ANASTASIA

Chapitre 3 : Hayden

Tristan, à la suite de cette petite dispute, m'annonça que j'avais un rendez-vous chez le médecin après le petit-déjeuner. Voyant mon air incertain, il m'assura que c'était un simple contrôle de santé.

En vérité, je n'étais pas a proprement dit, effrayée par les médecins, mais je n'étais simplement pas ravie de me faire tripoter pendant dix minutes par un inconnu.

J'appris, plus tard, que le médecin dont il parlait était le médecin de la famille depuis des décennies et que c'était parallèlement l'un des meilleurs médecins de la région. Bien sûr, je ne m'attendais à rien de mieux de sa part.

Après le petit-déjeuner, je remontai dans ma chambre, pour me préparer pour ce rendez-vous.

Je choisissais un jean et un pull en laine noir. Des vêtements chauds, car je supposais qu'en ce mois de décembre, le temps devait être horriblement froid.

Ensuite, je me dirigeai vers la salle de bains pour prendre une douche bien méritée, car je n'avais pas eu la force de la prendre hier. Après avoir galéré au moins vingt minutes pour régler la température, je pus enfin me laver. En sortant de la douche, toute revigorée. Je m'attachais les cheveux avec une pince, puis descendis.

Arrivé dans le hall, j'aperçus Hayden, qui regardait toutes les deux secondes sa montre avec une mine agacée. Oups, j'étais peut-être un peu en retard... Malgré cela, il m'ouvrit quand même la porte à la façon d'un gentleman. Hésitante, je le dépassai rapidement, après tout, il pouvait toujours me fermer celle-ci au nez.

En sortant, la première chose que je remarquais fut que le temps magnifique, je découvrais le manoir sous une autre allure. Une allure beaucoup plus rassurante que la veille. Le soleil rendait la forêt accueillante et chaleureuse, le pépiement des oiseaux, accompagné du bruit de l'eau s'écoulant des fontaines donnaient au lieu une ambiance apaisante.

En regardant un peu plus loin, je vis une voiture, garée, une très belle voiture... Hayden s'installa à son siège conducteur et le suivant, je m'installais à l'arrière, ayant trop peur de m'asseoir à l'avant. L'intérieur était sensationnel, d'une élégance sans nom. Le cuir n'était pas désagréable à ma grande surprise, mais plutôt doux sur ma peau. Je n'étais pas si étonné que mes frères possèdent des voitures de luxe, car jusqu'à là, ils m'avaient prouvé par tous les moyens à quel point leur situation financière était...bonne. Mais tout de même, je devais avouer que ça ne faisait pas rien.

Le chemin jusqu'à la clinique fut très long et débuta dans un silence complet. M'ennuyant, j'avais demandé à Hayden de mettre la radio, mais celui-ci m'avait ignoré royalement. Finalement, au bout de quelques minutes, il avait allumé, se rendant probablement compte à quel point son attitude était mauvaise.

J'avais écouté pendant tout le trajet un reportage sur les pingouins en Antarctique, je suis persuadé qu'il l'avait fait exprès pour m'ennuyer, il fallait qu'il garde les apparences après tout. Mais j'étais tout de même satisfaite, car on pouvait dire qu'il m'avait écoutée.

Nous sommes finalement arrivés devant une grande bâtisse, d'apparence plutôt ancienne, entièrement blanche, dans un style victorien.

Hayden se gara dans un parking privé situé à son extrémité, et m'ouvrit la porte. Malheureusement, cette bonne action fut compensée, car il ne m'attendit pas. J'ai dû trottiner pour le rattraper, et lui, égale à lui-même, ne fit rien pour me faciliter la tâche.

L'intérieur de la clinique était magnifique, au milieu du hall se trouver un grand palmier implanté dans le carrelage en marbre blanc. Des plantes étaient disposées un peu partout, évoluant et s'étendant, pour se fondre avec les fondations du bâtiment.