La jeune femme s'accroupit sur le rebord de la fenêtre. Le vent faisait voler ses cheveux et la déstabilisait. Elle s'aggripa au cadre de pierre de l'ouverture, ferma les yeux et respira profondément. Combien de temps resta-t-elle dans cette position, les paupières closes, totalement immobile? Nul ne le sait. Mais lorsqu'elle rouvrit ses yeux, toutes traces de peur avaient disparu. Le regard fixé vers le lointain, elle se leva et, se retenant légèrement aux murs de chaque côté de son corps, elle se pencha. La tour sur laquelle elle se trouvait était haute. Très haute. Vraiment très haute. Pourtant, la femme ne montrait aucun signe de vertige. Elle observa la forêt qui s'étendait à sa droite, et les montagnes se découpant à l'horizon. L'Horizon. Rien qu'en voyant cette ligne déchiquetée qui avait la forme de l'espérance, elle eut un frisson. Elle porta alors son regard vers le lac, l'immense lac qui s'étendait au pieds de la construction. Les vagues se fracassaient sur des rochers battus par les flots depuis des siècles. L'écume moussait, aucun signe de vie animal n'était visible. Elle n'aurait qu'une seule chance.
Alors, inspirant un grand coup, la jeune femme s'élança. Le vent qui sifflait à ses oreilles s'adressa à elle.
Liberté...