CHAPITRE VIII

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La clochette de la porte de la boutique retenti, je vais dans la boutique pour accueillir les clients. Une jeune fille pétillante à son allure, sa démarche et son sourire ainsi que son regard brillant me remonte le moral. Je me dis que je ne fais pas tout ça pour rien. Valentine et moi, nous prenons la tête sur ce qui serait le mieux pour la fête au domaine... On panique un peu.

— Bonjour mademoiselle, que puis-je faire pour vous ?

— Bonjour, tout d'abord votre boutique est magnifique et vraiment différentes des autres que l'on peut voir. Me dit-elle sincèrement en sortant une pochette de son sac. C'est pour cela que je tenais à me présenter à votre boutique en particulier. Je me présente, je m'appelle Calliope, j'ai 17 ans, je dois trouver une entreprise qui m'accepterait pour m'accompagner durant deux ans pour un apprentissage. Ce métier me fait vraiment rêver ! Et je n'aime pas que les bons côtés, je ne crains pas de mettre les mains dans la terre, de m'abîmer les mains avec les épines ni de laver le sol et de laver les vases.

Surprise de son audace, cette jeune fille me plaît.

— Alors voilà, je vous tends ma lettre de motivation et mon CV. Je n'en déposerais pas ailleurs tant que je n'aurais pas eu votre réponse. Merci en tout cas d'avoir pris le temps de m'écouter. Bonne journée à vous ! Me dit-elle avec le sourire avant de sortir de la boutique. Je lis sa lettre et fus surprise de son développement sur les boutiques de la ville.

« Avant de découvrir votre boutique il y a de cela quelques mois. Je me faisais passer pour une cliente dans toutes les boutiques de la ville pour voir comment les autres travaillaient, comment les fleuristes avait arrangé leurs boutiques et mis en scène leurs produits. Dans chacune de ses boutiques, j'y ai retrouvé le même esprit, ce qui m'a déçue, ils n'y ont pas mis leurs âmes, leurs cœurs, leurs touches personnelles, pour ressentir les choses. Tous leurs murs et façade sont dans les mêmes teintes de couleurs et les meubles jouent de la même façon. Comme si chacun avait copié sur le voisin une idée. Ce qui a formé une boucle.

Puis je suis venue dans votre boutique, j'ai tout d'abord étudié du regard l'extérieur et j'ai ressenti du bonheur. Quand j'ai passé la porte et entendu cette petite clochette et non pas une sonnette électronique, j'ai eu l'impression de retourner en enfance, chez mes grands-parents. J'ai vu vos murs couleurs prune et pêche. Vos meubles dansent dans la pièce et ne sont pas pensés à optimiser l'espace pour mettre plus de meubles, laissant cours à l'imagination. Lorsque l'on entre, pouvoir se balader librement entre toutes ces fleurs et plantes, toutes ces odeurs, comme si nous étions perdus dans un jardin. Quand on entre chez vous, on est comme dans un rêve qui est le mien, je nage dans les nuages de coton. »

Je suis bouche bée de son écrit. Je reste plantée là, et me réveille quand Valentine arrive. Elle me prend la lettre des mains. J'attends son avis, voir si elle aussi elle ressentira la même chose que moi.

— Cette petite écrit comme une perle. Me dit-elle enfin.

— Oui, et quand elle est rentrée, ce que j'ai pensé d'elle, c'est qu'elle était pétillante.

— Notre boutique fonctionne plutôt bien, on pourrait demander au comptable, mais en tout cas, moi, je suis ok.

— Moi aussi, on lui téléphonera demain pour lui faire passer un essai, mais je pense que cela ne sera pas utile.

5 jours plus tard.

Nous faisons la connaissance de Calliope qui est en essai à la boutique. Elle est très ouverte d'esprit et intelligente. Elle est adorable.

— Pourquoi as-tu passé ta première année professionnelle en initiale ? Si ce n'est pas indiscret.

— Eh bien, ma mère était malade, j'ai préféré m'occuper d'elle... Mais malheureusement, sa maladie l'a emportée, plus tôt que prévue...

— Oh, je suis navrée.

— Je m'en remets doucement, je m'y étais préparée, même si cela fait toujours mal quand le moment fatidique arrive.

— Il te reste de la famille ?

— Il me reste un grand frère, qui est formidable, mais il est chirurgien, alors il n'a pas beaucoup de temps pour moi et mon père, qui en ce moment se réfugie dans l'alcool malheureusement...

À la fin de la journée, nous signons le contrat de Calliope.

— D'ailleurs, tu vas bien commencer, nous pourrons avoir un avis externe pour le domaine du comte et de la comtesse Jones.

— Sérieux ? Oh trop bien !

— Ravie, que cela te plaise, car s'ils sont satisfaits, c'est toutes les semaines qu'on leur livrera des fleurs.

Quelques jours plus tard.

— Bon, alors on choisi quoi, plutôt les Dipladénias ou les Camélias ?

— Je trouve que le Camélia a une fleur et un feuillage plus chic, plus romantique, enfin ce n'est que mon avis... Dit Calliope.

— Oh merci ! Tu nous sauves, heureusement que tu es là, nous n'arrivons pas à nous départager depuis au minimum une heure. Rigole d'exaspération Valentine.

— Bon, nous allons en mettre tout le long du bâtiment dans les parterres. Pour l'allée principale, nous allons faire des grandes compositions sur des sellettes en fer forgé.

— Ils nous restent un peu plus d'un mois, nous devons aussi penser aux tables des invités. Je pensais à quelque chose de pas trop haut, sinon les personnes ne se verront pas, alors pourquoi pas un travail rond, comme les tables qui s'étend comme si la nature venait s'étaler doucement sur la nappe ?

— Oui, et puis il faut que ça soit vaporeux, léger.

— Au niveau des couleurs, il faut que nous choisissions maintenant.

— Comme les Camélias seront rose poudré et que nous devons aussi faire en sorte que cela aille à l'intérieur, nous devons remettre une touche de jaune pour que les murs dorés soient mis en valeur.

— Oh oui parfait, aller au boulot, je passe les commandes et puis ça sera parfait !

1 mois et demi plus tard, au domaine.

Après avoir fait plusieurs tours avec le camion de l'entreprise, toute la semaine, pour fleurir l'anniversaire de mariage, tout est enfin sur place, nous avons plus qu'à tout installer. La chaleur est présente et nous avons plus qu'une heure devant nous. Nous courrons partout.

Pendant que Valentine et Calliope se chargent de l'installation intérieur, je termine tout juste de disposer les plantes à l'extérieur.

— C'est magnifique. Souffle quelqu'un derrière moi. Cela fait des années que je n'avais plus mis les pieds ici. J'ai l'impression d'avoir 7 ans...

Une jeune femme me fait face, habillée d'une robe qui affine sa silhouette et de lunette de soleil, j'aperçois une larme tomber sur sa joue.

— J'espère que ce n'est pas de tristesse cette petite larme.

— Oh non, c'est de bonheur de voir ce décor époustouflant. Souffle-t-elle.

Naissance d'un mariage perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant