CHAPITRE II

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5e mois et deux semaines.

Une énième feuille arrachée de ce calepin que je finis par écraser en boule et essayer de la lancer dans la poubelle. Plus de la moitié, on finit sur le sol. Je ne vais jamais réussir à lui écrire cette fichue lettre. Si ça se trouve, je perds mon temps à l'écrire, alors que quand il lira les premiers mots, il la déchirera en mille morceaux ou la jettera directement dans la poubelle.

Bon Alice, calme-toi.

Une petite lettre, simple et courte, qui lui dit simplement ce qu'il a à savoir.

« Salut Liam, je sais que tu n'as pas envie d'entendre parler de moi, enfin, c'est ce que tu fais comprendre à tout le monde en tout cas depuis ton silence à mon sujet.

Ne pense pas que c'est pour toi que je t'écris cette fichue lettre, mais je me dois d'être honnête avec toi et de ne pas te le cacher.

J'ai appris il y a de cela deux semaines que je suis enceinte, il est de toi si tu poses la question, voilà pourquoi je t'écris, n'ayant pas pu venir te le dire en face.

Maintenant, tu es au courant. À toi de voir ce que tu veux faire. Personnellement, je ne sais pas si je vais le garder ou non.

Recontacte-moi si cela t'intéresse de savoir ce qu'il se passera.

Au revoir,

Alice »

Voilà ça suffira amplement pour lui. Celle pour ses parents est plus joviale, ce qui me parait logique. Je leur demande dans la leur, de garder le silence envers Liam. Qu'il lise sa lettre ou non. Je leur demande de faire comme si, ils n'avaient pas eu de lettre, mais que s'ils le souhaitaient, j'acceptais de les revoir.

Je prends ma voiture et me dirige chez eux pour la glisser dans leur boite aux lettres. En m'approchant de la porte, j'aperçois par la fenêtre, George, qui semble surpris de me voir ici. Je ne lui laisse pas le temps de venir à ma rencontre, glisse vite ma lettre dans cette boite et m'enfuie aussi vite que je suis arrivée.

Je me dirige ensuite chez lui en étant anxieuse, en espérant ne pas le croiser, ni lui, ni cette pimbêche. Mais rater. Quand je passe doucement en voiture, je le vois monter dans la sienne avec une femme, une autre. Je ne sais pas qui elle est, mais la main de Liam autour de sa taille, montre une certaine proximité. Monsieur, c'est lancé dans les aventures d'un soir, de mieux en mieux... Je me gare devant la maison d'un de ses voisins et attends de ne plus voir sa voiture dans la rue.

Une fois que sa voiture n'est plus dans mon champ de vision, je descends de ma voiture. Je marche dans la petite allée de sa maison. Le corps pétrifié, je m'arrête devant sa porte. La main tremblante, je me demande si je dois vraiment faire ça, si c'est vraiment utile. Jamais il ne viendra pour que nous ayons une discussion, et puis s'il le faisait, aurais-je vraiment la force de l'écouter s'expliquer ?

Non Alice, tu n'as pas fait tout ça pour rien, glisse cette foutue lettre dans cette boite.

Je glisse alors la lettre en fermant les yeux et la lâche.

Je souffle, je ne peux plus faire marche-arrière désormais...

Le lendemain après-midi.

Je suis arrivée au cabinet. Aujourd'hui, j'ai rendez-vous avec Lia pour un autre examen.

J'entre alors, elle m'accueille en souriant et me montre de m'installer directement.

— Bien alors on va regarder comment va cet enfant dans ce petit ventre qui commence à rattraper son grossissement, c'est super ça.

— Oui, si tu le dis.

Nous rigolons de nos discussions, cela a toujours été comme ça avec Lia, malgré les problèmes nous rigolons de tout ce qui est possible pour se détendre. Je grimace quand elle me pose le gel et regarde ensuite l'écran. Une vague en forme de bébé s'affiche doucement.

— Tiens, il avait senti notre venue, il ou elle s'est mise dans une superposition. Alors, on voit bien ses 10 petits orteils, ses 10 petits doigts, son petit nez.

Mes yeux s'embuent de larmes à la vue de ce bébé qui grandit en moi.

— Oh ma belle, ça fait toujours ça la première fois que l'on le voit complètement. Tiens un mouchoir.

J'attrape le mouchoir qu'elle me propose et m'essuie les yeux.

— Bien, ce bébé est en pleine forme.

Je la vois hésité à me demander quelque chose, je lui fais donc la remarque.

— Veux-tu savoir le sexe, je n'ai pas regardé pour l'instant, pour respecter ton choix, mais.

Je la coupe en lui disant qu'elle n'a pas à s'inquiéter. Je réfléchis, j'hésite, est-ce une bonne idée ? Je ne sais pas, d'un côté, c'est quand même mon enfant, et j'ai envie de savoir si ce bout de chou est un garçon ou une fille... Alors silencieusement et peu sûre de moi, je hoche la tête et fixe l'écran, sans cligner des yeux, mon souffle se coupe en attendant sa réponse.

— Je suis fière de t'annoncer que tu attends un petit garçon Alice ! S'écria-t-elle, fière de cette annonce.

Je ne peux me retenir de pleurer en apprenant cette nouvelle, peu m'importait le sexe, mais le savoir est émouvant et les hormones n'aide pas trop.

En effet depuis quelques semaines, j'ai des envies de nourritures, qui ne m'étaient jamais arrivé, au grand jamais.

Quelques jours plus tard, dans la soirée.

Je suis là, allongée dans mon lit. Mon appartement est trop calme. J'allume alors la télé et zappe les programmes. Je tombe sur une chaîne de film à l'eau de rose, mais je n'écoute pas vraiment. Les mains sur mon ventre, qui s'arrondit au fil des jours. Je caresse mon ventre nu, comme s'il pouvait ressentir mes mouvements, alors qu'en réalité, je n'en ai pas la moindre idée.

— Qu'est-ce que je devrais faire hein ? M'aimerais-tu seule ? Et moi, aurais-je assez d'amour à te donner ? Où devrais-je te confier à une famille, qui attend patiemment l'arrivée d'un petit être comme toi, ceux qui sont déjà prêts...

Comme réponse, je reçois un coup, sans comprendre ce qu'il vient de se passer. Paniquée, j'attrape mon portable et j'appelle alors Lia d'urgence.

— Oui, ma belle, comment vas-tu ?

— Bien, mais je viens d'avoir un coup dans le ventre, c'est normal, qu'est-ce qu'il a ? Paniquais-je.

— Hé, calme-toi, rien d'alarmant, ce petit réagi enfin et essai de se faire remarquer, c'est tout.

— Oh, alors il essaie de communiquer, rien de grave alors ?

— Non rien du tout, au contraire, c'est super. Rigole-t-elle.

— Excuse-moi de t'avoir dérangé si tard...

— Ne t'excuse pas, je préfère que tu ne me déranges pour rien, qu'il arrive quelque chose à cet enfant.

— Merci Lia.

— Aucun problème ma belle, appelle-moi dès que tu as un soupçon ou ne serait-ce qu'une question.

— Ok ! Bisous.

Je tombe ensuite dans les bras de Morphée, en imaginant ce que deviendrait mon futur dans moins 4 mois si je gardais cet enfant.

Naissance d'un mariage perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant