Chapitre 117 - LILY EVANS

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Lily s'était arrêtée sur le palier d'un escalier qui offrait une vue plongeante sur le hall. A cette heure-là, cette partie du château n'était que peu fréquentée par les autres élèves. La plupart d'entre se trouvait dans leurs salles communes respectives à réviser ou à se détendre avant le dîner. Il n'y avait que deux personnes, ce soir-là.

Sans être vue, elle observait une Mrs Griffiths sanglotante qui raccompagnait son fils vers la sortie. Si Lily n'éprouvait aucune compassion pour Thimothée, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir de la peine pour cette femme. Ce jeudi avait dû commencer comme n'importe quelle journée pour elle jusqu'à ce qu'elle reçoive un message de Poudlard lui signalant que son fils avait été viré de l'école. Tout avait dû basculer, alors, lorsqu'il était clair que l'avenir de son enfant était grandement compromis.

Thimothée avait la mine basse. Il semblait encore sous le choc de ce qui lui était arrivé. Il tirait sa valise derrière lui, pâle comme un linge.

- Mais qu'est-ce qui t'a pris de faire une chose pareille ? gémit Mrs Griffiths pour la trentième fois de la soirée.

Thimothée ne répondit pas. Avec sa mère, il commença à se diriger vers la sortie du château. Lily continuait à les surveiller. Elle ne les observait pas par sadisme ou par cruauté. Savoir que Thimothée était viré de Poudlard ne lui suffisait pas pour sa tranquillité. Elle avait besoin d'être sûre. Elle avait besoin de le voir partir définitivement pour ne plus avoir la hantise de le recroiser, un jour, au détour d'un couloir.

Finalement, Thimothée et sa mère disparurent dans l'obscurité du parc. C'était fini. Il était définitivement viré de Poudlard. Cela avait été demandé par le professeur Slughorn, rendu officiel par le professeur Chourave et approuvé par le professeur Dumbledore.

Il est temps que je retourne à la salle commune. Avec toute cette histoire de philtre d'amour, elle n'avait même pas eu le temps de se pencher sur le travail que le professeur McGonagall lui avait donné. Elle allait devoir y passer une bonne partie de la nuit pour pouvoir le rendre à temps.

Elle s'apprêtait à faire volte-face pour regagner sa salle commune lorsqu'elle entendit des bruits de pas. Nausicaa était en train de descendre les escaliers. Lily se redressa pour marcher à sa rencontre et, sans surprise, sa présence déclencha chez la Serpentard un soupir agacé.

- Encore toi, Evans, laissa-t-elle échapper dans un souffle.

Elle allait la contourner mais Lily se mit en travers de son chemin.

- Attends, Nausicaa. Tu... Tu as été là pour moi avec cette histoire de philtre d'amour et... Et, mon Dieu, tu m'as même sauvé la vie ! Merci, Nausicaa. Merci mille fois !

Sans réfléchir une seule seconde, Lily se jeta sur Nausicaa et la serra contre elle de toutes ses forces. Durant une longue seconde, cette dernière se laissa faire, probablement tétanisée par ce geste affectueux si soudain. Mais elle ne tarda pas à la repousser avec colère.

- Arrête, mais qu'est-ce que tu fais ? s'exclama-t-elle. Tu es malade !

Lily s'écarta d'un pas, un peu essoufflée.

- Excuse-moi... Je... Ce sont les émotions...

- Ouais, bah contrôle tes émotions, répliqua Nausicaa en époussetant sa cape de sorcière.

- Tu sais, reprit Lily, je te dois une énorme dette. Si jamais, un jour, tu as besoin de quoique ce soit de ma part...

- Pour l'instant, tout ce dont j'ai besoin, c'est que tu me laisses rejoindre ma salle commune, Evans, la coupa Nausicaa avec agacement.

- Oh... Oui, pardon.

Lily se décala sur le côté pour la laisser passer. Nausicaa la contourna non sans lui jeter un regard noir. Elle descendit précipitamment les escaliers vers le hall du château.

- Nausicaa ! lui lança Lily. Tu es quelqu'un de bien.

Pour toute réponse, Nausicaa lui adressa un doigt d'honneur avant de disparaître au détour d'un couloir.

Les Maraudeurs et la Traque du Flambeau (tome 4)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant