Chapitre 20

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Bonsoir !

Nous arrivons à la fin de cette fiction. Demain, je posterai l'épilogue...

J'espère que vous avez aimé, bien que ce soit plus sombre que ce que j'écris habituellement.

Dès maintenant, vous pouvez retrouver sur mon compte Insta la couverture de ma prochaine fiction, qui sera donc publiée à partir de mercredi soir ;) "Sous tutelle" sera un Drarry en 63 chapitres :) (lien dans mon profil ^^ )

Bonne lecture et à demain

Lili

Harry objecta doucement malgré son cœur qui battait la chamade. Les mots de Drago l'avaient empli d'espoir, un espoir qu'il n'avait pas ressenti depuis bien longtemps.

— Mais je suis brisé...

Drago ne sembla ni inquiet ni rebuté par ses mots. Il haussa juste les épaules tranquillement.

— J'ai mon propre lot de cauchemars et de regrets, Harry. Je t'aime assez pour t'aider à aller mieux. Autant que possible. Je ferais tout ce que je peux, mais ne me demande pas de rester à tes côtés et de te regarder te détruire encore et encore.

Cette fois, Harry fronça les sourcils, perplexe.

— Je ne comprends pas.

Drago lui tendit la main et il attendit patiemment qu'il la saisisse. Puis, il l'attira une fois encore dans ses bras et Harry lui rendit son étreinte avec un soupir soulagé, en se demandant comment il avait pu survivre sans cette sensation de plénitude.

Lorsque Drago reprit la parole, son ton était prudent, et Harry détesta cette hésitation.

— Harry... Tu as peut-être cessé certaines mauvaises habitudes...

Harry l'interrompit avec un ricanement désabusé.

— Tu veux dire boire jusqu'à l'inconscience et prendre des trucs... louches ?

Il sentit le jeune homme hocher la tête contre lui, alors qu'il reprenait.

— Tu as arrêté tout ça, mais tu continues à te blesser. Regarde-toi, bon sang. Je sais que je dors mal et que j'ai maigri, j'avoue que j'ai sauté pas mal de repas depuis que je suis parti... mais tu ressembles à un inferi. Tu sembles près de t'effondrer...

Harry marmonna, mal à l'aise.

— J'ai pris quelques mauvaises habitudes.

Drago ricana, mais ne releva pas la litote. Il eut une hésitation, puis il soupira.

— Tu vis dans un endroit empli de souvenirs qui te détruisent, Harry. Je te voyais parfois t'immobiliser à un endroit, le regard dans le vide, avec une expression terriblement triste et je savais que tu avais eu un souvenir de quelqu'un qui n'a pas survécu.

— Je...

Harry aurait aimé pouvoir protester, mais il se tut aussitôt, honteux. Drago avait raison, il repensait souvent à Tonks, à Rémus, à Fred, à Rogue même... mais surtout à Sirius. Il avait l'impression de se sentir proche d'eux, mais à chaque fois son cœur se déchirait.

Finalement, il objecta, la gorge serrée.

— Mais je leur dois de ne pas les oublier.

Drago secoua doucement la tête.

— Il ne s'agit pas de les oublier, Harry. Tu leur dois de vivre et d'être heureux. Tous, ils croyaient en toi, tu sais. Ils se sont battus à tes côtés, parce qu'ils savaient à quel point tu étais fort. Crois-moi, aucun d'entre eux ne t'en veut. Ils doivent juste être terriblement tristes de ton état.

Harry hoqueta, incapable de répondre, agrippé à Drago, avec l'impression de se noyer. Il était submergé sous tant d'émotions, qu'il ne savait même pas quelle réaction avoir.

Il était furieux que ses proches aient dû mourir, qu'ils lui aient été enlevés. Il était furieux d'être le seul survivant.

Il se sentait coupable, persuadé qu'il aurait pu les sauver. S'il avait été un peu plus malin, un peu plus fort... un peu plus rapide à comprendre.

La tristesse de leur perte devenait de la détresse, alors qu'il ne perdait pas de vue que ses parents ne l'avaient pas vu grandir. Que Rémus et Tonks ne verraient pas grandir leur fils Teddy...

Aucun enfant ne devrait être privé de ses parents à un si jeune âge.

Au milieu de cet océan de désespoir, il y avait Drago. Son ancre dans la tempête. Celui qui ne l'avait jamais épargné, mais qui ne le lâchait pas.

Il murmura soudain plaintivement, les yeux mouillés de larmes.

— Quand on s'est retrouvés, mon rêve c'était de vivre avec Sirius square Grimmaurd. Il m'avait promis, il devait... s'occuper de moi. Puis, Dumbledore a refusé et Sirius est parti.

Drago soupira.

— Il n'est pas parti, Harry. Il a fait de son mieux pour te protéger. Il est peut-être mort, mais il t'aimait.

Harry se frotta les yeux, comme un petit garçon et il s'entêta.

— Il est parti. Il est tombé au travers de ce voile et il a disparu. Juste avant... il m'a confondu avec mon père et... je... Je lui en ai voulu.

La main de Drago passa dans ses cheveux, familière et apaisante. Harry ferma les yeux, ressassant son chagrin, lorsque Drago le tira de ses pensées une fois de plus.

— Tu ne m'as jamais parlé de lui. De Sirius. Tu m'as raconté sa mort, mais c'est tout ce que je sais.

Harry hésita, puis il laissa échapper, songeur.

— Il haïssait square Grimmaurd. Il devait y rester à la demande de Dumbledore, parce qu'il était recherché, mais il... déprimait. On... devait apprendre à se connaître, Sirius disait qu'on aurait plein de temps. Mais il m'a laissé seul lui aussi. Une fois encore.

Drago embrassa le front de Harry et lui sourit tristement.

— Tu n'es plus seul, chéri. Je suis là. Tu as tes amis également. Et Sirius t'aimait au point de donner sa vie, je suis certain qu'il détesterait que tu lui rendes hommage en devenant fou dans cette baraque infernale !

Harry écarquilla les yeux un bref instant, choqué de l'affirmation tranquille de Drago. Il fouilla ses souvenirs, essayant de trouver dans les instants précieux passés en compagnie de son parrain quelque chose qui puisse contredire les mots de Drago.

Cependant, il avait raison.

Sirius avait détesté square Grimmaurd de toute son âme. Il avait rêvé d'une maison à eux, une maison pleine de lumière et de rires. C'était Harry qui avait imaginé qu'ils auraient dû vivre square Grimmaurd, parce qu'elle appartenait à Sirius et que la maison lui revenait à sa mort.

Son parrain n'avait jamais eu l'intention de vivre avec lui dans cette maison, il voulait un vrai foyer.

Le jeune homme plaqua la main sur sa bouche et dévisagea Drago, les yeux pleins de larmes.

Drago lui adressa un sourire complice, comme s'il devinait ses pensées.

— Tu n'es pas obligé de paniquer au sujet de ce que tu dois faire, Harry. Déjà, nous avons cette maison pour quelques jours. Ensuite, nous pourrons peut-être trouver un endroit moins sauvage, mais avec la mer à proximité ?

Cœurs brisésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant