28. Jalousie quand tu nous tiens

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« Je vous en somme en vertu de ma beauté ! »

Boa Hancock

- Sora -

Dérangée par la luminosité, je me tourne laborieusement pour enfouir ma tête dans l'oreiller afin de me soustraire aux rayons éblouissants du soleil. Beaucoup moins tentée par Hélios que par Morphée, qui s'est pourtant fait attendre cette nuit, j'aimerais profiter davantage des bras reposants de ce dernier...

Mince, le soleil ! Je me redresse brutalement, paniquée par l'heure avancée suggérée par la présence de l'astre diurne. J'envoie valdinguer les draps et me précipite devant l'horloge. Il me faut un certain temps pour que mon cerveau, en phase de réveil, percute que l'heure affichée correspond à celle à laquelle je devrais déjà être en cours d'embarquement.

Je pousse un juron digne du Contre-Amiral Smoker et me précipite dans la salle de bain pour des ablutions à la vitesse de l'éclair ! Je me débarrasse de ma chemise, enfile mon maillot de bain et noue le paréo sur mes hanches. Je jette ensuite toutes nos affaires dans le sac d'Ace et me précipite sur la porte d'entrée que j'ouvre avec fracas. D'ailleurs où est ce maudit pirate !?

J'ai ma réponse à peine avoir franchi le seuil de la porte puisque mon corps vient percuter violemment le sien. On peut dire qu'il tombe à point nommé. Littéralement.

Propulsée par mon élan, il ne peut me retenir et percute le sol tandis que je m'étale sur lui. Nous grognons de douleur en guise de salutations et nous redressons tant bien que mal.

« - Il faut qu'on se magne, le bateau est à quai ! » me presse-t-il.

Mon sac a été projeté dans les escaliers lors de la collision et le contenu s'est répandu sur les marches. Je n'ai pas voulu perdre de temps à le fermer mais je me rends compte que c'est l'effet inverse qui se produit... Nous nous pressons de récupérer toutes les affaires répandues au sol en pestant. 

Le pirate ramasse nos possessions avec moins d'efficacité, je relève la tête vers lui pour le houspiller mais ma voix reste bloquée dans ma gorge. Entre ses doigts se trouvent ma fine culotte en dentelle rouge ainsi que le soutien-gorge assorti.

« - C'est ça que tu t'es acheté avec mon argent... découvre-t-il avec un sourire en coin.

Je lui arrache la lingerie des mains et m'empresse de la fourrer dans le sac que je prends cette fois soin de fermer.

- Je pense que je mérite de voir ce morceau de tissu dans un autre contexte... » déclare-t-il en se redressant.

Je ne réponds pas, ravie secrètement qu'il soit redevenu taquin et qu'il n'y ait pas de malaise entre nous. Puis je plaque le sac contre son torse et le presse de se dépêcher. Nous nous élançons alors vers le port avec la ferme intention de ne pas rater le bateau.

Les grandes foulées d'Ace, le font arriver en premier sur le quai juste au moment où ils allaient remonter la planche.

« - Eh bien, il s'en est fallu de peu ! Nous salue le capitaine lorsque nous atteignons le pont.

- Vous êtes ensemble ?» s'enquiert-il.

Nous répondons tous deux simultanément une réponse différente évidemment... Ace répond par l'affirmative alors que je nie.

Le Capitaine nous regarde d'un air dubitatif puis déclare finalement qu'il nous octroie deux chambres séparées mais mitoyennes.

Les matelots lèvent l'ancre tandis qu'on nous confirme qu'il faudra environ trois jours pour atteindre l'île d'Hestia car les vents risquent d'être quelque peu capricieux.

Nous rejoignons la coursive bâbord pour accéder à nos chambres et je récupère le sac avant d'entrer dans l'espace qui m'est attribué en demandant à Ace de m'attendre.

Je range mes affaires et ressors avec le sac contenant les possessions du pirate. Mon sang ne fait qu'un tour. Cela fait à peine cinq minutes qu'il est seul et il est déjà en charmante compagnie. Deux femmes se tiennent de part et d'autre du beau brun et se disputent ses faveurs. J'ai l'impression d'assister un duel pour savoir laquelle obtiendra son attention.

Elles lorgnent sans être discrètes son corps dénudé sculpté à la perfection. Quand apprendra-t-il à se couvrir !? Je m'avance avec la ferme intention de mettre fin à cette mascarade et plaque le sac sur le torse d'Ace qui se tourne vers moi à mon approche.

Je me dirige ensuite sur le pont principal après avoir fusillé du regard les deux intrigantes en pestant intérieurement. Mais qu'est-ce qui me prend de réagir si violemment !? 

Ace ne me doit rien, surtout après mon refus de la nuit dernière ! Mais c'est plus fort que moi... Je n'ai absolument aucun droit de l'être mais pourtant je suis jalouse... Ce sentiment que je n'avais jamais ressenti m'est fort désagréable et a le don de me mettre de mauvaise humeur.

Un membre d'équipage désœuvré s'approche de moi avec l'intention évidente de me conter fleurette. Je le détaille de manière analytique et constate qu'il a à peu près la même carrure que mon impossible pirate. Je ne sais même pas ce qu'il me raconte tandis que je le coupe pour lui demander s'il n'a pas une chemise à me prêter.

Le capitaine interpelle le charmeur et ce dernier me confie qu'il viendra m'en apporter une à sa pause.

Ravie, je me dirige vers la poupe pour m'étendre au soleil et profiter de la vue !

- Ace -

Afin de me défaire de ces deux sangsues, je me suis échappé dans ma chambre que j'ai pour une fois verrouillée après que l'une d'elle ait suggéré de me tenir compagnie.

Faut-il que je sois maudit pour que la seule personne dont je souhaite la présence soit l'unique femme qui me repousse !

Etendu dans le lit, l'avant-bras sur le visage, je pousse un soupir las. Etant donné que je me suis moi-même consigné dans ma chambre, autant en profiter pour faire un somme... La nuit a été très courte pour moi, car je n'ai trouvé le sommeil qu'au petit matin sur la plage adossé à un arbre. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous avons failli raté ce fichu bateau !

(...)

La faim qui tiraille mon ventre me sort de ma léthargie, je me relève dans la pénombre quelque peu déboussolé et allume une lampe pour faire face au déclin du soleil. Mes doigts avides s'emparent d'un fruit présentés dans une corbeille à mon intention et mes dents voraces plongent dans la chair juteuse.

Après cet amuse-bouche, il est temps pour moi de sortir de ma cabine et de partir en quête d'un repas digne de ce nom !

J'ouvre la porte et ce que je vois ne me plaît pas du tout. Un homme se tient devant la chambre ouverte de Sora et lui fait du baratin. 

Trois choses m'horripilent : la faible distance entre eux deux, la convoitise qu'il laisse transparaître dans sa voix et le sourire qu'elle lui offre. En fait c'est surtout ce sourire qui me met hors de moi ! Je déteste à quel point je voudrais lui voler un baiser. Mais surtout je hais ces lèvres courbées qui ne me sont pas destinées !

Je claque la porte derrière moi ce qui m'attire leur attention. Un combat de testostérone débute avec l'importun, nos yeux se lancent des éclairs mais j'ai l'avantage, car contrairement à lui j'en suis sûr, je connais le goût de ses lèvres et la mélodie de ses gémissements.

Je ne lâche pas et tente de jouer le tout pour le tout. C'est quitte ou double. Je tends la main vers la femme pour laquelle je me bats sans mettre un terme à notre duel de regard.

« - Sora, tu viens manger ? »

Il étrécit les yeux et je me retiens de crier victoire lorsque je sens la paume de ma belle s'emparer de la mienne. Fier d'avoir marqué mon territoire, je lance un sourire triomphant à l'intention de l'individu puis j'entraîne Sora vers le pont inférieur où se trouve la salle à manger.

J'ai bien conscience que ceci n'est qu'un combat parmi tant d'autres que je vais devoir mener. Le pincement que j'ai ressenti a été l'électrochoc pour me décider. Je ne renoncerai pas à elle ! Son corps me désire, j'en ai eu la preuve. Il ne me reste plus qu'à conquérir son cœur. 

La défaite n'est pas une option.

Le pirate au cœur ardent (ACE X OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant