Chapitre XIX

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Je reste stoïque.

— Alice, peux-tu m'expliquer s'il te plaît ?

— Je... Je...

— Je peux entrer pour discuter ?

— Heu oui, pardon, entre.

Il se dirige dans le salon, je marche sur ses pas. Il ne s'assoit pas, je fais de même.

— Je. Bégayais-je, ne sachant pas par où commencer.

— Explique-moi ce qu'il s'est passé pendant le repas de Noël pour commencer quelque part et si j'ai d'autres choses à savoir, tu compléteras.

— J'ai reçu des menaces, il allait s'en prendre à Gabriel, pendant qu'il avait sur ses genoux, je ne pouvais rien dire ! Mais mon avocate à les SMS et les vidéos de toute la soirée. Donc, pour ce qui est du procès et de la demande judiciaire d'éloignement, il ne devrait pas y avoir de soucis. Enfin, c'est ce qu'elle m'a dit, mais ça peut prendre un peu de temps.

— Et pour ça ? Me demande-t-il en balançant sur la table basse.

— Ça... C'est sa promesse qu'il m'a offerte à Noël. C'est sa façon de procéder si tu préfères...

— C'est-à-dire ?

— Chaque 25 décembre quand le calvaire a commencé, il m'offrait toujours un cadeau avec une promesse qu'il a toujours tenue, il a toujours fait en sorte de la respecter...

Eden demeure silencieux. Je ne sais pas à quoi il peut penser ni à ce qu'il peut imaginer. Ce qui me préoccupe le plus, c'est ce qu'il pense actuellement de nous. Je ne sais pas ce qu'il souhaite, mais moi ce que je désire, c'est passer mon temps avec lui, mon quotidien à ses côtés.

Pendant ses longs jours à réfléchir et tourner en rond quand je n'étais pas au travail, j'ai compris une chose, je veux plus que tout au monde Eden dans ma vie. C'est une chose dont je suis sûre.

— Eden, je.

— Alice, je suis désolé. J'ai été con, je voulais te croire, mais quand tu étais là en face de moi à ne pas me dire que cela était faux, ça m'a bousillé. Parce que je t'aime Alice, je n'arrête pas de penser à toi.

— Je voulais t'en parler, mais je ne pouvais pas. Que tu ne m'aies pas crue et que tu n'aies pas eu confiance en moi Eden, ça m'a déchiré le cœur... Après l'annonce de Liam, tu étais le seul qui m'importait et tu n'as pas su voir ma détresse.

Nous nous regardons silencieusement, je me sens libérée d'un poids. Soulager que nous ayons pu enfin mettre des mots sur la situation.

— C'est plutôt à moi de te demander pardon Eden. J'espère que tu me pardonneras, car je t'aime incommensurablement.

Son regard qui regardait le sol est à présent plongé dans le mien. Je n'arrive pas à savoir qui fera le premier pas, alors je le franchis après avoir eu un temps de réflexion qui pourrait paraître minime, mais qui m'a parue long.

Dans un élan de manque, Eden m'attrape par la taille et fond sur mes lèvres. Dire qu'il ne m'avait pas manqué serait mentir.

— Oh Alice, que m'as-tu fait pour que tu me fasses cet effet ? Reviens à la maison.

— Je reviens tout de suite s'il le faut. Dis-je doucement.

Il s'écarte de moi. Ai-je dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Il me fixe, m'examine.

— Où sont tes affaires ?

— Dans la chambre d'ami. Pourquoi ?

Il disparaît en direction de la pièce en question. Je le suis sans vraiment comprendre.

Naissance d'un mariage perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant