L'attante

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— Bien que tes..  Hmm. Hmm. Origines...  Font de toi un être à l'intelligence au mieux médiocre, je pense qu'il est inutile de t'expliquer pourquoi tu n'iras pas à l'école, Olivier ?
Annonça son oncle qui n'avait nullement goutté à la saillie de son neveu.

L'adolescent reposa le verre puis passa l'une de ses mains dans ses tresses.  Puis ses yeux deriverent naturellement vers ce petit cercle rouge appelé, cercle sanguinolent ou sceau maudit, un  petit rond plus petit qu'il n'aurait dû. Une scarification d'une netteté et d'une précision rare mais encore une fois l'entaille aurait dû être bien plus  profonde. Il n'avait pas mal, du moins ne se tordait-il pas de douleur comme il avait vu à la télé, entendu dire ou lu, il ne saignait pas abondamment non plus.

Puis son regard deriva vers Joaquim et il ne vit aucune trace de joie dans son regard. Qu'est-ce qui avait put le mettre dans à tel état, ça..  Il  n'allait pas tarder à le savoir  cependant, car son tuteur baissa les yeux aux sol et murmura d'un ton chargé de mépris. 

— Tu me nettoyeras ça et tu me referas le sol. Je veux qu'il brille. Moi je monte dans ma chambre. Quand j'en redescendrai tu me la laveras du sol au plafond.   Ah et une dernier chose.  Fit remarquer son oncle, alors qu'il avait fait trois pas vers les escaliers. J'ai grossi certes, mais j'ai rien perdu de ce que je savais faire. Qu'une seule corvée ne soit pas accompli et c'est une carpette de singe qu'ils récupèreront.

Olivier se tritura les cheveux avec frénésie, tant et si bien que certains se detachèrent tant l'envie de lui sauter à la gorge lui bouffait les entrailles. Ce n'était pas la première fois que ce sentiment à l'égard de son oncle lui prenait, mais jamais d'une tel intensité. Il avait envie de le mordre, de lui lacérée le visage de lui faire subir un millier de vices, de le pendre littéralement par la peau du cou et de l'écorché vif centimètres par  centimètres, millimètre millimètres.  Puis il se ressaisit, comme il le faisait toujours.

— Et votre petit-déjeuner Oncle ?
Cette remarque lui valu un long regard dégouté de son responsable et avant que ce dernier ne disparaisse à l'étage il murmura.

— Ce que fait un africain des miettes qu'on lui donne n'est pas mes affaires, j'ai pas faim aujourd'hui.  Puis il disparu à l'étage. Olivier entendit son pas pachydermique s'évanouir peu à peu.
Olivier attendis d'être seul pour s'effondrer. En pleurant .  Si seulement il avait usé de ses facultés ce jour là... Si seulement, il aurait compris bien des choses. Mais pourquoi l'aurait-il fait pour une ordure pareil ?  Et puis si il l'avait fait Olivier Bonier n'aurait pas été  lui même.

Une fois la cuisine nettoyé à nouveau, il avait du jeter tout ce qu'il avait préparé ranger ce qui n'était pas périssables, il s'était rendu dans le buffet du salon  qui n'était quasiment jamais utilisé mais qu'il devait nettoyer quand même, ouvrit l'un des tiroirs et y trouva son bonheur. Sparadrap, ciseaux, Doliprane, désinfectants et tout une ribambelle de produits pharmaceutiques.   Une fois sa plaie pancé, il retourna à la cuisine, se dirigea vers les placards, sortit une bouteille la première qui venait et se rinça la gorge. Une fois cela fait, il s'essuya les yeux, rangea la preuve de sa forfaiture et ce fut à ce moment  là que choisi son oncle pour redescendre.

Tout deux se croisèrent sans un regard et Olivier monta directement dans la chambre de son oncle.
Étrangement, la chambre de Joaquim  était le seul endroit dans cette maudit maison qui demeurait à peu près dans le même état qu'il était avant et après le passage de son tuteur, ce qui voulait dire en ordre.

L'adolescent retint une grimace de dégoût avant de pénétrer, une pensée lui vint toute fois, c'était sans doute l'une des dernières fois qu'il aura à faire celà. Il n'aura pas longtemps vécu, il aura misérablement vécu, mais du moins toute son existence misérable touchait à son terme, bientôt il rejoindrait ses parents et tout sera fini. Il retrouvera son papou et sa maman. Bientôt oui.

Titre Provisoire [ Roadtrep d'un Sacrifier] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant