.22. Tyler

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- Pardon, pardon, désolée ! bredouille Amélie Unterminiada avec un grand sourire goguenard. Ne faites pas attention à moi, ne vous en faites pas, je repars tout de suite !

Elle pousse la porte, nous adresse un clin d'œil et la referme. Je m'écarte doucement de Mia avec un sourire, afin de ne pas la brusquer. Elle me sourit à son tour et plaque ses boucles derrière ses oreilles. La magie du moment a disparu mais l'alchimie entre nous ne s'est pas éteinte pour autant.

Je retire ma main de son cœur en fermant les yeux, un peu comme désemparé.

- Mia... je serai là, d'accord ? Quand tu le veux, où tu le souhaites. Je serai avec toi.

Elle sourit une nouvelle fois, songeuse. Elle a l'air fatigué, je lui annonce que je vais m'en aller et elle reste silencieuse. Elle doit réfléchir à ce qui s'est passé.

Alors qu'elle se rendort, je sors de la chambre après l'avoir signalé à l'infirmier. Sa mère m'attend à l'extérieur avec une expression autant de joie passagère que de tristesse et mélancolie peinte sur le visage. Peiné, je soupire en la saluant d'un mouvement de la tête et tourne les talons pour rejoindre l'accueil de l'hôpital.

Je décide de rentrer à pied pour me changer les idées mais le visage fragile de Mia ne veut pas me sortir du crâne. Je marche, me balade sur la route, songeur, la chaleur de l'été me brûlant le corps entier. Je ne veux pas qu'elle parte... s'il le faut, si elle doit partir et que tout ce que je pourrais faire sera vain, alors je ne vois qu'une solution... ne pas la laisser partir seule.

J'arrive dans le centre urbain de la ville et flâne entre les boutiques dont les enceignes ne vont pas tarder à s'éteindre. Il ne doit pas être loin de huit heures et demi du soir. L'église sonne et me confirme : il est plus tard que ce que je pensais : neuves heures du soir.

Je ne veux pas rentrer, retrouver ma mère évanouie dans une mare d'alcool mélangé à ses rejections, devoir m'occuper d'elle une nouvelle fois, passer devant le buffet du salon par mégarde et voir la photo de mon père en pensant que, s'il était encore parmi nous, jamais maman n'aurait sombré dans la drogue et m'aurait abandonné alors que j'ai encore besoin d'elle.

Je continue au lieu de bifurquer dans la ruelle menant à chez moi. Le terrain de basket n'est pas loin... Je cours, je sprinte le plus vite que je peux et m'engouffre sur le terrain vague. Je n'ai pas ma balle, mais le simple fait d'être dans mon élément me rassure. Je soupire et me laisse glisser contre un des murs tagués, jusqu'à finir assis au sol. Je cache ma tête dans mes genoux, et tente de réfléchir.

Comment faire pour Mia ? Un problème de cœur ne se résout malheureusement que... très rarement.

Mais alors, combien de temps a-t-elle ?

Celle qui ne l'était pas vraimentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant