Le pirate au cœur ardent (ACE X OC)

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« Les gradés ne commettent jamais d'erreur. »

Morgan

- Sora -

J'ouvre les yeux, allongée sur une surface dure, les bras étendus. Je reste immobile, le regard rivé sur le voile bleu au-dessus de ma tête. Des volutes blanches évoluent sur la toile azurée. Un son apaisant que je ne parviens pas à reconnaître chante une douce mélodie à mes oreilles. Une brise tiède balaie mon visage me donnant une impulsion pour reprendre mon souffle et me sortir de ma torpeur.

Je me redresse en grimaçant, la chute n'a pas épargné mon corps perclus de douleurs. Pour l'atterrissage en douceur, on repassera...

Tournant sur moi-même pour sonder mon environnement, je découvre une mer bercée par des vagues qui viennent s'échouer sur une plage de sable blanc. Une flore dense entoure ce panorama idyllique seulement troublé par le cri des mouettes, animal emblème de la Marine.

Une pensée fuse et vient s'échouer dans mon esprit, accélérant de manière frénétique les battements de mon cœur. Mais où est passé ce pirate de malheur !?

La plage étant déserte, je m'engage sur un large chemin non envahi par la végétation tout en refusant de céder à la panique. Après quelques pas, j'accède à une clairière où une cabane en bois a été construite. Malheureusement, la structure n'est plus qu'un amas de décombres...

Je m'avance davantage et me fige lorsque je comprends pourquoi l'habitation est dans cet état. Le corps de l'homme que je recherche git parmi les débris de bois. Je m'élance à ses côtés pour vérifier ses constantes vitales.

Arrivée à sa hauteur, je me penche au-dessus de lui pour poser la pulpe de mon index et de mon majeur au-dessus de sa carotide.

« - Qu'est-ce que vous faîtes ?

Je me relève d'un bond retenant de justesse un cri de surprise tandis qu'il se redresse.

- Je vérifiais que vous étiez toujours en vie ! j'explique offusquée qu'il puisse s'imaginer des choses.

- Si vous le dîtes... » rétorque-t-il peu convaincu.

Mais enfin ! Pour qui il me prend !? Un sourire en coin apparaît alors sur son visage et je comprends qu'il se joue de moi.

« - Vous auriez pu atterrir ailleurs que sur ce qui pourrait être le seul abri de l'île ! je le réprimande.

- Désolé ? »

Son air n'affiche aucun remord tandis qu'il se relève en gémissant. Bien que ses chaînes ne facilitent pas la manœuvre, je n'ai pas l'intention de les lui retirer. Cet homme est déjà bien assez dangereux sans son pouvoir de fruit du démon.

« - C'est quoi le plan maintenant, Capitaine ? m'interroge-t-il d'un air sarcastique.

- On explore l'île pour trouver une source d'eau et essayer de savoir où nous sommes. J'ai vu des noix de coco sur la plage et même des...

- Attendez, me coupe-t-il.

Je souffle par le nez, énervée qu'il m'ait coupé la parole de manière si cavalière.

- Vous ne savez pas où nous sommes !? s'étonne-t-il d'un air ahuri.

- Désolée ? » je rétorque tout comme lui un peu plus tôt.

Sans plus de considération pour ce criminel, je pars m'aventurer sur l'île. Il tente de m'apostropher pour que je le libère de ses chaînes mais je l'ignore. Il n'y a pas de temps à perdre, plus vite nous retrouverons mon père, plus vite Ace sera mis en sécurité. Cette guerre qui nous pend au nez ne sera alors plus qu'un lointain souvenir.

Nous progressons silencieusement sur l'île. Le fugitif ne dit rien et se contente de me suivre. Je jette des regards furtifs vers lui, il ne se plaint pas mais je vois aux grimaces qui déforment son visage qu'il souffre. Ses lèvres sont pincées comme s'il se retenait de gémir.

Heureusement, le tour de l'île est rapide puisqu'il s'agit surtout d'un îlot. Il y a de la nourriture à profusion, en effet, les arbres fruitiers sont abondants et la mer abritent de nombreux poissons. Nous avons également trouvé une grande source d'eau douce. La question de notre localisation reste toujours sans réponse mais au moins notre survie est assurée.

Kuma a pris mes instructions au pied de la lettre... Il n'y a pas âme qui vive ici, nous ne risquons pas d'être démasqués ! En revanche, rejoindre l'équipage de mon père risque de s'avérer compliqué si nous ne pouvons quitter l'île...

Le soleil est haut dans le ciel quand nous revenons à la clairière. Le pirate s'assoit contre un arbre et ferme les yeux. Il est clairement à bout de force.

La chaleur qui sévit n'a rien à voir avec le climat de ce matin. Surprise, par une telle montée en température, je retire mon long manteau que j'avais noué autour de ma taille et le dépose par terre au pied de l'arbre. Mes bottes suivent le même chemin. Tout comme Ace, je reste pieds nus.

Une fois les manches de ma robe-chemise retroussées, j'essuie mon front où perlent quelques gouttes de sueur avec mon avant-bras puis pars en direction du point d'eau situé à une centaine de mètres.

Arrivée à la source, je m'agenouille pour boire une grande gorgée et en profite pour me rincer le visage afin de me rafraichir.

J'attrape une noix de coco que je coupe en deux grâce à la lame de mon sabre et m'abreuve du jus qu'elle contient. A l'aide de mon poignard, je retire la chair d'une moitié, en mettant ce que je ne mange pas dans l'autre partie. A présent munie d'un bol de fortune, je rempli ce dernier d'eau.

Les mains chargées, je retourne ensuite à la clairière. A présent, je dois m'occuper des blessures du pirate endormi.