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PDV Luke :

Après deux heures passées au centre commercial, dont une à chercher dans quel bar se terrait Enzo, nous avons finalement pris la route pour le quartier résidentiel où nous sommes attendus.

Je roule une trentaine de minutes avant de finalement arriver face aux imposantes grilles en fer forgé. Des hommes sont postés à l'entrée, leurs fusils d'assaut en main.

Je leur adresse un bref signe de tête, et les soldats m'ouvrent sans discuter. Amber les détaille, les sourcils froncés. Le son de ma voix la fait sursauter :

- Tu as l'embarras du choix. Arrête moi quand tu trouveras la bonne maison.

Mon amie se redresse et inspecte les alentours avec attention, tandis que je roule au pas dans l'imposante avenue.

Son regard est finalement attiré par une maison légèrement en retrait et elle me la désigne du doigt :

- Celle-ci.

Je m'avance jusqu'à la place de parking, face au garage et coupe finalement le contact.

Enzo se réveille et pousse un bâillement bruyant.

- On est arrivés. L'informais-je en me détachant.

Nous quittons le véhicule et je comprends immédiatement pourquoi elle a choisi cette maison.

Un chiffre métallique noir est incrusté dans la porte d'entrée. 6.

Notre numéro d'équipe. Notre numéro porte bonheur.

Je me rappelle la signification qu'a ce numéro aux yeux d'Aaron.

6 secondes pour tuer.

6 secondes pour ôter la vie.

6 secondes et tout peut basculer...

Nous échangeons un regard entendu, puis elle ouvre la porte et s'avance dans l'imposant salon qui s'ouvre face à nous.

Le style est assez moderne, et sombre à la fois.

Les anciens locataires n'ont laissé que le strict minimum, et je réalisais que nous n'avons même pas de télévision.

J'enverrais quelqu'un pour faire des achats supplémentaires demain.

Amber et Enzo se chamaillent à l'étage supérieur, et je crois comprendre qu'ils bataillent pour savoir qui aura la plus grande chambre.

- Tu fais 50 kilos toute mouillée, ne me dis pas que tu as besoin d'autant d'espace ? S'agace mon ami alors que je grimpe les escaliers.

- Il y a des grandes baies vitrées, j'ai besoin de voir ce qu'il se passe dehors ! S'indigne-t-elle en le poussant à l'extérieur de la chambre.

- Tu t'es prise pour qui ? La commère du quartier ? Je rêve !

- Mais vas te faire foutre !

- C'est moi qui vais te la foutre !

- Je te castrerai avant même que tu puisses me toucher !

- Stop ! Hurlais-je en les séparant, alors qu'ils se toisent avec adversité. Vous allez quand même pas commencer à peine arrivés ?!

- C'est elle qui...

- Ferme là ! Le coupais-je en le fusillant du regard. Choisis une autre chambre, ça ne va pas te tuer, et commence à décuver.

Mon ami grommelle et tourne les talons avant de continuer sa visite des lieux.

Comment va se passer la cohabitation si ils commencent de cette manière ? De vrais gosses. Je n'ai pas fini de jouer les baby-sitters.

- Parfait ! Il y a un frigo dans celle-ci. Entends-je s'exclamer Enzo dans le fond du couloir.

Je soupire, las, tandis qu'Amber se laisse tomber sur l'imposant lit King Size au centre de la pièce.

- Je me sens déjà un peu mieux. Avoue-t-elle sans me regarder.

- C'est toujours bien d'avoir un véritable chez soi. Soufflais-je en observant la pièce aux murs gris clairs.

Elle hoche la tête puis se redresse :

- Je vais t'aider à décharger la voiture. Tu vas avoir besoin de bras.

Amber bondit sur ses pieds et m'accompagne jusqu'au rez-de -chaussée. Enzo se joint finalement à nous et nous déchargeons le coffre et la banquette arrière en quelques minutes.

Mais alors que je suis en train de déposer des sacs dans ma nouvelle chambre, mon téléphone vibre dans ma poche, m'annonçant l'arrivée d'un nouveau message :

Aaron : « Salut bonhomme... Je t'ai manqué ? Pour le retrouver, rencontre-moi demain soir, à 18h30 au parc de Melbourg. N'en parle à personne si tu veux le revoir en vie. JB. »

Mon cœur se fige, je manque de rendre le contenu de mon estomac. Brusquement, un hurlement me parvient à l'autre bout du couloir, mais je peine à me sortir de ma torpeur :

- Son téléphone sonnait ! Son putain de téléphone sonnait ! Bordel !

Mes mains tremblent autour de mon portable et la terre se met à tourner autour de moi, tandis que ma vision se floute.

JB. John Blake.

Putain de John.

Ce n'est pas possible.

John Blake ne peut pas être vivant.

Pas lui. Surtout pas lui.

Yours (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant