Celle qui ne l'était pas vraiment

.31. Mia

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Théo se penche sur moi avec un air inquiet, sondant mes yeux pour vérifier ma conscience.

- Mia Unterminiada ? Est-ce que vous m'entendez ?

- Je t'ai déjà dit de ne pas me vouvoyer, j'argue en me redressant en position assise.

Il sourit en me tapant dans la main.

- Bien Mia, dit-il. Tu tiens le coup !

J'éclate d'un faux rire forcé. Son visage se ferme quelques instants alors qu'il réfléchit. Je lui demande des nouvelles de mes amis.

- Lisa Souté-Malder est-elle repassée ? je souffle avec inquiétude qu'elle ait décidé de s'éloigner.

Mon infirmier attitré esquisse un rictus.

- Je te dirai ça si tu acceptes de manger le plat que ta mère a spécialement préparé pour toi, dit-il avec un air de défi.

J'hausse les sourcils : je n'ai pas faim. Il ajoute quelques mots qui me motivent soudain :

- Mia, si tu veux sortir de cet hôpital demain pour retrouver tes amis, il faut que nous soyons sûrs que tu te nourrisses.

J'ouvre grand la bouche et me retiens de lui sauter dans les bras car je risquerai de me faire mal en me levant brutalement. Sortir ? Avec mes amis ?

- Théooo ! je hurle de bonheur, plus contente que jamais. Merciiii !

Les larmes aux coins des yeux, je me lève doucement et esquisse quelques pas maladroits en dehors du lit afin de le serrer contre moi. Il me dirige vers une chaise et me tend le plateau-repas dont le contenu a l'air délicieux.

J'avale des petites bouchées mais finis toute l'assiette, satisfaite. Théo me félicite et m'annonce enfin une bonne nouvelle.

- De ce que je sais, Tyler n'est pas encore repassé, par contre... tu as eu des visites de Lisa Souté-Malder et de son copain Raphaël Nattans durant ton sommeil. Ils passeront te prendre demain matin, c'est eux qui t'emmèneront faire un tour, d'ailleurs. Par contre, pour ta sécurité, tu dormiras les quatre prochaines nuits à l'hôpital, pour que nous continuons les analyses. Lisa et Raphaël, de la même manière que Tyler bien avant, ont été informés de comment reconnaitre une de tes crises. Tu devras tout le temps rester avec l'un d'entre eux, auquel cas nous devrons être dans l'obligation de trouver un infirmier capable de te suivre là où tu vas. Mais tout ira bien, Mia. Ça va aller, tu vas passer des journées super !

Je repense avec peur à ce qui a causé ma mise en coma artificiel l'autre jour, et tente de rester calme et de penser à autre chose que les analyses montrant mon temps de vie restant.

J'inspire par la bouche et expire par le nez pour me concentrer sur le positif.

Tout ira bien, oui.

Tout ira... bien...