Chapitre 32 : Le nom du jeu

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Les choses ne s'étaient pas déroulées comme le voulait Oleg Lantsov. Avec toutes ces missions échouées et ces attentats ratés sur ceux qui méritaient la mort.

Même le Prince Antero ne voulait rien à voir avec lui. Il semblait complètement sous le charme d'Irina et rien ne changerait ça. C'était ça le problème avec les Fjerdains, on ne pouvait pas compter sur eux.

Pour être honnête, le jeune prince commençait à être désespéré.

Mais tout d'un coup, les choses avaient pris un tournant inattendu. En une nuit, le Shadow Summoner et sa catin de sœur avaient disparu du palais.

Les évènements de la nuit avaient été mis sous silence par le Roi Andrei, son idiot de père. Heureusement pour Oleg, il avait la capacité de comprendre ce qui c'était réellement passé.

Il avait vu les corps être tirés du hall du palais. Il avait vu les traces de sang sur le sol en marbre. Il avait vu les portes brisées de la chambre de sa sœur.

Ce qui s'était produit cette nuit changerait tout. Tout serait plus simple désormais. C'était comme si les Saints avaient enfin décidé de le bénir.

Oleg savait qu'Irina et le Darkling avaient une relation romantique. Si leurs regards alanguis et leurs moments volés étaient une indication de quoique ce soit. Dégoutant. S'ils avaient disparu la même nuit, alors ils avaient dû disparaître ensemble.

Personne n'était au courant de ce qui s'était passé. L'histoire racontée était que sa sœur restait dans sa chambre pour raison de santé. Une excuse crédible surtout quand elle avait failli mourir à cause de poison. Tandis que le Darkling était, selon les rumeurs, retourné sur ses terres de Balakirev.

Cependant, si la véritable histoire venait à être connu, le roi de Ravka serait moqué de tous. Un roi qui avait perdu un puissant Grisha et sa propre fille. Un roi qui ne pouvait maintenir l'ordre. L'accord avec Fjerda serait annulé puisque la pauvre fiancée du Prince Antero s'était enfuie.

Le pays tomberait en ruine. La guerre sur tous les fronts. Une guerre au sein de son peuple et une guerre contre les étrangers. Ce serait l'anarchie.

Oleg rit, glissant ses mains dans ses poches alors qu'il se dirigeait tranquillement vers la chambre de son père. Il sifflait doucement, les pétillant d'amusement et de victoire. L'anarchie serait drôle.

Oleg s'arrêta devant la chambre de son père, souriant au garde avec un sourire étrange. Presque fou. « Dites à mon père que son fils premier né est là pour le voir. »

Le garde hocha la tête, disparaissant dans la pièce sans prononcer un mot. Oleg ricana, croisant les bras. Irina n'avait jamais eu à toquer ou attendre, leur père avait toujours du temps pour elle. Une fois qu'il aurait ce que qu'il avait prévu, son père ne mettrait plus jamais Irina en avant.

Le garde sortit de la pièce et ouvrit la porte pour que le jeune prince avec une brève révérence. Tout le monde dans ce palais était agaçant, personne ne méritait d'être en sa présence. Pas même ce garde stupide.

Oleg se força à sourire, serrant les poings jusqu'à ce que ses jointures blanchissent. Pas encore. Il avait encore un rôle à jouer. « Merci. »

Une fois qu'il en eu fini avec cette épreuve écœurante, Oleg entra dans la chambre sombre. Son père avait de toute évidence travaillé toute la nuit.

Les rideaux étaient clos, la chambre plongée dans le noir. Il y avait des papiers étalés au sol, de l'encre tâchait le bureau. Il y avait des bougies fondues un peu partout sur le bureau et au-dessus de la cheminée.

Le Roi Andrei lui-même semblait épuisé. Il ne ressemblait même pas à un roi, simplement à un homme épuisé après une longue nuit de travail. C'était pathétique. Ses yeux étaient entourés de cernes, ses cheveux blonds étaient plats et des rides parcouraient son visage.

Stain of Red (Version française)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant