𝗼𝗻 𝗻'𝗼𝘂𝗯𝗹𝗶𝗲 𝗷𝗮𝗺𝗮𝗶𝘀 𝘃𝗿𝗮𝗶𝗺𝗲𝗻𝘁

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Le bar demeurait inondé de milles lumières tamisées, ce qui donnait à une ambiance tranquille, ou plutôt relaxante de soirée. Il en naissait une agréable chaleur, se déposant sur chacune des surfaces de la pièce : en son plein centre, un comptoir en bois noir qui s'assemblait merveilleusement bien avec les murs aubergine tout autour et, plus loin derrière, une scénette sur laquelle se produire.

C'était définitivement l'endroit parfait. Sans aucune hésitation.

— Hé, les gars ! on est là !

À peine avaient-ils pénétré dans l'établissement, que Karenn assailla sans crier gare leurs deux autres compagnons de musique, déjà présents ici-bas.

Leurs têtes se décrochèrent en sa direction, ayant à la seconde reconnu son énergie intenable au son de sa voix.

— Ah, vous voilà enfin. Ça fait un moment qu'on vous attend.

L'auteur de ses paroles n'était autre que Caelum, un jeune homme dont le sarcasme s'était imprégné de l'entièreté de son âme. Il affichait toujours ce regard provocateur, teinté d'une pointe de malice, ce qui, très étrangement, le rendait charismatique plus que tout : sans contestation, il était à coup sûr le plus populaire de tout leur groupe, sans compter en plus sa position en tant que chanteur principal.

— Merci de nous avoir attendu, répondit Bryce.

— C'était sarcastique, répliqua l'autre.

— Je le sais, bien évidemment.

— T'as intérêt.

Au début, former un duo était bien sympa, mais Bryce et Karenn visaient plus grand, beaucoup plus grand. Ils voulaient un groupe, avec qui ils pourraient s'amuser leurs vendredis après-midis, mais aussi, jouer des concerts. La seule interrogation était : quelles seraient ces personnes ? Aucun d'eux ne connaissait quelqu'un qui chantait, qui jouait de la batterie ou quelconque autre instrument. Ou du moins disons, quelqu'un qui serait partant pour le projet.

C'est pourquoi ils se retrouvèrent un jour à poster une annonce sur internet, déposant les coordonnées de leur spot, ou autrement dit, leur lycée : d'accord, c'était sûrement un bon moyen pour se faire kidnapper, mais, eh, les plus grands groupes s'étaient formés ainsi ! Franchement, avec un taux de 50% de risque de crever, et 50% de chance de percer, il n'y avait pas de question à se poser ! Bien sûr qu'ils tenteraient !

Et bingo, une semaine plus tard, un gars répondit à l'appel ! C'était Caelum. Il venait d'un autre établissement scolaire, tout ce qu'il existait de plus élitiste et plus bourge. Là-bas, les adultes n'étaient même pas assez détendus pour apprécier les choses simples de la vie ; ils n'autorisaient pas l'utilisation de la salle de musique hors des cours, ni même le samedi ou le mercredi après midi. C'était scandaleux, aux yeux de Caelum.

À l'époque, ses cheveux étaient d'un blond or, mais surtout, ils étaient coupés d'une manière si droite et si concise que c'en était glaçant. Le garçon en prenait soin, sans aucun doute, mais pas que : toute son apparence était pimpée, du haut de sa tête au bas de ses pieds. 

Il avait juste l'air pompeux, entre autre. C'était terrible.

Au début, il fallait avouer que lui et Bryce eurent du mal à s'entendre. Beaucoup, même. Rien qu'à sa dégaine, Bryce savait que les choses allaient se compliquer : c'était le genre de type ultra populaire dans les écoles, mais surtout, dans le genre fort caractère. Ses bras étaient toujours croisés, ses sourcils froncés... Bref, un tempérament d'acier.

𝐋𝐔𝐌𝐈𝐄𝐑𝐄𝐒 𝐏𝐋𝐀𝐒𝐓𝐈𝐐𝐔𝐄𝐒 || nagusuzuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant