ATTRAPEZ-LES TOUS ! [Multiples OC]

8 - Embuscade

Accroupies derrière la porte de l'entrepôt, Manel, Sophia et Inès regardaient à l'intérieur en silence. À quelques pas de là, une vingtaine de garçons étaient assis sur des caisses ou des épaves de motos et ils discutaient en riant bruyamment. Au centre, reconnaissable à son uniforme rouge, Nobutaka Osanai fumait une cigarette.

Les trois filles reculèrent pour discuter sans être entendues.

– Bon, alors on fait quoi ? Murmura Inès.

Elle serrait toujours sa barre de fer, mais elle avait les doigts qui tremblaient maintenant.

– Je vais aller le trouver et je vais l'attirer dehors, dit Manel.

– Et si jamais il ne veut pas te suivre ? Dit Sophia. Ou si jamais ils ne veulent pas te laisser sortir ?

– Je lui raconterais que j'ai des infos pour son gang, mais que je ne peux les donner qu'à lui. ça devrait suffire.

Inès inspira.

– Et ensuite ? Demanda-t-elle.

– Ensuite je l'emmène dans la ruelle qu'on a repéré tout à l'heure, dit Manel, et quand il arrive, on lui tombe dessus toutes les trois. Il est peut-être fort, mais il n'aura pas le temps de réagir. Après ça, le Moebius sortira des plans de Kisaki.

– J'espère que tu as raison, souffla Inès.

– Bien sûr que j'ai raison, protesta Manel. Allez, c'est parti. Allez vous cacher, on arrive dans cinq minutes.

Sophia et Inès lui jetèrent un dernier regard, avant de s'éloigner vers la ruelle qu'elles avaient choisie pour leur plan.

Manel les regarda disparaître. Puis elle respira un grand coup et elle se leva. Quand elle pénétra dans l'entrepôt, tous les regards se tournèrent vers elle et le silence se fit.

– Tu crois que ça va marcher ? Demanda Sophia tandis que Inès et elle gagnaient l'endroit où elles avaient convenu d'attendre Osanai.

– J'en sais rien, dit Inès. J'espère.

Toutes les deux se cachèrent dans l'obscurité et elles commencèrent à attendre, leurs armes de fortune à la main.

Inès se demandait encore si elles allaient vraiment faire ça.

On va tabasser ce type ? Je sais que ça n'est pas un enfant de chœur, mais quand même...

Plus loin, Sophia affichait une expression déterminée, les yeux rivés sur l'entrée de la ruelle, mais elle avait malgré tout les mains qui tremblaient, Inès pouvait le voir de là où elle se tenait.

Elle inspira et ramena les yeux sur l'endroit où Manel et Osanai ne devraient plus tarder à apparaître.

De toute façon, on n'a plus le choix. On ne va pas laisser Manel seule avec ce type, on sait bien de quoi il est capable.

Quelques minutes plus tard, des bruits de pas montèrent à l'angle de la rue et des voix leur parvinrent. Inès et Sophia reconnurent celle de Manel. L'autre, plus grave, devait appartenir à Osanai.

Elle a réussi ! Se dit Inès.

Deux silhouettes s'arrêtèrent à l'entrée de la ruelle. Manel s'avança, mais Osanai ne bougea pas. Elle se tourna vers lui.

– Tu viens ? Dit-elle. Si tu veux les infos que j'ai, c'est par là.

Osanai éclata de rire.

– Vous me prenez vraiment pour un crétin, hein ? Dit-il.