Chapitre 16

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Cela fait maintenant une semaine que je n'ai plus de nouvelles de lui. Les journées sont longues et non plus aucun sens.
Je me lève, passe le petit-déjeuner, je me pose toute la journée devant la télé, et finis la journée en lisant un bon livre.
Je ne ressens plus d'aucune émotion, je suis comme vide à l'intérieur.

Mon cerveau me joue des tours à certains moments. Je crois entendre le bruit d'une clé qui s'introduit dans la serrure, je me dépêche pour pouvoir lui sauter dans les bras dès qu'il franchira le bas de la porte. Mais personne ne rentre.

Je suis tout de même toujours en colère contre lui. Je l'aime mais je le déteste en même temps.

Je ne suis pas retournée à l'atelier, je ne voulais pas le recroiser.
Pareil au bureau, j'ai pris quelques jours de congés.

Je ne suis plus motivée et la joie de vivre chez moi a disparue. Je me remémore nos soirées à confectionner de nouveaux pièges, à regarder jusqu'au bout de la nuit les personnes jouant pour leur propre survie.
Je repense à nos quelques moments romantiques. Les quelques restaurants qu'on a pu faire, nos soirées films d'horreur jusqu'au bout de la nuit.
J'entends son rire, je vois son sourire.
C'est à ce moment que je me rends compte qu'il est important dans ma vie. Que c'est l'homme avec lequel je veux passer le reste de ma vie, parce que c'est l'homme qui me rends heureuse.

Le faite de l'avoir éloigné de ma vie m'a fait comprendre toute ces choses.
Je l'aime.

Après deux bonnes semaines de repos, et surtout à ne rien faire, je décide de reprendre le travail.
J'appréhende le moment où nos regards vont se croiser. Le moment où son sourire viendra illuminer son visage et par la même occasion le mien.
Ce moment où mon cœur va se serrer et se réchauffer.

J'ouvre les portes du commissariat. J'ai l'impression de ne pas être venue depuis une éternité. Les murs ont été repeints en blanc, le cadre à l'entrée a disparu, le carrelage à été nettoyer et à retrouver sa couleur initiale.
Une odeur de peinture fraîche rentre dans mes narines. J'observe la pièce pendant quelques minutes avant qu'un agent de sécurité vienne me fouiller.
Par la suite, je rentre dans le bâtiment, annonce mon arrivée et je pars en direction de mon bureau. La tête qui fixe le sol, j'avance dans mes pensées et ne fais pas attention à ce qui se passe autour de moi.

C'est quand j'observe une paire de chaussures noires qui me sont familières, que je lève la tête et sort enfin de mes pensées. Je continue d'avancer mais je me retourne en même temps.
Mark s'arrête et me regarde de haut en bas. Son regard m'attriste, il a l'air lui aussi touché par la tournure des événements. Il n'est presque pas coiffé. Mais il porte toujours son costume de façon élégante. Il porte une cravate bleue marine. Celle que je lui ai offerte pour son anniversaire.

Pendant quelques secondes, ces secondes où nos regards se croisent, je ressens de la peine pour lui. Je m'en veux de ce que je suis en train de lui faire vivre, de nous faire vivre. Pourquoi nous infliger tout ça ?
Parce qu'il l'a cherché. C'est seulement à cause de lui qu'on se retrouve dans cette situation.

Je me retourne et avance vers mon bureau. Ma vision commence à être brouillée par quelques larmes qui s'invitent aux coins de mes yeux. J'aimerais tellement me retourner, traverser le couloir en courant, l'embrasser et lui dire à quel point je l'aime.
Mais c'est impossible.

Il m'attend à l'entrée du commissariat, posé contre la porte d'entrée en scrutant la moindre personne qui passe devant lui.

-Agent Brown, vous voilà enfin, j'entends.

Un léger sourire de gêne prend forme sur mon visage. Je regarde ma montre. Je suis en retard de dix minutes...

-Excusez-moi pour... j'essaie de dire.

Vivre ou mourir ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant