Mirmoelnir la Wyverne

Ecuries

Devant moi se dressait donc l'immense porte de Fortd'Hiver.

Il faisait nuit maintenant  et des dizaines de torches illuminaient de couleur feu les murailles de la forteresse.  C'était impressionnant.

J'étais plus curieux que terrifié mais Krator veillait sur moi, à la demande de papa.

Sur son destrier noir, Romas nous tournait le dos et était plus inquiet pour nous que de nous.

C'est à dire qu'il espérait qu'un idiot n'ait pas la mauvaise idée de tirer des flèches sur nous.

Il leva la main droite et un pont levis descendit.

La porte était un leurre, la vraie était derrière le pont levis.

Click click  faisaient les chaines et les contrepoids.

J'étais excité de voir une forteresse médiévale de près, en activité avec tous ces soldats.

Un instant, j'avais même oublié que j'étais une wyverne...

Jack m'avait offert le pendentif de traduction en guise de remerciements pour lui avoir sauvé deux fois la vie.  La gemme était attachée à une chaine en acier étamé et faisait juste bien le tour de mon cou.

"Le pont levis est magnifique, Romas."

Il fut surpris de mon parler en commun. et il remarqua immédiatement, la gemme qui brillait quand je parlais ou que j'écoutais.

"Tu sais te servir de l'artefact..Mir?"

"Oui, c'est pratique. Mille fois plus pratique"

Le pont s'ajusta dans l'encoche et je pu voir avec mes sens amplifiés qu'il y avait des archers qui nous regardaient à travers les 2 meurtrières.

"Kratos, Kroa, Kri et Kra.. ne pas bouger ok?  Pas de gestes brusques.."

J'eu un soupir nasal de Krator pour réponse.

La herse remonta.

C'était le protocole la nuit de fermer les accès.  Après tout, l'empire était en guerre.

On traversa le pond de herse et on se retrouva devant une place avec une tour et des bâtiments annexes et tout autour de la place, des bâtiments différents. certain étant des résidences, d'autre des commerces, des écuries, tout ce qu'il faut dans une ville de montagne.

Mais tout était fermé.  Seule les lanternes éclairaient les blasons et inscriptions de corps de métier.

Romas : "Attendez ici!"

Kratos se coucha alors et on alla chercher refuge entre ses pattes et sa queue, mais j'étais relevé quand même, impatient et on écoutait les chuchotements.  C'était intéressant et amusant à la fois.

Avec l'orbe, les chuchotements étaient traduits aussi.

"Regarde le monstre!  Je n'ai jamais vu de dragon aussi grand!"

"tu crois qu'il va attaquer?"

"Il doit cracher des flammes!"

"Non,idiot, il a des cristaux entre les cornes... C'est une vouivre d'hiver!  elle doit cracher du froid"

"Il parait que c'est pire que le feu!"  La pierre tombe en poussière, le métal et les boucliers aussi"

"Il est fou romas d'avoir amené ces monstres ici!"

Ce que je ressentait surtout, c'était la peur.  

Des soldats avec des torches ouvrirent les portes d'un passage descendant sous la forteresse, un peu comme un donjon souterrain. Et Romas invita Krator à le suivre.

On se releva et on regarda la cour se remplir de soldats, certains en armure, mais tous avec des cottes de maille.  Ils n'étaient pas agressifs mais méfiants.

Leur surcote était rouge avec un glaive et une wyverne empalée dessus... c'était charmant pour nous.

Une grande piece avec de la paille était apprêtée et Romas nous demanda de nous installer ici pour la nuit.  Les portes ne seraient pas fermées mais c'étaient des écuries pour dragons dressés.  Vieilles et inutilisées depuis des années. 

On était ainsi à l'abri du froid et un âtre avait été allumé pour qu'on puisse avoir de la chaleur.

C'est vrai qu'on commençait à grelotter.

Je fermai les portes pour garder la chaleur et les humains n'en croyaient pas leur yeux..

Une charette fut amenée avec de la viande crue, du pain et de l'eau.

Quand on ouvrit la porte, les hommes étaient partis en courant.Et on rentra la charette puis on referma les portes et on calfeutra les trous avec du foin qui traînait.

Ensuite, on se serra tous les uns les autres pour économiser la chaleur.

Le froid nous engourdissait et le feu n'était que symbolique.

Peut-être était-ce voulu?  

J'aurais fait pareil..à leur place.

on passa la nuit ainsi et, grâce à Kratos, on n'attrapa pas la crève.

Le coq nous réveilla au lever du soleil..