Chapitre 89 - SIRIUS BLACK

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La matinée était bien avancée lorsqu'il se réveilla le lendemain du Bal de Noël. Sirius se sentait d'une humeur toujours aussi exécrable. Il fut cependant soulagé de constater qu'à son réveil, James n'était déjà plus dans le dortoir ; en fait, il n'y avait pratiquement personne à part Hugo qui continuait de ronfler depuis son lit.

Sirius se leva péniblement et s'habilla rapidement pour se rendre à la salle commune. Alors qu'il descendait les escaliers, son regard fut aussitôt agressé par la trombe de lumière qui se reflétait sur la neige, dehors. La salle commune était peu peuplée et très calme, comme si tout le monde se remettait de la soirée. Il trouva aussitôt Remus qui lisait calmement un numéro de La Gazette du sorcier, assis sur l'un de fauteuils de la pièce.

- 'Lut, marmonna Sirius en se laissant tomber à ses côtés.

- Salut. Comment est-ce que tu te sens, ce matin ?

Il grogna pour bien lui signifier qu'il n'avait pas envie d'en parler. En vérité, la dispute qu'il avait eu avec James la veille continuait à le hanter. Au fond de lui, il aurait aimé enterrer la hache de guerre mais le fait que son meilleur ami sorte avec sa peste de cousine lui restait en travers de la gorge.

- James est sorti se promener, dit finalement Remus comme il ne disait rien, mais je suppose que tu ne le cherches pas.

- Pourquoi est-ce que je le chercherais ?

Il vit son ami hausser les épaules.

- Pour t'expliquer avec lui.

- Il n'y a rien à expliquer. Le temps des explications, c'était hier. Il est resté campé sur ses positions, tant pis pour lui.

Remus poussa un soupir et Sirius lui adressa un regard curieux.

- Tu ne lui en veux pas, toi ?

- Je suis sûr que James doit avoir ses raisons. J'ai l'impression que tu penses que Nausicaa l'aurait... l'aurait corrompu, faute d'autres termes. Mais peut-être que c'est l'inverse ? Peut-être que James aura une bonne influence sur elle, qui sait ?

- Qui sait ? ricana Sirius. Moi, je sais. Nausicaa c'est Nausicaa. Elle ne revient jamais sur ses positions et elle déteste tout ce qui n'est pas comme elle. Alors soit James rejoint son camp, soit elle le méprise. Et en ce moment, elle n'a pas l'air de beaucoup le mépriser.

Il y eut un nouveau silence alors que Remus continuait à lire son journal. De l'autre côté de la salle commune, Sirius remarqua que Mary était en train de consoler une Lily Evans pâle comme la mort.

- Au fait, reprit Remus, Sanae te cherchait partout, hier. Tu comptes aller lui parler ?

Sirius haussa les épaules. Toute cette histoire avec cette fille lui paraissait anecdotique, à présent.

- Je n'ai rien à lui dire.

- Tu es sûr ? Les délégations étrangères vont quitter Poudlard avant la fin des vacances, tu le sais, n'est-ce pas ? Tu ne la reverras plus avant la Course du Printemps.

- On est sorti ensemble à cause d'un stupide pari, répliqua Sirius avec humeur, on l'a fait, c'était sympa mais ça s'arrête là.

- Bon. Si tu le dis.

Remus allait ajouter autre chose lorsqu'une Eugénie toute guillerette surgit de nulle part pour se coller contre lui. Elle l'embrassa sur la joue et vint se lover dans ses bras en soupirant : « Mon Remus ! ».

Un peu écœuré, Sirius détourna le regard. Il entendit clairement quelqu'un qui toquait à l'entrée de la salle commune.

- Je vais ouvrir, soupira-t-il plus pour s'éloigner de ce couple exaspérant.

Lorsqu'il fit coulisser le portrait de la Grosse Dame pour dévoiler la sortie de la salle commune, il tomba sur Thimothée Griffiths. Le garçon, pâle comme la mort, eut une moue de surprise en le voyant.

- Oh ! Black ! Comment tu vas ?

- Qu'est-ce que tu veux, Griffiths ? soupira Sirius.

- Je suis venu voir Lily. Est-ce que... Est-ce qu'elle est là ?

Sirius se dit, avec un certain regret, que si, à cet instant, il était accompagné de James, ils se seraient bien amusés de ce pauvre Poufsouffle. Mais ce matin, il n'en avait pas la force.

- Je vais te la chercher, marmonna-t-il.

Il traversa la salle commune le dos courbé et se rendit jusqu'à Lily, occupée à parler avec Mary avec à peu près autant d'enthousiasme que lui.

- Evans ? Il y a Griffiths qui veut te parler, dehors.

Les deux filles levèrent un regard étonné sur elle. Puis, Evans se tourna vers Mary, un peu paniquée.

- Qu'est-ce que je fais ? dit-elle d'une voix précipitée.

- Tu n'es pas obligée de lui parler, Lily, lui assura Mary, après ce qu'il t'a fait, je peux aller lui dire de dégager à ta place.

Evans se tourna alors vers Sirius.

- Est-ce qu'il t'a dit ce qu'il voulait ?

- Non, répondit-il d'un ton brusque, et je m'en moque. Je te dis juste qu'il attend devant la porte d'entrée de la salle commune. Maintenant, tu fais ce que tu veux, j'ai assez de mes problèmes.

Et sans un mot de plus, Sirius traversa la salle commune dans l'autre sens. Il lui était hors de question de se tourner vers Remus, trop occupé à roucouler avec Eugénie à son goût. Il alla se réfugier dans son dortoir.

Les Maraudeurs et la Traque du Flambeau (tome 4)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant