Chapitre 165 - JAMES POTTER

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Le ciel était plus lourd et nuageux lorsque tous les élèves quittèrent le château pour se rendre sur le quai de la gare de Pré-au-Lard, le lendemain matin. Il ne régnait pas la même ambiance joyeuse que d'habitude, cette année-là. C'était comme si tout le monde accusait le contre-coup des évènements de Uagadou.

Les Maraudeurs discutaient de tout et de rien au beau milieu de cette foule qui s'amassait sur le quai. Comme toujours, il y avait des scènes d'adieu, des « Passe de bonnes vacances » ou encore des « On se revoit à la rentrée prochaine ! ». James se sentait vidé, en ce qui le concernait. Il n'attendait rien de précis de ces nouvelles vacances d'été. Il avait hâte d'être en septembre prochain pour être de retour à Poudlard mais moins que les autres années.

Déjà, les premiers élèves montaient à bord du rutilant Poudlard Express ; le train patientait, sa carlingue rouge et noire rutilant sous les quelques rayons du soleil qui parvenaient à percer les nuages gris.

Les Maraudeurs se dirigèrent tout naturellement vers l'une des nombreuses entrées du train lorsque James entendit quelqu'un l'appeler. Il se retourna pour tomber nez à nez avec Nausicaa.

- Salut, Potter, dit-elle d'un ton sombre comme si elle lui parlait contre son gré, je peux te dire un mot ?

Sirius s'interposa toute suite.

- Qu'est-ce que tu lui veux ?

- Eh, du calme, sale gamin, répondit Nausicaa, je ne vais pas te le casser, ton amoureux.

- C'est bon, Sirius, dit James, monte dans le Poudlard Express avec les autres. Je vous rejoins dans deux minutes.

Sans cesser de jeter un regard noir à sa cousine, Sirius disparut à bord du train et James suivit Nausicaa un peu à l'écart. Il l'observa avec curiosité. Elle avait attaché ses longs cheveux blonds en un chignon strict derrière son crâne et son visage dégagé portait encore quelques marques des évènements de la Course d'Eté. Mais ce qui le rendait curieux, c'était l'air qu'elle avait. Elle semblait s'apprêter à dire quelque chose qu'elle allait automatiquement regretter.

- Il y a un problème, Nausicaa ? demanda-t-il comme elle ne parlait pas.

- Non, aucun problème, répondit-elle en croisant les bras tout en faisant mine de s'intéresser au blason de Poudlard accroché au train, je suis juste venue te remercier, rien de plus.

- Me remercier ? Me remercier pourquoi ?

Elle soupira visiblement agacée.

- A ton avis, Potter ?

- Si tu fais référence aux évènements de Uagadou, il n'y a pas de quoi me remercier. On s'est sauvé tous les deux.

- Arrête de faire le faux modeste, Potter, ça ne te va pas. Tu sais très bien que sans toi, je serais morte dans ce canyon. Alors... Merci.

James hocha la tête.

- Bon, dit-il, très bien. Remerciements acceptés.

- Ok.

Nausicaa s'empressa de se retourner pour faire quelques pas vers la foule qui s'amassait toujours autour du Poudlard Express. Mais elle finit par s'arrêter et elle tourna vers lui un visage curieux.

- Au fait, est-ce que j'ai dit quelque chose pendant que j'étais inconsciente, là-bas ? demanda-t-elle. J'ai bien dû délirer, à un moment... Je veux dire... Avec tout le sang que j'avais perdu...

James réfléchit. Elle faisait sûrement référence au moment où elle avait dit regretter leur rupture. Et la connaissant, elle devait aussi regretter lui avoir confié cela.

- Non, répondit-il finalement pour éviter de la mettre mal à l'aise, tu n'as rien dit.

Elle semblait soulagée. Elle hocha la tête et se retourna une fois de plus mais, cette fois, ce fut James qui la rappela.

- Eh, Nausicaa !

- Quoi ?

- Je ne sais pas si je te l'ai montré comme il le fallait, dit-il d'un ton maladroit, mais saches que j'étais heureux quand on était ensemble.

Une colère froide s'empara des traits de la fille lorsqu'elle fit quelques pas en sa direction en pointant un doigt menaçant sur lui.

- Ne fais plus référence à ça, dit-elle d'un ton agacé, on n'en reparlera plus jamais, c'est du passé, compris ? En septembre prochain, on sera de nouveau des ennemis. C'est mieux pour toi comme pour moi.

- Si c'est ce que tu souhaites...

- C'est ce que je souhaite, trancha Nausicaa, allez, salut Potter.

Et elle disparut dans la foule d'élèves.

Quelques minutes plus tard, le Poudlard Express avait quitté la gare de Pré-au-Lard et traversait les landes écossaises. Les Maraudeurs, tous assis dans le même compartiment, discutaient de la prochaine saison de Quidditch. Remus, lui, n'écoutait que d'une oreille distraite tout en lisant le dernier numéro de La Gazette du sorcier. Mais après une courte lecture, il finit par laisser tomber le journal sur la petite table qu'il y avait entre leurs deux banquettes.

- Eh bien, soupira-t-il, on va en entendre parler pendant tout l'été, de cette histoire.

James jeta un coup d'œil à la une. Il y avait les photographies de deux hommes avec, en gros titre : Abraxas Malefoy ou Harold Minchum ? Qui sera notre prochain Ministre de la Magie ?

Il haussa les épaules, peu intéressé par le sujet.

- Au fait, dit-il en regardant Sirius, il va falloir trouver un moyen pour que l'on se voit, cet été-là.

Ce dernier soupira.

- Laisse tomber, cette fois, c'est mort. Mes parents ne feront plus confiance aux parents de Lupin ni à aucune autre famille qu'ils ne connaissent pas ; pas après les évènements de la Coupe du Monde de Quidditch, l'année dernière. Et puis, cet été-là, on va passer une bonne partie de nos vacances dans le manoir des Malefoy ; avec notre futur Ministre de la Magie, qui sait ?

- Vraiment ? souffla Peter. Mais... Pourquoi ?

- Les Black et les Malefoy doivent être deux familles amies, Peter, répondit Remus, tu penses que tu seras obligé de t'y rendre, Sirius ?

- Sans aucun doute. On va là-bas parce que, cet été, mon idiote de cousine, Narcissa, va se marier avec ce cher Lucius Malefoy. Vous vous souvenez de ce crétin ?

- Oui, grogna James, il était le capitaine de l'équipe de Serpentard lorsque nous étions en première année.

- On peut dire que ça va être des vacances horribles, ricana Sirius, déjà que je déteste les mariages, mais alors là, ce sera l'enfer.

Remus posa une main réconfortante sur l'épaule de son ami.

- Dans deux petits mois, on sera tous de retour à Poudlard, dit-il, et on sera à nouveau ensemble.

Ce fut avec cette promesse que le Poudlard Express s'enfonçait toujours plus vers le sud du Royaume-Uni.

Les Maraudeurs et la Traque du Flambeau (tome 4)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant