7. Feu de camp

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« Les pirates, c'est le mal ?! La Marine, c'est la justice ?! Ces notions ont étés interchangées. Dieu sait combien de fois... ! »

Don Quichotte Doflamingo

- Sora -

Ma cueillette du jour est très fructueuse ! En plus des bananes, je place au pied du palmier des ananas, des noix de coco et même des fruits de la passion.

Le jour déclinant rapidement, je m'affaire ensuite à récupérer des branches et des brindilles pour effectuer un feu de camp. Je n'ai pas d'aliments à faire cuire mais cela permettra de contrer l'obscurité et d'avoir une source de chaleur car je suspecte les nuits d'être fraîches.

Après avoir creusé un trou dans le sable, je dépose le nécessaire que j'entoure de pierres afin de délimiter le foyer. Je déplace ensuite tant bien que mal deux morceaux de troncs trouvés sur le sable pour nous servir d'assise. Quand tout est prêt, il ne me manque plus qu'une seule chose et non des moindres... le feu.

Recherchant la torche humaine, je retourne à la clairière. Ace arrive au même moment et passe sa main dans ses cheveux humides faisant tinter les chaînes de ses menottes. Je m'arrête pour le laisser venir à ma rencontre. Son corps est constellé de gouttelettes et la majorité des traces résultant de sa captivité ont été effacées. Assurément, le bain à la source lui a été bénéfique.

« - Vous avez changé d'avis ? s'enquiert-t-il d'une voix lasse.

- Oui. »

Il fronce les sourcils d'un air suspicieux puis regarde au-dessus de mon épaule, découvrant certainement le nécessaire pour le feu de camp. Un rire bref fuse entre ses lèvres.

« - Finalement je vais garder ces chaînes, dit-il en se détournant.

- Pardon !?

- Je vous ai demandé de me les retirer. Vous avez refusé. Et en plus ! Vous avez manqué de me briser le nez !

- Je... Vous êtes un criminel, je dis en essayant vainement de trouver une excuse à mon comportement

- Vous aussi à présent. »

La véracité de ces mots vient heurter mon cœur avec fracas. Effectivement, je suis recherchée puisque j'ai aidé un condamné à s'échapper. De surcroît le prisonnier le plus important...

Semblant remarquer la détresse sur mon visage, il soupire puis tend ses mains vers moi.

Distraitement, je récupère la clé que je conservais dans un des bonnets de mon soutien-gorge.

« - Attendez. C'est là que vous gardiez cette clé ?!

- Il fallait un endroit sûr... » je me justifie.

Puis sous son air ahuri, je déverrouille ses menottes puis le laisse les retirer tandis que je me dirige vers le camp.

Utilisant l'un des rondins prévu à cet effet, je pose mon séant et attends que Ace me rejoigne. Il ne tarde pas et d'une pichenette, comme si ce n'était qu'une formalité, il enflamme le bois qui se transforme rapidement en brasier.


- Ace -

Je m'installe en face de celle qui vient de me libérer de mes chaînes. Je regrette qu'il n'y ait pas de viande, mais je me tais, car elle prend soin de me tendre un à un les fruits qu'elle découpe au préalable avec son poignard dès lors que je me retrouve les mains vides.

Son regard s'attarde sur mes poignets meurtris au moment où elle me donne un énième fruit. Ses mains se crispent légèrement tandis que le regret semble prendre possession de ses prunelles. Elle se lève et quitte le camp quelques instants.

La Capitaine de la Marine revient munie d'eau et de bandages improvisés. Elle s'agenouille à mes côtés puis attrape délicatement ma main en me regardant en quête de consentement. Alors que nous n'échangeons toujours aucun mot, j'acquiesce d'un léger mouvement de la tête.

A la lueur des flammes, elle me soigne avec une infinie douceur. Cette femme est un mystère, elle peut me donner un coup de tête d'une violence inouïe et être aux petits soins quelques instants plus tard. Je me prends à vouloir découvrir toutes les facettes de celle qui m'a libéré de ma captivité.

Son toucher lénifiant apaise mon corps endolori. Je suis sûr que ses lèvres pourraient apaiser mon âme mais je ne tente pas le moindre geste de crainte de mettre un terme à cette parenthèse réconfortante. Elle se redresse une fois mes plaies pansées pour se réinstaller sur le rondin en face. J'en viens à regretter de ne pas avoir plus de blessures à faire soigner...

Le pirate au cœur ardent (ACE X OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant