Chapitre 3 « Ça t'apprendra à t'en prendre à moi »

260 10 114
                                    

« Tenez, votre liqueur violette sans liqueur. »

L'homme d'une quarantaine d'années qui se tenait de l'autre côté du comptoir s'en empara et en but une gorgée avant de partir avec son verre, visiblement satisfait de sa commande. Je me tournai vers Silena qui le regardait, amusée.

« Tu as mis quoi dans son verre ? »

« Du sirop de violette et de l'eau du robinet. »

Je gloussai. Cette fille ne cessera donc jamais de me surprendre ainsi. Elle nettoya un verre qui traînait plus loin sur le bar tandis que je m'approchais d'elle.

« Avec tout ça, ça fait déjà une heure que tu es là et tu ne m'as toujours pas raconté comment ça s'est passé avec le gosse que tu devais surveiller. Il était si chiant que ça pour que tu ne veuilles même pas m'en parler à moi, ta super amie ? » Ironisa Silena.

Je levai les yeux au ciel. Si je n'avais pas encore abordé ce sujet avec elle, c'était tout simplement parce que je ne savais pas quoi en dire. Depuis que nous nous étions quittés au casino une heure plus tôt, je rejouais ces deux heures passées en sa compagnie en boucle. Comment se faisait-il que je me sois attachée aussi vite à Percy ?

Il était drôle et je me sentais à l'aise avec lui, comme si nous nous connaissions depuis bien plus longtemps que ce n'était le cas en réalité. Il était gentil et son regard me captivait. Je tournai la tête vers la mer qui s'agitait en contre-bas, repensant au vert pétillant de ses pupilles. Je n'avais jamais croisé quelqu'un ayant un regard aussi intense.

« Tu sais, Annabeth, je pense qu'il serait temps pour toi de te trouver un petit ami. » J'avalai ma salive de travers et écarquillai grand les yeux. « C'est vrai quoi, tu vas entamer ta dernière année de lycée à la rentrée et tu gardes ton statut de célibataire depuis ta naissance. Je suis sûre que ça te ferait du bien et puis, ça te changerait les idées de ce gosse que tu dois dorloter comme si tu étais sa mère. »

Je roulai les yeux. « Tu as vu trop de comédies romantiques dans ta vie, Silena. Vraiment trop. »

« Oh allez ! » Elle me donna une petite tape sur le bras. « C'est l'été, tu es jeune, profites-en ! Que tu ne trouves aucun garçon de l'île qui soit encore libre attirant, je peux le concevoir, mais tu vis dans l'hôtel le plus luxueux ! Je suis persuadée que tu pourrais te trouver un canon rien qu'en te rendant dans ta chambre. » Je voulus protester, mais elle poursuivit son discours. « Ne me fais pas croire qu'il n'y a pas un seul garçon qui ne soit pas un minimum craquant parmi tous les clients de ta mère. »

« C'est bon, t'as fini ? » Lançai-je sarcastiquement.

« Non. » Rétorqua Silena. « Je ne te lâcherai pas de tout l'été. Tu en auras marre de moi. »

« Au moins, je sais où ne plus venir donner de coup de main quand un serveur est malade. »

Elle me foudroya du regard. « Annabeth, je te jure que si tu- »

« Excusez-moi. » L'interrompit une trentenaire dotée d'un corps de déesse. « Serait-il possible d'avoir un verre de votre cocktail maison ? »

« Bien sûr. Silena. » Ma comparse s'attela à la tâche et me tendit le verre quand elle eut fini sa mixture. Je le tendis à mon tour à la femme face à moi. « En espérant que vous passiez une bonne journée. Au revoir. » La saluai-je en lui offrant un sourire.

Je soupirai et m'accoudai au plan de travail. Dans une heure et demi, mon job de remplaçante pour la journée se terminera et je pourrai courir à la rencontre des vagues, profitant de la vue du coucher de soleil, assise sur le sable fin. Je laisserai les rayons du soleil imprégner ma peau, ressentent leur douce chaleur de fin de journée.

L'été devant nous (Percabeth AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant