Chapitre 27 : Blessures guéries

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Il y avait eu un moment dans la vie d'Irina où elle avait été si malade qu'elle avait souhaité la mort.

Il y avait eu une telle brûlure en elle qu'elle avait eu l'impression qu'elle convulserait à chaque seconde. Ça avait été durant la peste qui avait corrompu Ravka, infectant chaque enfant dans le pays.

Oleg avait été malade en même temps qu'elle, leurs lits avaient été côte à côte. Igor avait été gardé dans sa nurserie pour la raison que si Oleg venait à mourir, il serait le prochain roi. Personne n'avait pensé à la princesse cependant, parce qu'elle était une femme et incapable du succéder au trône.

L'expérience lui avait beaucoup prit. Voir tout le monde s'occuper de son jeune frère en attendant qu'elle succombe à la maladie. Les prières n'avaient eu aucun effet. Elle avait eu besoin de quelqu'un pour la sauver mais personne n'était venu. Alors elle s'était guérie.

Les médecins diraient qu'elle était guérie grâce à leur expertise.

Irina savait que ce n'était pas le cas. C'était grâce à elle. Que ce soit par chance ou avec l'adrénaline, elle s'était guérie. Quand elle s'était remise, elle avait juré que ça lui serait égal s'il ne restait qu'elle. Que ça lui serait égal si elle était seule. De là venait la naissance de la princesse frigide. Froide et égoïste.

Toute sa vie, elle avait été si seule. Serait-ce terrible de continuer sur ce chemin le reste de sa vie ?

Mais après avoir fait face à la mort, si proche qu'elle avait cru voir sa propre mère, elle réalisa qu'elle ne voulait pas vivre seule. Elle souhaitait quelqu'un. Lui. Toujours lui. Elle avait alors décidé qu'elle devrait vivre et qu'elle était fatiguée de le nier pour le salut de son père et de son supposé fiancé.

Alors elle vivrait.

Seulement il n'avait pas été là lorsqu'elle s'était réveillée. Son père lui avait dit qu'il ne l'avait jamais été. Cependant, Irina savait ce qu'elle avait vu et le visage d'Aleksander lui ordonnant de ne pas mourir serait pour toujours graver dans son esprit.

Irina avait eu des doutes mais à le voir dans la cour à l'attendre sans le savoir, elle avait réalisé qu'il n'avait pas été là en personne, mais il avait été là. En quelque sorte. De la seule façon possible pour lui. De la seule façon qu'elle puisse le savoir.

Cependant, il restait quelque chose entre eux. Sa position à la cour peut-être, ses devoirs. Quelque chose auquel elle ne pouvait pas échapper car elle était née avec.

Avec toutes ses raisons à l'esprit, elle ouvrit les yeux s'attendant à le voir partit. A sa grande surprise, quand elle tourna la tête, elle vit Aleksander assis sur une chaise à son côté. Un livre ouvert entre ses mains comme s'il lisait avant que le sommeil ne le rattrape.

Il semblait étrange avec sa stature imposante, semblait éveillé avec sa posture stricte. Les seuls signes indiquant qu'il dormait étaient les yeux fermés et les respirations qui sortaient de sa bouche. Il paraissait parfait même dans son sommeil.

Un léger sourire apparut alors qu'elle s'asseyait, son regard alternant entre les deux manteaux autour d'elle. Son manteau et celui d'Aleksander.

Le feu rugissait dans la cheminée, la pièce pleine de chaleur au point que les deux manteaux ne lui étaient pas utile. Elle ôta les manteaux, les posant par-dessus sa commode et la laissant en chemise de nuit et en robe de chambre.

La nuit était tombée et son repas avait refroidi même s'il ne semblait pas gâché car Vasilka semblait apprécier le poulet. Pas qu'Irina ait faim. Elle se sentait requinquée. Comme si être dans la même pièce qu'Aleksander lui avait donné la force qui lui manquait ces derniers jours.

Stain of Red (Version française)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant