C'était le soir qu'elle préférait écrire. En effet, c'était le soir que ses personnages prenaient vie. Elle les appellaient du bout de sa plume, l'encre dessinant des arabesques sur le parchemin qu'elle avait devant elle. Alors que les idées s'envolaient de son imagination telles des millions de plumes de milliers d'oiseaux, les ombres semblaient s'animer devant elle. Au son du grattement de la plume sur la feuille, ces êtres sortis de nul part dansaient, dansaient, dansaient! Enivrée par cette folle ronde, la jeune fille posait alors son instrument de musique et rejoignait ses personnages. Enfin elle pouvait vivre cette vie cent fois imaginer, rêver, désirer! Mais l'aube brûlait de ses rayons puissants les personnages de papier, les ombres disparurent et la musique s'éteignit . Alors la jeune fille alla se coucher. Elle n'entendit pas le vent qui, par la fenêtre entre-ouverte, agitait les pages de son livre. Elle n'entendit pas ce bruissement qui sonnait comme une promesse.
A la nuit prochaine...