ANASTASIA

Chapitre 4 : L'inconnu

Cela faisait environ une heure, que je m'embêtais à peindre les ongles de mes mains. Je m'étais rendu compte, en me débarbouillant dans la salle de bains, après la confrontation avec mon frère, que j'avais dans ma trousse de toilette, un vieux vernis à ongles rouge bordeaux ainsi que des faux ongles neutre.

M'ennuyant, j'avais pris la décision de refaire ma manicure, mais comme je n'étais vraiment pas douée, cela faisait bien une bonne heure, que j'y étais. Je venais à peine de finaliser mon œuvre. Même si ce n'était pas parfait, puisque de petits traits de vernis dépassaient, c'était assez joli. Pendant que j'analysais mes doigts d'un œil critique une aide entra dans ma chambre pour m'annoncer qu'il fallait que j'aille manger. Elle était assez jeune, avait de jolis cheveux roux attachés en queue-de-cheval et portait un sourire gai. Elle m'apprit qu'Aelita avait prévenu mon frère aîné, que j'avais sauté le repas, celui-ci m'avait donc conviée à corriger cette erreur. Ce sont ces mots.

Ennuyée et légèrement gênée d'être traitée comme un petit-enfant, devant des personnes que je ne connaissais pas, je descendis d'un pas réticent, en compagnie de l'aide, que j'appris, se nommait Rosalia. Elle était vraiment sympa. Le chemin jusqu'à la cuisine fut assez silencieux mais néanmoins agréable.

En entrant dans la cuisine, j'aperçus Aelita, Matt et Tyler. Aelita me lança un regard désolée, en me voyant. Je lui fis un sourire rassurant, je ne lui en voulais pas du tout.

- J'aime beaucoup vos ongles Mademoiselle. Dit-elle gentiment avec un petit sourire. Cette remarque attira l'attention de Matt et Tyler sur mes ongles. Je m'apprêtais à la remercier, mais Matt me coupa.

- Putain, qu'est ce que c'est ? Dit-il contrarié. Tyler commença à sourire comme s'il s'apprêtait à assister au meilleur spectacle de sa vie. Il alla alors s'asseoir sur un siège au bout de la table pour mieux admirer celui-ci. Quel idiot...

- Quoi ? Je répondis bêtement, ne sachant pas de quoi il parlait.

- Tes ongles, c'est une blague ? Dit-il avec agacement. Pourquoi se mettait-il dans un tel état, quelle mouche l'avait piqué, c'est juste des ongles ? Des ongles splendides si je puis me permettre.

- Bah non, t'aimes bien ? Pour rigoler et l'embêter légèrement, je lui mettais mes ongles devant ses yeux.

- Enlève-le, c'est ridicule. Il chassa ma main rapidement. Ennuyée, par son comportement, que je ne comprenais pas, je lui répondis enfantinement.

- Ce n'est pas toi qui décides. Puis pour faire bonne mesure, je lui ai tiré la langue. Je savais que c'était puéril et stupide, et que ça allait probablement encore plus l'énerver, mais je ne pus m'en empêcher. Après tout, je reproduisais juste son comportement infantile et ridicule.

- Putain, t'as seize ans pas vingt et un, enlève moi cette merde. Répondit il de plus en plus agacé. Ah, c'est donc ça, la longueur mes ongles son problème, sérieusement !

-Fait moi ! Sifflais-je de plus en plus irritée par cette altercation. Sérieusement, pour qui se prenait-il ? C'était juste des ongles.

- Tu ne voudrais pas que je le fasse moi-même, monte dans ta chambre et fais-le ! Et arrête de discuter, n'oublie pas les règles de Konrad. Dit-il avec un sourire moqueur et légèrement condescendant. Et c'est à ce moment que j'ai craqué, je détestais me sentir impuissante.

- Je me fiche des règles de Konrad ! Répondis-je ahurie, car je détestais que ceux-ci utilisent Konrad pour faire asseoir leur autorité. Je trouvais ça tellement injuste, que la colère pris le dessus et que je prononçais des paroles que savait allait m'attirer des ennuis.

Mes paroles les firent sourire. Mais pas des sourires bienveillants, oh non, des sourires me promettant des ennuis bien pire, que ceux que j'avais déjà.