Chapitre 51 - LILY EVANS

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Le professeur Delaunay donna à leur classe une série d'exercices écrits sur les contre-sorts les plus efficaces. Alors que le professeur parcourait la salle pour donner son aide à ceux qui en avaient besoin, Lily avait déjà terminé les trois premiers exercices et attaquait le quatrième qui était bien plus complexe.

C'était une journée de cours comme une autre qui reprenait à Poudlard. Alors que, par les fenêtres de la salle, une matinée hivernale assombrissait les paysages aux alentours, Pettigrow en tête de classe regardait ses exercices d'un air perplexe, Hugo Smith ne cessait de demander au professeur de vérifier s'il avait réussi ses exercices, Black les remplissait, à moitié avachi sur sa chaise comme s'il ne se sentait pas concerné par ce qu'on lui donnait à faire et Eugénie, juste devant, n'arrêtait pas de minauder devant Lupin.

Au moins, aujourd'hui, Potter ne se faisait remarquer qu'à cause de ses éternuments et ses quintes de toux. Comme toujours assis à côté d'elle, le garçon avait gardé son écharpe rouge et or bien nouée autour de son cou et remplissait ses exercices en ruminant dans sa barbe. Le professeur Delaunay s'était montrée étonnamment douce avec lui, aujourd'hui. Lily espérait que cela prouverait à Potter qu'elle n'avait pas une dent contre lui mais contre son comportement qui était problématique.

Potter éternua une nouvelle fois.

- Bardon, dit-il en se mouchant.

Lily l'ignora et continua à feuilleter son Guide théorique de la magie défensive pour chercher des informations lui permettant de réussir ce quatrième exercice. Le temps qu'elle mit à trouver ce qu'elle cherchait, Potter se moucha trois fois, eut deux quintes de toux et éternua à nouveau.

- Bardon, répéta-t-il.

- C'est bon, Potter, dit-elle, tu n'as pas besoin de t'excuser à chaque fois que tu éternues.

- Si ça beut de razurer, tu ne bas ba deboir be zuborter londemp, marmonna le garçon.

Lily dut mettre quelques secondes pour décoder ce qu'il venait de dire.

- Je ne vais pas devoir te supporter longtemps ? Pourquoi tu dis ça ? Le professeur Delaunay ne compte pas nous changer de place.

- Beudêtre, bai boi, j'en ai blu bour drés londemp.

- Oh, arrête, Potter. Tu n'as qu'un rhum, tu ne vas pas en mourir.

- Je ne zuis jabais balade. Acha !

- Eh bien, il semblerait que James Potter découvre les joies des simples mortels de ce bas-monde, commenta Lily en inscrivant quelques réponses, tu devrais te concentrer sur tes exercices.

- Ze zais barfaitement faire bes exerziz.

Cette fois, Lily ne put s'empêcher d'avoir un petit rire amusé. Elle devait l'avouer, voir Potter avec son visage à demi dissimulé sous son écharpe avec son nez rouge qui dépassait et ses lunettes couvertes de buée, c'était plutôt comique. Elle le regarda un moment travailler sur son exercice.

- Tu as bon à peu près partout, sauf à la réponse 9 de l'exercice 2, lui dit-elle en appuyant son menton dans le creux de sa main, le contre-sort de la question est bien Enervatum mais sa variante est Stupéfix Duo, pas « Ouooh » ou je ne sais pas ce que tu as écrit.

- Oh, dit simplement Potter en raturant sa réponse, c'est gue je n'y bois rien abec zes ludettes.

Lily eut un sourire. Elle lui enleva doucement ses lunettes et essuya ses carreaux avec son pull avant de les remettre sur le nez du garçon.

- Berci.

- De rien. Je ne sais pas si tu vas mourir dans un futur plus ou moins proche mais force est de constater que tu es beaucoup plus agréable quand tu es malade.

- Za vait blaizir, soupira Potter avec ironie.

Lily s'autorisa un autre sourire avant de se remettre au travail. James Potter devait être bien malade pour qu'elle le trouve mignon, aujourd'hui. Une situation qui ne durera pas, se dit-elle intérieurement, dès qu'il sera de nouveau en forme, il redeviendra le garçon arrogant et imbu de lui-même qu'il est habituellement. Dommage...

Les Maraudeurs et la Traque du Flambeau (tome 4)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant