Stain of Red (Version française)

Chapitre 10 : Des corbeaux en cage

Irina était assise près de sa fenêtre, regardant la lune se lever dans le ciel nocturne. La lumière de la lune entrait dans sa chambre et la teintait d'un halo blanc.

Elle baissa le regard sur ses mains, ne croyant toujours pas ce dont elle était capable de faire avec le pouvoir qu'elle avait caché pendant si longtemps.

Après tout, elle avait sauvé son père de la mort. Cela seul, suffisait à montrer à quel point elle avait besoin de ce pouvoir. Cela seul, prouvait qu'elle avait besoin qu'Aleksander lui montre comment le contrôler, comment l'utiliser.

La simple pensée d'Aleksander la faisait rougir. La pensée de ses lèvres contre sa tempe la réchauffait. Elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer ces douces lèvres contre les si-.

Par les Saints, elle devait vraiment se reprendre.

Elle n'était pas une jeune fille avec la tête pleine de rêves qui attendait que le prince charmant vienne la sauver. Elle était une princesse de Ravka dont le secret pouvait faire s'écrouler la monarchie.

Irina soupira, se levant de son perchoir. Elle se frotta les bras, tentant de les réchauffer. Elle portait sa chemise de nuit blanche, ses cheveux dorés descendaient en vagues autour d'elle.

Ses domestiques l'avaient déjà préparée pour aller se coucher, lui avaient servi le repas et avaient coiffé ses cheveux. Elles avaient même mis des pierres chaudes au pied de son lit. Cependant, elle avait ses propres projets.

S'apercevant de l'heure, Irina attrapa sa robe de chambre en soie et l'enroula fermement autour d'elle. Elle se dirigea vers son placard, l'ouvrit et en sortir une cape rouge. Elle la mit également, prenant soin de dissimuler ses cheveux blonds sous la large capuche.

Elle attrapa une sorte de petit paquet. Ses domestiques avaient été surprises qu'elle ait fini un aussi grand repas. En vérité, elle n'en avait mangé que la moitié, prenant les pâtisseries et les cachant dans une sorte de parchemin.

Elle plaça le paquet dans l'une des poches de sa cape, tandis qu'elle mettait des chaussettes épaisses et des bottes d'équitation. Si elle devait faire une randonnée dans le donjon, elle ne le ferait pas dans ses jolies chaussures.

Plus que prête à partir, Irina entrouvrit la porte, pour jeter un coup d'œil dehors. Voyant que les deux côtés du couloir étaient vides, elle fit un pas en avant, fermant doucement la porte.

Soudain, quelqu'un tira sur sa cape, la faisant sursauter.

« Ri, » dit une petite voix, faisant baisser la tête à Irina, apercevant ainsi son plus jeune frère, Igor.

Elle soupira, pressant une main contre sa poitrine, tentant de calmer son cœur. Elle ôta sa capuche et se baissa à la hauteur de son frère, chuchotant. « Igor, tu m'as fait peur. Que fais-tu hors de ton lit ? »

Le jeune garçon se frotta les yeux, la fatigue toujours présente. Il était encore si jeune, trop jeune pour être mêlé aux types de jeux et aux risques qu'Oleg et elle vivaient chaque jour. Elle ne pouvait qu'espérer qu'il garderait son innocence aussi longtemps que possible.

« J'ai eu un mauvais rêve, Ri. » Dit-il d'une petite voix.

Irina le prit dans ses bras, lui frottant le dos, exactement comme leur mère le faisait pour elle. « De quoi as-tu rêvé ? »

« J'ai rêvé du méchant Grisha. Celui qui a crée le Fold. Il essayait de m'attraper. » La lèvre inférieure d'Igor trembla, il était proche des larmes. « Les Grisha me font peur. Ils sont tous effrayants. »

Le cœur d'Irina se brisa à ces mots. Etait-ce vraiment ce que tout le monde pensait des Grisha, ce qu'ils apprenaient à leurs enfants ? Qu'ils étaient des monstres ? Par les Saints, Aleksander avait raison. Le changement était inévitable, et ils devaient l'amorcer maintenant avant que plus de Grisha ne souffre sous les mains d'hommes aveugles.