite, elle a ses problèmes d'enfant. 

"-Tâches de tenir ta promesse."

Il a on ne peut plus raison. Je ne dois pas m'absenter trop longtemps, je l'ai promis au chef du village. Le ton froid que le blanc a utilisé fait redoubler mes larmes d'intensité, il doit m'en vouloir pour tous les mots que je lui ai envoyé dans la figure. Mots que je n'ai même pas pensé. il n'est pas un imbécile, ni un crétin, encore moins un hypocrite ! C'est celui qui continue à veiller sur moi, même quand tout va mal, même si je fais pleuvoir des insultes sur sa personne. Il ne lâche rien et reste avec moi. 

"-Tâches de tenir ta promesse."

Oui... je la tiendrais. De toute façon, explorer n'a plus de sens sans Aki. Oui... Je rentrerais rapidement. Mais là, j'ai besoin de me vider la tête. Je me lève, sèche définitivement mes larmes, et remballe toutes mes affaires. Je compte monter tout en haut de la grande montagne, et d'y passer la nuit. 

Marcher me fait un bien fou. Lorsque le terrain se fait moins escarpé, je me met à courir, étant donné que je n'ai pas emporté beaucoup de choses, mon sac est léger et très peu encombrant. 


J'arrive au pied de la montagne, le souffle court, je m'assied pour prendre une pause. J'ai passé la matinée et le début de l'après midi à marcher, j'en ai oublié de manger ce matin. J'ouvre donc mon sac et me saisis du gâteau que j'ai entamé la veille. Je n'avais pas fait attention à son goût, je me rends à présent compte qu'il est vraiment délicieux, et qu'il surpasse tout ce que j'ai déjà pu manger. Tout semble s'estomper dans ma pauvre petite tête, je me sens perdue sans Aki, mon dernier point de repère. 

Je ne pense plus à rien. 

Je fais tout machinalement, sans vraiment le décider. Mon esprit est ailleurs. 

Je range le Christollen. 

Je ferme mon sac. 

Je me lève. 

Je met mon sac sur mon dos. 

Je pose un pied devant l'autre. 

J'entame l'ascension vers le haut de la montagne. 


Je ne profite pas du trajet, mes yeux concentrés sur le sol. Je n'arrive pas à les détacher des multiples cailloux qui jonchent le chemin. 

En temps normal, mes yeux seraient en train de se balader sur les cerisiers en fleurs, spectacle qui ne dure que deux semaines, et que d'habitude je n'aurais manqué pour rien au monde. Mais là... c'est différent. 

Les années précédentes, j'observais la floraison des cerisiers perchée sur le dos d'Aki. Sa fourrure me manque. Son rugissement de même. Son regard d'un brun unique ne me toise plus lorsque je dois faire une pause, alors je continue de marcher. 

Je marche. 

Je marche encore et encore. 

Je marche sans m'arrêter. 

Mon esprit est entièrement confus, il ne dirige pas mon corps. 

Lorsque je suis arrivée en haut de la montagne, mes pieds s'arrêtent enfin de marcher. 

Je m'assied en tailleurs, posant les mains sur mes genoux, et relève enfin le regard vers la vue qui s'offre à moi. 

Malheureusement, mes yeux ne voient que le paysage, et non pas sa beauté. Je me désole intérieurement, puisque mon visage ne peut plus le faire. J'aimerais tant profiter du panorama, mais ça m'est impossible. Je ne décide plus ce que je fais. 

Je passe le reste de la journée à regarder sans profiter, puisque mon corps ne souhaite pas bouger. Lorsque vient le coucher du soleil, mon corps tombe de lui-même vers l'arrière, me refusant probablement ce spectacle, et je finis par m'endormir. 



Gomen gomen ! Ce chapitre ne comporte que 990 mots, alors d'habitude j'essaie d'en faire au moins 1 100. J'espère quand même qu'il vous a plus ! N'hésitez pas à voter si c'est le cas.


Nounouch.

Vers de nouveaux horizons (Ukyo Saionji x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant