Chapitre 112 - SIRIUS BLACK

65 9 3
                                    

Le lendemain, une nouvelle journée de cours s'annonça sous un soleil radieux. Cela faisait longtemps que les Maraudeurs n'avaient pas vu la Grande Salle briller autant dès le matin. Comme toujours, les quatre tables étaient bondées d'élèves et de discussions de toutes parts. Mais Sirius sentit dès qu'il mit le pied dans la Grande Salle que quelque chose n'allait pas.

Alors qu'il suivait James, Remus et Peter entre les tables de Gryffondor et de Serdaigle, il repéra plusieurs regards et sourires goguenards qui se tournaient vers lui. Il remarqua même quelques élèves qui le montraient du doigt, avant de chuchoter entre eux et d'exploser en un rire moqueur. Au début, Sirius se demanda s'il ne s'agissait pas de son imagination. Mais alors qu'ils se rapprochaient d'un endroit de la table de Gryffondor laissé libre, il devint de plus en plus persuadé qu'il était le centre de l'attention de beaucoup de personnes dans cette pièce. D'ailleurs, les trois autres semblaient eux aussi avoir remarqué que beaucoup de visages au sourire moqueur suivaient Sirius du regard.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda celui-ci en se laissant tomber sur le banc à côté de James. Est-ce que j'ai quelque chose sur le visage ?

Ses amis le scrutèrent mais, à leurs expressions, ils ne semblaient rien remarquer de spécial.

- Non, tu n'as rien, fit James, lui aussi un peu désarçonné par cet accueil.

Un peu mal à l'aise, Sirius commença à se servir en œufs brouillés et en bacon lorsqu'une voix retentit dans son dos.

- Black ! Eh, Black !

Il se retourna. Derrière lui, à la table des Serdaigle, Gareth Wheeler et son sourire d'abruti le toisaient.

- Je suppose que ça doit faire souffrir, non ? fit-il remarquer alors que ses amis étaient secoués d'un fou rire.

- Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes, Wheeler ?

- Oh, allez ! Toute l'école le sait, maintenant, fit Wheeler alors que son sourire s'élargissait, tout le monde a appris pourquoi toi et Potter vous ne vous parliez plus depuis le Bal de Noël.

- Comment est-ce que tu arrives à être plus bête chaque année ? lui répliqua James, visiblement irrité. Ça, ça me dépasse.

- Ce qui me dépasse, Potter, c'est ta cruauté.

Sirius et James échangèrent un regard. Cela le rassura un peu que son ami soit comme lui ; il ne comprenait pas du tout ce que Wheeler disait. De l'autre côté de la table des Gryffondor, Remus eut un soupir lassé.

- Et si tu allais droit au but et tu nous disais ce que tu veux nous communiquer, Wheeler, dit-il, on ne comprend rien à ce que tu racontes.

- Toi, peut-être que non, Lupin. Mais je suis sûr que Black et Potter comprennent, eux. Après tout, il est de notoriété publique que ces deux-là se sont disputés parce que Potter sortait avec la fille Black.

- Oui, dit Sirius, et alors ?

- Eh bien, j'étais loin d'imaginer la vraie raison de cette dispute, reprit Wheeler alors que son sourire s'élargissait toujours plus, mais ne t'en fais pas, ce n'est plus un secret, maintenant. C'est vrai qu'être amoureux de son meilleur ami, ça doit être lourd à porter tout seul.

Le groupe de Serdaigle se mit à rire. Sirius n'en revenait pas.

- Q-quoi ? Mais d'où tu sors ça ? C'est complètement faux !

- Oh, arrête, Black, fit une fille de Serdaigle de septième année qui suivait Wheeler partout comme son ombre, toute l'école le sait, à présent. Tu n'as donc pas de fierté, mon pauvre garçon ? James Potter t'a jeté en tant qu'ami quand il s'est mis à sortir avec Nausicaa Black. Mais quand celle-ci l'a plaqué, il est revenu vers toi pour te reprendre... En tant qu'ami, bien sûr ! C'est tellement pathétique ! Moi, si un garçon dont je suis amoureuse ne veut plus de mon amitié parce qu'il sort avec une autre fille mais veut me récupérer aussitôt dès que sa relation est terminée, il pourrait aller se faire voir tout de suite !

Les Serdaigle eurent un nouveau rire. Sirius sentit le rouge lui monter aux joues, tellement il était en colère face à ces mensonges.

- C'est faux, je te dis, siffla-t-il, je ne sais pas où vous êtes allé pêcher ça mais c'est totalement...

Il s'interrompit quand il remarqua que cette histoire semblait circuler dans toute la Grande Salle. Il repéra quelques Serpentard qui se moquaient ouvertement de lui, dans le fond de la pièce. Sa fureur monta en flèche. Il sortit sa baguette et se leva d'un seul coup. Ce fut Remus qui le retint par la manche.

- Non ! Ne fais pas ça, dit-il, qu'est-ce que tu comptes faire ? Te battre contre tous les Serpentard à la fois ? C'est même contre toute l'école que tu vas devoir te battre.

- Justement, oui, fit Sirius en essayant d'ignorer les rires des septième année de Serdaigle dans son dos, c'est toute l'école qui est en train de répéter cette histoire de merde !

- Laisse-les dire, soupira Remus, tu sais ce qu'il en est des rumeurs. Demain, ces crétins auront tout oublié.

De mauvaise grâce, Sirius retourna s'asseoir à la table des Gryffondor, non sans adresser un doigt d'honneur à Wheeler et ses amis derrière lui.

- N'empêche, marmonna James, je me demande comment cette histoire stupide a fini par se retrouver aussi soudainement dans la bouche de toute l'école.

Sirius se le demandait aussi. Mais il était sûr d'une chose.

Si je chope le petit enfoiré qui a fait courir ces rumeurs, il va regretter ses paroles.

Les Maraudeurs et la Traque du Flambeau (tome 4)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant