2. Shoto x Momo

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UN OUBLI SALVATEUR

Écoutant distraitement le cours, il regardait sa voisine.

Son sourire, qui réchauffait son cœur et faisait fondre le glacier qu'il était.

Ses yeux noirs, qui illuminaient sa vie.

Son enthousiasme, sa créativité.

Il aurait pu passer la journée à lister ses qualités.

Il ne savait pas quand il était tombé amoureux.

Il n'en avait pris conscience que peu de temps auparavant.

Mais c'était trop tard.

Il était un glacier humain, un être dépourvu de sentiments.

Elle l'avait en partie réchauffée, mais ça ne servait à rien.

Il ne pourrait que la faire souffrir.

Et elle ? 

Quels étaient ses sentiments ?

*

Des yeux vairons reflétant une douleur incomprise.

Une cicatrice, témoin de son passé.

Une froideur, un caractère distant qui n'est que le fruit de longues années de solitude.

Une envie de s'intégrer sans savoir que faire pour.

Une beauté froide en apparence, mais un garçon aimable et souriant caché derrière.

Elle ne pourrait pas le délivrer de ses souffrances.

Il était trop bien pour elle.

La gentillesse dont il avait fait preuve envers elle lors de la partie pratique des examens finaux.

Il lui avait remonté le moral à plusieurs reprises. 

Il lui avait permis de reprendre confiance en elle.

« De toute façon, il ne doit rien ressentir pour moi. »

« Une fille comme moi ne peut pas l'intéresser. »

* * *

— Il pleut... remarqua Momo.

Elle fouilla son sac, cherchant quelque chose pour s'abriter de l'averse.

La réunion des délégués s'étant éternisée, il ne restait pratiquement personne dans l'établissement.

Ne trouvant pas son parapluie, elle songea au choix le plus profitable : attendre la fin de l'averse ou courir sous la pluie.

Elle se résolut à attendre sous le préau.

— Yaoyorozu.

Elle se retourna. Shoto, un parapluie en main, la regardait. Elle s'efforça de ne pas rougir.

— Todoroki-san...

Luttant contre ses sentiments, le bicolore lui demanda d'une voix qu'il espérait normale, neutre :

— Tu n'as pas de parapluie ?

La brune secoua la tête.

— J'ai oublié...

Il l'observa sans rien dire, puis ouvrit son propre parapluie.

—Viens sous le mien, proposa-t-il.

Cachant ses rougeurs, Momo se plaça sous l'ombrelle. Son camarade et elle commencèrent à marcher lentement.

La vice-déleguée, après un temps, posa sa main sur le manche du parapluie, par-dessus la main de Shoto.


Les deux apprentis héros n'avaient conscience des sentiments de l'autre et essayaient de se convaincre que l'autre était trop bien pour sa personne.

Cet oubli de la part de Momo les rapprocha pourtant plus que les actes qu'ils avaient trop peur de faire pour passer à l'action.

Aucun des deux ne vit leur camarade glousser en les observant, le parapluie de son amie en main.

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