CHAPITRE XXX - Eden

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Point de vue d'Eden

Je cours à toute vitesse vers l'adresse qui était indiquée. Mes poumons me brûlent, j'ai peur de ce que je peux y voir. Comment vais-je le retrouver ? Même si dans mon métier, je suis amené à y voir du sang et des corps inertes, jamais de ma vie cela s'est passé en dehors d'un hôpital.

Mes mains tremblent en ouvrant la porte. La pièce est sombre, les volets sont fermés, une odeur de renfermé et de cigarette m'irrite les narines. J'avance doucement ayant peur de ce que je vais y voir. Les pompiers sont aussi en route. J'ai préféré les appeler avant de partir après avoir lu la lettre d'aveux de Liam.

« Eden,

Je sais que tu ne voudras sans doute pas lire cette lettre, mais j'espère de tout cœur que tu le feras, pour Alice. Je sais que je ne peux m'excuser, c'est pourquoi je t'écris.

J'ai fait trop de mal autour de moi, surtout à Alice et elle ne le mérite pas. Je dois sortir de sa vie. J'espère que tu réussiras à réparer toutes les cicatrices que j'ai pu ouvrir par le passé et être le père que je ne peut être.

Je ne veux plus faire souffrir tous ces gens autour de moi. Je serais dans notre ancienne maison, à Alice et moi. Je t'en prie, la seule chose que je ne veux pas, c'est que ce soit elle qui me retrouve. C'est la seule chose que je te demande et je sais que je peux avoir confiance en toi. Je ne veux pas que ça soit la dernière image qu'elle est de moi. Alors c'est pourquoi je ne veux pas qu'elle puisse lire cette lettre d'adieu.

Brûle-la, déchire-la, donne-là au juge ou aux officiers, mais jamais je ne veux qu'elle la lise et qu'elle l'apprenne que je vais mettre fin à mes jours.

Merci de prendre soin d'elle comme je n'ai pas pu le faire Eden.

Tu es mon sauveur, protège-là et veille sur Gabriel qui j'espère deviendra prochainement « ton fils » ...

Je pourrais veiller sur eux de là-haut.

Liam. »

J'avance dans la pièce de vie et vois ses pieds dépasser du canapé. Je me précipite et le découvre allonger, sa bouche ensalivé. Sa main pendouille vers le sol. Je remarque quelque chose sous la table basse. Je ramasse un petit tube de médicament et cherche à savoir ce qu'il a pris. Du poison, je ne sais pas où il a réussi à se fournir cette merde, mais je pose mes doigts sur sa trachée et écoute sa respiration. Son pouls est très faible, Liam est toujours parmi nous.

Je ne sais pas quoi faire. En temps normal, je me précipiterais pour le faire vomir et le masser, mais au vu de la situation, je n'arrive plus à savoir ce qui serait bien ou non.

J'entends enfin les sirènes des pompiers et de l'ambulance. Je souffle de soulagement en les entendants fracassé la porte d'entrée puis en les voyant le prendre en charge de suite. Je m'assois contre la table basse, ayant les neurones bouillonnant. Ne sachant pas si je suis soulagé ou non de le savoir en vie.

***

— David ! Vous lui avez fait un lavage d'estomac ? Comment va-t-il ? Je me lève de mon fauteuil, ne pouvant plus supporter de rester assis. Je n'ai pas encore prévenu Alice. Les officiers sont dans le couloir à attendre depuis qu'ils m'ont interrogé et après leur avoir remis la lettre de Liam.

— Oui, malheureusement, il savait très bien ce qu'il ingurgitait. Ce poison fait effet très rapidement dans le sang et s'introduit ensuite dans le cœur. Il a fait plusieurs arrêts cardiaques avant de mourir. Je te laisse, je dois retourner travailler. Toi, tu rentres chez toi auprès d'Alice, c'est compris ?

— D'accord. Merci David.

Pendant le trajet, je n'ai fait que réfléchir à la manière dont je peux lui annoncer. Dans tous les cas, je n'ai pas le choix. Je ne peux pas rentrer et faire comme si de rien était.

Naissance d'un mariage perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant