Chapitre 11

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La pièce est sombre et humide.
Des enquêteurs viennent et repartent aussi tôt, des photographes prennent en photos les moindres petits détails.

Personne ne parle dans cette petite pièce, tout le monde est sous le choc de sa mort.
Les seuls bruits que l'on entend ce sont les bruits des appareils photo et les rats qui courent dans les égouts. Son corps trône au milieu de la pièce avec ses côtes qui sont complètement écartées, séparées de son corps, sur le côté, près du mur.
Quand on la regarde de face, on voit son intestin et du sang qui s'écoule.
Sa tête est penchée vers le sol, et la clé est au sol.
Ses bras sont parallèles et sa main droite est brûlée par l'acide.

Le bocal d'acide qui se trouve juste à côté d'elle, au niveau de son épaule, est teinté de rouge. Le sang se mélange à l'acide.

Peter Strahm et Lindsey Perez n'avaient pas encore observé le corps. Ils restent bouche bée face à cette horreur. Je pense que dans cette pièce personne n'avait vu quelque chose d'aussi effrayant, sale et surtout d'horrible. Certains même avait la nausée.
Les deux agents observent le corps dans les moindres détails. Sa peau est découpée au niveau de la hanche formant une pièce de puzzle, bien plus propre que celle de l'agent Wang retrouvé mort il y a trois mois plutôt. Peter demande aux enquêteurs et photographes de nous laisser à quatre dans la pièce. Quand tout le monde est partit, il annonce.

-Quand on y regarde de plus près, le piège, relié à ses côtes, lui promet un sacré élargissement de cage thoracique lorsque le compte à rebours prendra fin. La clé est à portée de main, mais au fond d'un bocal d'acide. Elle a réussi à récupérer la clé mais le piège ne s'est pas ouvert, pourquoi ?

Lindsey examine le corps et poursuit.

-Peut-être que le but du tueur était de tuer et non de laisser une seconde chance. Pour moi, ce n'est pas l'œuvre John.

-De toute façon John est mort maintenant.
Je pense qu'elle devait connaître l'identité du nouveau tueur et le seul moyen de pouvoir continuer son œuvre c'est de la laisser seule dans son silence.

Strahm a l'air d'être quelqu'un de très intelligent et futé. Il faudrait le surveiller de près car je pense qu'il pourrait nous mettre des bâtons dans les roues assez facilement.

Après être resté une bonne partie de la soirée dans cette usine, je décide de rentrer chez moi. Je dépose mes clés sur le meuble d'entrée, dépose mon manteau sur une chaise et ouvre le frigo. Je fais réchauffer un plat dans me micro-onde et m'installe dans mon canapé sous un plaid.

Je lance un film d'horreur intitulé «the ring».
En plein milieu du film j'entends mon chat miauler dehors. Cela me procure un léger sursaut. Je le fais rentrer et lui donne de la pâtée. Le film se termine et je monte à l'étage pour prendre une douche.
Des pensées commencent à prendre mon esprit.
Qui est ce fameux Peter Strahm ?
Et si il découvre ma vraie identité, notre vraie identité ?

Après avoir pris ma douche, je m'installe sur mon lit et ouvre mon ordinateur. Je fais quelques recherches sur mon ordinateur.
Peter Strahm né en Californie, trente-cinq ans, pas marié, sans enfants.
Il a travaillé comme enquêteur de police avant de rentrer dans le FBI.
Je n'ai pas plus d'informations sur lui.
Il n'a pas de réseaux sociaux.
Je décide d'éteindre mon ordinateur et de me coucher.

Le lendemain en arrivant au bureau, tout le monde est calme. A l'entrée le seul bruit qu'on peut entendre sont les doigts qui touchent les claviers d'ordinateur. Les gens présents ne sont pas heureux. La mort de l'agent Kerry a affecté tout le commissariat et j'en suis responsable. Tout le monde l'adorait, elle était tout le temps souriante, à l'écoute des autres et elle prenait son métier très à cœur. Les gens l'adoraient, enfin presque...

-Allez je te ressers un verre !! elle hurle.

-Non, on a assez bu aujourd'hui... j'essaie de dire.

-Jamais assez...auj...aujourd'hui tu es nommée... nommée quoi déjà ?

-Agent, je t'ai déjà dis.

-Voilà...age... enfin bref c'est ma tournée !! elle crie.

On était déjà au moins aux huitièmes verres. Allison était complètement défoncée et moi je commençais à avoir du mal. Le bar continuait à nous servir des boissons sans se soucier de notre état actuel.
J'empêche Allison de porter ce verre à ses lèvres, mais celle-ci me repousse. Elle boit son verre d'un coup sec. C'est maintenant son neuvième. Il ne faudrait surtout pas qu'on nous appelle pour une affaire...

Quelques minutes après, j'entends mon téléphone qui sonne. Je ne sais toujours pas comment j'ai fais pour l'entendre sonner avec toute cette musique...
Un homme suspect regarde à travers plusieurs maisons. Il se trouve à deux rues d'ici. Personne n'est disponible, donc c'est à nous d'y aller.

-Allison, il faut qu'on y aille, je lui lance.

-Non...enc...un verre, elle me réponds.

-Non on s'en va !

Je la tire par sa veste et on monte dans la voiture. A peine entré dans la voiture que l'odeur de l'alcool empeste. Je décide de prendre le volant car je suis la moins bourrée. On arrive à destination et un homme commence à courir dans la rue. Allison descend de la voiture et commence à lui courir après. Elle est complètement bourrée mais elle arrive à lui courir après.

Je gare la voiture et je me mets, moi aussi,  à sa poursuite.
Au bout de la ruelle, sous un lampadaire, Allison coince le gars recherché. Il paraît assez jeune.

-Vous nous expliquez ce que vous êtes en train de faire ? elle demande.

-Rien du tout, je fais mon footing du soir, dit-il assez inquiet.

-C'est ça oui, allez venez avec moi.

Allison lâche le gars et commence à vomir sur le terrain d'herbe qui se trouvent juste à côté de nous. Heureusement il fait nuit...
L'homme en profite pour s'échapper. Je lui cours après mais il est trop rapide. J'abandonne et retourne voir Allison. Elle est toujours assise contre le lampadaire.

-Allez l'alcoolique, je te déposes chez toi, je lui dis en rigolant.

-Je suis...pas bourré !

Je l'installe dans la voiture et l'attache.
On arrive devant chez elle après quelques minutes de route. Je décide de l'aider à se coucher.
Après un quart d'heure à essayer de la mettre au lit, je sors de chez elle quand je reçois un appel.
Je décroche.

-Agent Brown, votre première affaire vient de tomber. Le corps de la sœur de l'agent Hoffman vient d'être retrouvé sans vie.
Je vous envoie l'adresse.

L'agent Hoffman ? Ce nom me dit quelque chose...

Vivre ou mourir ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant