35. Une nouvelle ère

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« Tu diras de ma part aux vieux schnocks du Gouvernement Mondial qu'ils peuvent aller se faire voir !»

Smoker

- Ace -

Je résiste aux secousses que l'on inflige à mon corps et tente de m'accrocher aux brumes du sommeil qui me filent entre les doigts.

« - Ace, réveille-toi bon sang ! L'ancre est déjà levée ! » me houspille Ned.

Je me redresse en soupirant et peste quand ma tête vient heurter le couchette supérieure. Fichus dortoirs ! Les gloussements de mon voisin n'arrangent pas mon humeur maussade. Il me jette une serviette propre au visage et quitte la vaste pièce composée d'une vingtaine de couchages. 

Vivement que je regagne mon navire et ma cabine personnelle ! Si l'ivresse ne m'avait pas plongé dans un sommeil de plomb, je ne suis pas sûr que j'aurais pu m'endormir sans tenir Sora entre mes bras.

Saisissant le message de Ned, je pars me laver pour chasser les dernières volutes de somnolence et les vestiges des excès de la nuit. A travers le hublot, je constate que le bateau vogue déjà et la position du soleil dans le ciel me prouve que la matinée est plus qu'entamée !

Nous ne devrions pas tarder à quitter ce navire, car le reste de la flotte a été prévenu hier et nous avons convenu avec certaines divisions de nous retrouver au triangle de Caradrok, une mer se trouvant au centre de trois îles volcaniques. Le lieu est idéal pour rassembler les navires qui s'étaient éparpillées pour partir à ma recherche. Il me tarde de retrouver mon équipage, ainsi que mon pote Marco qui devrait venir avec la première division.

De retour dans la chambre après des ablutions vivifiantes, je m'habille comme à mon habitude et monte sur le pont. Intrigué par des éclats de lames provenant de la proue, je ma laisse guidé par mon ouïe.

Mon palpitant s'affole lorsque je la vois. Vêtue d'un pantalon moulant et d'une chemise ample, elle mène un combat acharné contre Spike, ainsi surnommé en raison de ses cheveux violets en pointe. C'est une fine lame et peu sont ceux qui peuvent se vanter de l'avoir défait.

Il manque de l'embrocher après un coup particulièrement vicieux. Sora est indemne, ce n'est en revanche pas le cas de sa chemise qui laisse apparaître un tissu rouge écarlate. Mon sang ne fait qu'un tour quand je réalise qu'elle porte les sous-vêtements carmins que j'avais entraperçus lorsque le contenu du sac s'était répandu au sol. Une seule idée m'obsède désormais, voir l'intégralité de sa lingerie.


- Sora -

Au diable la Marine et le Gouvernement Mondial ! Je mènerai désormais le combat auprès de ma famille de cœur ! Et pour cela, j'ai besoin d'entraînement ! L'adversaire qui me fait face à accédé à ma requête de ne pas me ménager. J'ai bien cru qu'il allait me transpercer avec sa lame ! Je ne ferai plus l'erreur de le sous-estimer. 

Je plisse les yeux et me concentre pour défaire cet épéiste redoutable. Fini de jouer ! Je feinte à gauche puis enroule ma lame autour de la sienne. L'arme de mon adversaire voltigeant dans les airs me prouve que je n'ai rien perdu de mes capacités ! L'entrainement cesse lorsque son épée vient se planter dans le sol à quelques mètres de nous juste entre les bottes d'un imprudent !

Mes yeux effarés découvrent qu'il s'agit d'Ace qui, les mains sur les hanches, hausse un sourcil à mon intention.

Spike récupère rapidement son arme et s'éclipse sur la pointe des pieds, soucieux de ne pas se faire fustiger après que sa lame ait failli embrocher Poing Ardent.

« - Tu as failli me tuer ! Je demande réparation ! s'exclame-t-il en avançant vers moi.

Je souffle et lève les yeux au ciel. Alors que je rengaine ma lame, il agrippe mon poignet et m'attire contre lui.

- Un baiser suffira. »

Sans me laisser le temps de refuser, il plaque sa bouche contre la mienne. Je le repousse immédiatement, consciente que nous pourrions être repérés.

« - As-tu perdu l'esprit !? Je m'insurge.

- Je crois que oui..., répond-t-il mutin tandis que son regard s'égare sur ma poitrine que ma chemise lacérée expose.

- Si mon père nous surprend, je ne donne pas cher de ta peau !

- Alors retrouve-moi dans dix minutes dans le cellier » me souffle-t-il à l'oreille.

Il quitte le pont pour se rendre au point de rendez-vous tandis que je scrute les environs pour vérifier que nous n'ayons pas été surpris. Je retourne déposer l'arme héritée de mon ami sur mon lit puis me rends à mon tour dans la partie inférieure du navire.

Bien qu'assez vaste, la pièce est exiguë du fait des nombreuses caisses remplies de provisions qui la comble. Je me fraye un passage parmi les contenants jusqu'au fond de la pièce. 

Ace m'attend adossé contre le mur du fond. Son chapeau assombrit son visage et masque son regard. Ses bras sont croisés contre son torse et je ne peux m'empêcher de lorgner ses biceps mis en évidence ainsi que les veines saillantes de ses avant-bras.

L'excitation que me procure ce rendez-vous clandestin se déverse telle une décharge électrique dans mes veines. Un courant sensuel m'envahit et me pousse à aller vers l'homme que je convoite avec ardeur.

Il redresse la tête à mon approche et s'avance vers moi à son tour. Soudain parcourue d'une envie furieuse, je me jette dans ses bras. Il m'attrape immédiatement en plaçant ses larges paumes sous mes cuisses. Son chapeau bascule en arrière contre son dos tandis que je m'empare de ses lèvres pour un baiser charnel. Sa langue s'engouffre dans ma bouche à la manière d'un conquérant qui s'empare de la terre promise.

Je ne constate que nous nous sommes déplacés seulement quand il me dépose sur une caisse en hauteur. Mon visage au niveau du sien, il délaisse mes lèvres pour poser ses yeux avides sur mon corps.

Avant que je comprenne ses intentions, il saisit ma chemise et la déchire en deux pour exposer ma poitrine mise en valeur par la lingerie achetée sur l'île d'Aku. Avec révérence, il fait glisser ma chemise malmenée sur mes épaules et ses iris brillants me confirment que ce qu'il voit lui plaît.

Sa main vient effleurer l'un des bonnets rempli par un sein tendu par le désir. Il retient sa respiration puis, tout à coup, il tire sur mes cuisses pour venir presser mon intimité contre son bas-ventre.

« - Tu sens l'effet que tu me fais... » siffle-t-il avant de s'emparer de nouveau de ma bouche.

Je m'agrippe à sa nuque et mon corps se meut de lui-même contre le sien pour venir se frotter contre la preuve de son désir. Une chaleur humide s'installe au creux de mes cuisses tandis que ses coups de reins se font plus pressants.

Je proteste quand il se fige soudain et Ace plaque sa main contre ma bouche pour m'intimer au silence. Des éclats de voix se font alors entendre. Nous ne bougeons pas, espérant qu'ils prennent ce qu'ils sont venus chercher et qu'ils partent rapidement.

« - Je te dis qu'il en reste encore ! Il a dû les planquer dans le fond ! » s'exclame un des pirates dont je ne reconnais pas la voix.

Mon regard croise celui de mon amant et tacitement nous comprenons qu'il faut décamper au plus vite ! Je passe aussi silencieusement que possible par-dessus une caisse pour m'échapper par la gauche tandis qu'Ace se faufile vers la droite.

Nous contournons ainsi les deux intrus pour finalement nous retrouver tous les deux devant la sortie. Nous ne tardons pas davantage et nous remontons vers le pont.

Je m'arrête pour nouer les pans de ma chemise au-dessus de mon nombril puis il se penche vers moi.

« - Cette nuit... » me souffle-t-il.

Et c'est sur cette promesse que nos chemins se séparent.

Le pirate au cœur ardent (ACE X OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant