15. Jeu de rôle

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« Les miracles n'arrivent qu'à ceux qui ont la volonté de continuer! »

Emporio Ivankov

- Sora -

Déjà plusieurs heures que je suis en détention. Le navire a pris la mer peu de temps après mon incarcération et, redoutant le traitement qu'ils réservent à la traitresse que je suis, j'appréhende notre arrivée...

Tashigi est déjà venue par deux fois à ma rencontre. Je lu ai exposé les raisons de mon acte et le soutien dont elle a fait preuve à la fin de mon récit m'a réchauffé le cœur. Elle m'enjoint à garder le moral mais même si je sais qu'elle fera tout ce qu'elle peut pour m'épargner une condamnation trop lourde, je n'ai que peu d'espoir...

Un bruit sourd retentit dans la coursive. Assise sur la couchette, je redresse la tête m'attendant à apercevoir mon amie. La personne qui se tient derrière les barreaux qui me maintiennent captive est tout autre. Mon esprit stupéfait m'empêche de prononcer le moindre mot et d'effectuer le plus infime des mouvements.

Affublé d'une casquette de la Marine et d'une chemise entièrement déboutonnée et sans manches, Ace insère une clé dans la serrure de ma cellule. Quand la porte s'ouvre, je n'ai toujours pas esquissé le moindre mouvement.

« - Tu es là... je soupire passant naturellement au tutoiement comme si je retrouvais un vieil allié.

Un sourire en coin fleurit sur ses lèvres tandis que je prends conscience de la situation. Cet imbécile vient de se jeter dans la gueule du loup ! S'il se fait prendre tout ça n'aura servi à rien !

- Ace, bougre d'âne! Que fais-tu ici !?

- Je viens sauver tes fesses !» rétorque-t-il en souriant de toutes ses dents.

Je me relève d'un bond et attrape la main qu'il me tend. Sans me lâcher il m'entraine vers l'escalier afin de gagner les niveaux supérieurs. Il s'arrête en atteignant le couloir et met son index devant sa bouche pour m'intimer au silence.

Alors qu'il inspecte les environs, je me surprends à le détailler sans vergogne. Le moins que l'on puisse dire est que l'uniforme lui sied à merveille ! Sa chemise étant dépourvue de manches, ses bras musclés sont laissés libres. De plus, cet énergumène n'ayant pas jugé utile d'attacher les boutons, son torse sculpté à la perfection est exposé à la vue de tout un chacun. Heureusement qu'il n'a pas intégré la formation, il aurait semé de nombreuses femmes transies d'amour sur son passage.

Il tourne alors la tête vers moi et un sourire craquant apparaît sur son beau visage risquant de me mener tout droit à ma perte. Prise en flagrant délit de reluquage, je me racle la gorge en essayant de reprendre contenance.

Il m'entraîne au pas de course dans le couloir. Nous bifurquons soudainement quand des bruits de pas se font entendre puis nous nous immobilisons tous deux sans concertation préalable lorsqu'une voix retentit alors que nous étions à quelques pas de la sortie. 

Si nous faisons face à l'homme à qui appartient cette voix nous sommes cuits ! Smoker ayant déjà affronté Ace, il nous reconnaîtra tous les deux.

Mon sauveur est réactif et ouvre la première porte sur sa gauche. Nous nous engouffrons à l'intérieur puis il referme promptement ce qui ressemble à un placard à balai.

Si tôt la porte close, l'obscurité nous avale dans cet espace restreint. La proximité de son corps contre le mien me fait oublier la précarité de notre situation. Seules nos respirations respectives viennent troubler le silence.

Sa main sur le bas de mon dos, il resserre son étreinte et me maintient dangereusement contre lui. Je plaque alors ma paume contre son torse pour le repousser et essayer d'augmenter la distance entre nous. Son corps se tend immédiatement et je mesure alors l'erreur que je viens de commettre.

Dans le noir, certains de mes sens tel que le toucher sont exacerbés. Je ne peux m'empêcher de ressentir la dureté de son corps et la douceur de son épiderme sous la pulpe de mes doigts. Je suis incapable de contrôler ma main qui glisse langoureusement sur sa peau pour venir dessiner les contours de ses pectoraux. Mon pouce rencontre un de ces tétons lorsqu'il pose sa main sur la mienne.

Je le sens baisser la tête et son souffle vient caresser mes cheveux. Je redresse alors le menton et son haleine mentholée vient directement s'échouer sur mes lèvres entrouvertes.

Soudain un jaillissement de lumière vient faire exploser la bulle dans laquelle nous nous étions réfugiés. Ace fait écran de son corps et presse ma tête contre lui.

« - Nom d'une mouette ! s'exclame un soldat stupéfait par le spectacle que nous offrons.

Ace attrape alors le manche d'un balai et le tend vers l'importun. Ce dernier tarde à se saisir de l'objet.

- Active-toi j'ai une affaire à terminer ! » l'invective mon protecteur simulant l'agacement.

La recrue semble soudain reprendre ses esprits puisqu'il attrape le balai et referme la porte délicatement.

Le soulagement que je ressens peine à calmer les battements de mon cœur bousculé par cette intrusion. Mon visage est toujours pressé contre Ace et l'odeur suave qu'il dégage manque de me faire perdre la raison.

« - Si tu veux en profiter... ce placard est tout à nous... » me souffle-t-il une note amusée dans la voix.

Cette interruption me fait retrouver la raison et je me recule autant que faire se peut puis je me glisse devant la porte close. Le brun se place juste derrière-moi tandis que j'entrouvre la porte pour inspecter le couloir. 

Son corps se presse contre le mien alors qu'il surveille également l'interstice au-dessus de ma tête. Je claque prestement la porte choquée par la dure protubérance pressée contre le bas de mon dos.

« - Ace... ?

- On est un peu à l'étroit ici... » murmure-t-il au creux de mon cou en se justifiant.

Une chaleur insidieuse se loge au creux de mon corps et l'air me manque tout à coup. J'ouvre et sors précipitamment de cet espace clos plus propice à la débauche qu'à stocker des manches. Quoique...

Ace sur mes talons, je m'élance vers l'extérieur. Ne sachant qu'elle direction prendre, le pirate attrape mon poignet et m'entraîne à tribord tout en faisant rempart de son corps pour me cacher à la vue des matelots que nous croisons.

Nous prenons ensuite un petit escalier extérieur puis il se penche au-dessus du bastingage. Je fais de même et aperçois notre petite embarcation bercée par les flots et reliée au navire par une corde. Il passe ensuite par-dessus bord et s'accroche à une échelle.

« - Tu me suis ? » s'assure-t-il.

Je hoche simplement la tête et ne lui réponds pas que quand il me regarde comme ça je pourrais le suivre au bout du monde.


- Ace -

J'entame la descente une fois que je suis certain qu'elle me suivra. Lorsque j'atteins le canot, je lui fais signe de me rejoindre. Elle enjambe alors la rambarde et... mon sang déserte mon visage pour se concentrer dans une certaine partie de mon anatomie. La brise marine est mon alliée et j'ai une vue spectaculaire sur sa petite culotte à la couleur virginale. Clairement je suis aux premières loges !

Je devrais détourner le regard. Ce serait la chose décente à faire. Mais après tout je suis un pirate ! Etant donné les affres que j'ai dû subir dans ce petit placard, je mérite bien une petite compensation ! Je croise les bras et me délecte alors du spectacle !

Lorsqu'il ne lui reste plus que quelques barreaux de bois à franchir, je positionne mes paumes de part et d'autre de ses hanches pour l'aider à poser pieds sur l'esquif. Mes mains restent sur elle le temps qu'elle trouve son équilibre.

« - Tu t'es bien rincé l'œil ? » me demande-t-elle d'un air furibond.

Elle grogne et me repousse quand mon sourire goguenard lui répond.

Je détache la corde nous reliant encore au navire de la Marine et démarre l'embarcation pour rejoindre l'île la plus proche en prenant une direction occidentale par rapport au bateau.

Finalement, nous allons encore devoir faire un bout de chemin ensemble. Ce qui étonnamment n'est plus pour me déplaire.

Le pirate au cœur ardent (ACE X OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant