Chapitre 14

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«L'homme n'est pas fait pour vivre seul, le bonheur n'a de prix

qu'à la condition d'être partagé.»

Jules Sandeau


A présent, il n'était plus question que Céline trouve un autre logement. Elle allait rester avec Alexis.

Elle n'avait pas oublié Denis, et au fond d'elle, elle pense qu'elle ne l'oubliera jamais, mais elle aimait se sentir aimé par un autre homme. Un homme qui prenait soin d'elle et qui ne la laissait pas seule.

Elle avait été si souvent seule ces dernières années. Trop souvent.

Alexis de son côté, ne faisait plus d'heures supplémentaires au commissariat, ce qui étonnait d'ailleurs ses collègues.

Ils le taquinaient en disant qu'il était malade. En effet, il était malade.

Et son remède était Céline.

Le temps passait et leur quotidien était tellement beau.

Ils avaient enfin tout ce qu'ils souhaitaient. 

Une personne à leur côté en se réveillant le matin, un bon petit plat le matin et le soir et puis un semblant de famille.

Ils savaient pourtant que le bonheur était éphémère, mais ils n'y faisaient guère attention. Seul le moment présent comptait pour eux.

Mais le moment présent venait tout juste de se briser.

Alors qu'ils se promenaient près de la place St-Lambert, Alexis reçut un coup de fil de Jerry.

Toujours en tenant la main de Céline, il décrocha.

- Oui, allô ?

- Oui, Alexis, c'est moi. J'ai une mauvaise nouvelle à t'annoncer, dit-il d'une voix grave.

Alexis déglutit et s'attendait au pire.

- Vas-y, je t'écoute.

- Non, je ne peux pas te dire ça au téléphone. Tu es chez toi ?

- Non, je suis à la place. Retrouvons-nous au Britannique, d'accord ?

- J'arrive, répondit simplement son coéquipier.

Alexis tremblait et Céline essaya de le rassurer.

Des mauvaises nouvelles, dans la police, il y en a tous les jours, ça ne pouvait pas être si grave que ça.

- Ca va aller, lui dis la jeune femme lorsqu'elle aperçut son coéquipier.

- Salut, prononça Jerry à l'attention du couple.

Bien entendu, Alexis avait prévenu son coéquipier de sa nouvelle relation. Celui-ci n'avait pas approuvé mais était content de voir son ami enfin heureux.

Malheureusement, cette après-midi, il venait briser son couple.

- J'ai deux mauvaises nouvelles commença-t-il.

Alexis déglutit et ne dit rien, attendant simplement que son ami poursuive.

- La première c'est que, je vais arrêter le travail au commissariat d'ici deux mois.

L'homme sortit une cigarette de sa veste et la plaça entre sa bouche.

- Cette saloperie a eu raison de moi... Je suis atteint d'un cancer du poumon, articula l'homme en riant légèrement pour ne pas montrer la peur qui le tétanisait.

Il allait mourir et ne verra plus ses enfants grandir. Il ne verra plus sa femme. Il ne verra plus Alexis et ses collègues. Il ne verra plus toutes les petites choses merveilleuses de son quotidien. Il n'entendra plus le son mélodieux provoqué par la voix de sa fille lorsqu'elle rigole. Il ne verra plus rien, n'entendra plus rien ; il ne vivra plus.

Il allait mourir et ça lui foutait la trouille.

Alexis ne savait comment réagir.

Son ami, son coéquipier... il allait mourir...

Cette nouvelle lui brisa le cœur.

La seconde allait le briser entièrement.

Le secretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant