Chapitre 3

1K 109 158
                                    

Point de vue de Lila :

J'attendais devant l'école d'Apoline, un pain au chocolat à la main, essayant de faire en sorte qu'elle ne remarque rien.

-Maman ! Criait Apoline en courant vers moi. Tu ne devais pas venir avec mama ?

-Non ma chérie, mama travaille, on la verra ce soir quand on rentre à la maison. Dis-je en passant ma main dans ses cheveux.

-On peut faire soirée entre filles ? Charles est chez sa copine...

-Oui, soirée entre filles...

Apoline n'avait que 10 ans, je ne pouvais pas lui faire payer l'infidélité de sa mère, même si je n'avais aucune envie de passer la soirée avec Natasha...

Une vingtaine de minutes plus tard nous étions à la maison, je n'arrivais pas à sortir, je ne faisais que fixer la porte, la peur au ventre de la croiser.

-Maman, on sort pas ? Demandait Apo.

-Si, si on sort. Dis-je en ouvrant ma portière.

Il ne fallut que deux minutes à Apoline pour tambouriner à la porte d'entrée, sachant que sa mère était à l'intérieur.

Natasha ouvra, et notre fille se jeta dans ses bras, heureuse de retrouver sa mère.

Pendant que je regardais cette scène, en sentant tout à l'intérieur de moi se briser, brûler à petit feu. Natasha avait brisée notre famille en me trompant, et j'allais la briser en divorçant.

-Lila... Dit Natasha lorsque je passa à côtés d'elle.

-Ne m'adresse la parole que quand c'est nécessaire, sinon je jure de t'arracher la langue. Répondis-je froidement.

-S'il te plaît. Dit-elle en m'attrapant par le poignet.

-Ne me touche pas non plus. Dis-je en m'approchant d'elle. Retiens ce que je vais te dire, encre le dans ton putain de crâne. C'est fini. N'espère plus rien de ma part. Cependant Charles a encore des examens, alors on va jouer la comédie jusqu'à ce qu'il est ses résultats, mais lorsque l'on sera qu'il a réussi. C'est terminé, je t'enverrais les papiers du divorces, et ces dernières années n'auront plus aucune importance.

Je détestais faire ça, la regarder dans les yeux et lui dire que c'était terminer. Mais je détestais encore plus agir comme si tout cela n'avait aucune importance, comme si je n'étais pas dévastée à l'idée de sortir de ma vie la seule personne qui m'avait aimée sainement.

Je marchais dans ma maison, regardant le sol, pour ne voir aucun object qui pourrait me faire rappeler Natasha. Même si j'allais devoir vivre pour le restant de mes jours avec une part d'elle, nos enfants...

Les heures passaient, le plus doucement possible, j'étais enfermée dans mon bureau, essayant de régler ce foutu problème de stock.

-Putain. Dis-je en balançant les feuilles de mon bureau.

Je pris ma tête entre mes mains, comme si elle ne pouvait plus tenir seule. Je n'en pouvais plus, plus rien n'allait. Ma famille qui était entrain de se briser, et ce putain de problème.

Cela faisait des semaines que cela durait, des petites quantités de marchandises disparaissaient les unes après les autres. Et j'avais beau chercher, je ne trouvais rien. Certains produits disparaissaient, tout le monde y avait accès, alors cela ne m'inquiéter pas plus que ça.

Mais les dossiers, les dossiers sur chacun de nos associés, ça ce n'était pas normal. Sachant que nous n'étions que 3 à avoir accès à ses dossiers.

Louis, ayant tirer moi même une balle dans sa putain de tête il y un certain nombres d'années, ce n'était pas possibles.

Moi, si je touchais à mes dossiers, je m'en rappellerais.

Et Martha.

J'avais la réponse, c'était évident, ça ne pouvait être qu'elle, ça ne pouvait être que Martha. Mais je ne pouvais pas y croire, ce n'étais pas possible, elle ne pouvait pas elle aussi, avoir bousiller toute la confiance que je plaçais en elle...

-Maman, je peux entrer ? Dit une douce voix derrière la porte.

-Viens mon ange. Dis-je en tournant ma chaise vers elle.

-Il y a quoi avec mama ? Dit-elle en prenant ma place sur mes genoux.

-Rien, pourquoi ?

-Tu ne lui as pas fais de bisous quand tu es rentrée...

-Ce n'est rien, je suis un peu malade, c'est pour ça que je ne lui ai pas fais de bisous.

-Tu as un bobo ?

-Oui voilà, j'ai un bobo.

-C'est mama qui a fait le bobo ?

-Quoi ? Dis-je surprise.

-C'est mama qui a fait le bobo à ton coeur ?

-Ecoute... Dis-je en prenant ses mains dans les miennes. Tu sais parfois, l'amour est compliquée, il y a des choses qui ne vont pas, des choses qui font que nous ne sommes pas d'accord. Mais ça ne change rien au fait que j'aime beaucoup mama. Même si parfois, l'amour n'est pas suffisant.

-Donc tu l'aimes ?

-Oui, je l'aime, je suis raide dingue de mama.

-Alors tu devrais lui dire. Dit-elle en descendant de mes genoux. Parce qu'elle pleure, et j'aime pas.

Je regardais Apoline partir. Le fait qu'elle comprenne que quelque chose n'allait pas à la maison, c'était difficile, parce que je ne voulais pas qu'elle soit impactée par tout ça.

Je fixais le vide, et ce, pendant un certain moment. Jusqu'à ce que la porte s'ouvrit de nouveau.

-Tu viens manger ? Dit sa voix tremblante.

-Je n'ai pas faim.

-Lila, il faut que tu manges.

-Et il faut que tu fermes ta gueule. Dis-je froidement, me dirigeant vers la salle à manger.

Il ne fallut pas très longtemps pour que je me retrouve assise à côté de ma fille, mais il fallut plus de temps à Natasha pour arriver.

L'ambiance était maussade, personne ne parlait, personne n'osait briser ce silence. La cause étant sûrement, les yeux rouges de ma fidèle épouse. Jusqu'à ce que notre fille le brisa.

-Une copine m'a mentit à l'école.

-Ah oui ? Pourquoi ? Demandait sa mère.

-Je sais pas, je comprends pas, je déteste les mensonges. Dit-elle de sa petite voix argneuse, les sourcils froncés.

-C'est vrai, c'est nul les mensonges. Dis-je en regardant Natasha.

-Et ça fait bobo au coeur.

-Tu devrais le noter pour le futur, même ta fille est plus matûre que toi. Dis-je en regardant ma femme, droit dans les yeux.

Ma remarque fut la cause d'une énorme blanc. Natasha me regardait, le regard ronger par la culpabilité, les mains tremblantes, et je la connaissais, elle était entrain de se retenir de fondre en larmes.

-Excusez-moi. Dis-je en sortant de table.

Je me précipitais vers la salle de bain, que je ferma à clés derrière moi. Avant de me laisser glisser contre la porte.

Les larmes coulaient le long de mes joues, il m'était impossible de les arrêter, je n'y arrivais plus.

J'avais l'impression d'être entrain de tout perdre, que le monde était entrain de s'écrouler.

Car la personne qui m'avait jurée fidélité, droit dans les yeux, n'avait eu aucun mal à me mentir. Et que je ne savais même pas, depuis combien de temps cela durait.

Ma veuve noire... (TOME 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant