Chapitre 7

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  Tout va bien ces derniers temps. Depuis ma « rébellion » contre Bruce, les choses ont radicalement évoluées, en particulier au collège. Les autres me respectent un peu plus maintenant, enfin respecter est un grand mot, ils me foutent la paix quoi. Ils doivent avoir peur que je les encastre quelque part je suppose. Quant à Bruce, il m'évite royalement. Quand on se croise il ne dit rien, mais au moins il a arrêté de m'emmerder. Et ça me suffit amplement. Moi qui pensais qu'il me tuerait. C'est clairement l'inverse. Au final Julie avait raison, il faut savoir se défendre dans la vie. Maintenant je m'en souviendrais. A la maison les choses ont bien changées aussi. Depuis que j'ai choisi de laisser sa chance à Robin, l'ambiance est bien plus sereine, et le fait que mes notes s'améliorent est la cerise sur le gâteau. Tout s'arrange. Tout est bien même. Vraiment bien. Plus rien ne peut m'empêcher d'être heureux, voilà ma conclusion.

Enfin presque. Parce qu'il me manque quelque chose quand même.               

Je suis dans ma chambre, fixant mon tableau à photos depuis une bonne dizaine de minutes. Ce tableau, je l'ai eu pour mon dixième anniversaire, et je n'ai pas cessé de le remplir depuis. Il y a de tout. Des photos de moi plus petit, avec ma mère, avec Gemma, avec mon père, et même avec Julie. Et il y a toutes ces photos que je n'ai pas eu le courage d'enlever. Les photos avec Alice. Il n'y a presque que ça d'ailleurs. Je la connais depuis tellement longtemps, on a vécu tellement de choses ensemble que en regardant ce tableau on pourrait penser qu'elle est ma sœur. Elle et moi sur nos vélos, en train de chanter, en trottinette, en train de faire une cabane, sur le canapé en train de se disputer pour avoir la télécommande. En fixant ces photos je me remémore tous ces petits moments. En particulier cette photo de nous deux qui se trouve au centre. Elle est simple, il n'y a que nous, en train de sourire. Je me souviens très bien, cette photo a été prise le jour où j'ai reçu ce cadeau, et c'est la première que j'ai mise dessus. Ce souvenir paraît totalement anodin, mais il me rend triste. Enfin pas triste, nostalgique plutôt. Et bon sang ça fait mal. Je lui en veux tellement, mais d'un côté est ce que moi je n'aurais pas fait le même choix qu'elle ? Non. Définitivement non. Je ne comprends pas qu'elle ai fait ça. Je ne comprendrais jamais.               

Je suis tiré de mes pensées par quelqu'un qui frappe à la porte et entre. Robin. Qu'est ce qu'il fait ici ? Je sais bien que j'ai enterré la hache de guerre mais il ne faut pas exagérer non plus. C'est pas mon pote.

« Je ne te dérange pas ? 

-Mh, non pas du tout. Qu'est ce qu'il y a ? » Je lui réponds simplement.

Il ne répond pas tout de suite et s'approche, jetant un œil à l'objet qui retient mon attention. Son regard dérive entre les différentes photos, et au bout de quelques minutes il finit par briser le silence.

« Elle te manque n'est ce pas ? » Me dit-il en désignant la photo d'Alice et moi située au centre.

Mais de quoi j'me mêle ? Il est qui pour me parler d'Alice, il l'a vu quelques fois lorsqu'il commençait à fréquenter maman mais il n'est pas le mieux placé pour venir m'en parler. Voyant que je ne réponds pas, il continue quand même sa tirade, au risque de commencer à me gonfler.

« Je sais que je ne suis pas le mieux placé pour dire ça, mais tu devrais essayer de lui parler

-Non. Tu ne sais rien du tout. J'ai de bonnes raisons.

-Je sais Harry. Je sais. Mais elle te manque, c'est évident, et c'est totalement normal. Même si tu lui en veut, pour une raison qui m'est inconnue, qui nous est tous inconnue, vous avez un vécu tous les deux, elle était ton amie.

-Tu ne sais rien Robin, je répète, épargne-moi ton discours.

-Ta mère a le même que moi. On en parle de temps en temps. Elle aimerait comprendre pourquoi tu refuses d'entendre parler d'une fille qui était comme une troisième enfant Styles dans cette maison. »

Styles Stories - Partie 1: MomentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant