One-Shots My Hero Academia

6. Katsuki x Ochaco

Cet One-Shot est basé sur le manga <Harmony/>. Vous pouvez le comprendre sans avoir lu ce manga, mais pour une meilleure compréhension, il est préférable de connaître l'intrigue.

C'est donc dans un univers alternatif sans alter :)

<HARMONY/>

Elle ne cherchait même pas à cacher son regard éteint aux instructeurs.

Lui déversait sa rage envers tous ceux qui s'approchaient de lui.

Ils finirent isolés par le reste des patients.

Les jours, les semaines passèrent, et seuls eux restèrent dans l'hospice.

Les autres allaient et venaient, étaient déclarés "guéris" ou étaient transférés.

Pas eux.

Inévitablement, ils se rapprochèrent.

Était-ce leur âge commun, leur solitude inhabituelle ?

Ou leur haine envers la société ?

— Pourquoi es-tu là ? demanda-elle un jour en pleine thérapie sur recevoir l'amour des autres.

C'était la première fois qu'ils se parlaient en neuf mois.

— Ça se voit, non ? Imbécile.

— Pourquoi ? répéta-elle.

Il pesta à voix basse, puis finit par déclarer :

— Mes frères et ma mère.

Elle hocha lentement la tête puis, sans prévenir, attrapa le bras du blond et colla son bracelet contre le sien.

— Mitsuki, Hisao et Hichirou Bakugo.

Il se dégagea brusquement.

— Comment as-tu..?

Elle sourit.

— Comment crois-tu que j'ai réussi à falsifier le journal de mes constantes ?

Elle appliqua à nouveau son bracelet contre celui du garçon.

— Je m'appelle Ochaco Uraraka. Enchantée.

*

Ils n'avaient pas abandonné l'idée de mourir.

Ils étaient toujours aussi réticents à participer aux activités thérapeutiques.

Pourtant, ils suivaient malgré eux l'ordre de leur conseiller de vie : se lier d'amitié avec chacun.

— Je suis une réfugiée de guerre. Lorsque je suis venue au Japon, j'ai appris l'informatique. C'est grâce à ça que j'ai trompé mon bracelet.

Elle frissonna.

— Voir tous ces gens vivre heureux, emplis d'amour pour leur prochain alors qu'à quelques kilomètres de chez eux mourraient des milliers d'innocents... Et toi ?

— Je te l'ai dit, abrutie. Mes frères et ma mère sont morts lors d'un soi-disant accident. Mon père est devenu fou à force de chercher des réponses.

Ochaco s'étira.

— Les deux dépressifs du lycée d'élite ! 

— Pardon ? lâcha froidement Katsuki.

— C'est comme ça qu'on nous appelle dehors. Nos scores d'aptitudes sociales ont baissé en un temps record.

— Qu'est-ce que ça peut me faire ?

— Ça t'énerve. C'est d'ailleurs assez amusant de te voir comme ça.

— Tu veux...

Il s'interrompit lorsqu'elle lui prit la main.

— Je veux ? répéta-elle avec un sourire taquin.

Il marmonna qu'elle était agaçante et proféra plusieurs autres injures, mais ne se dégagea pas lorsqu'elle posa sa tête contre son épaule.

*

— Dis, tu veux réessayer ?

— Pardon ?

— Si tu es là, c'est que tu as raté, comme les autres.

Elle sourit et, attrapant la main de Katsuki, se mit à danser lentement.

— Nous ne nous considérons pas comme des "biens communs". On souhaite tout deux retrouver notre famille. Porter un coup de plus à cette société corrompue.

Elle s'arrêta.

— J'ai falsifié les données de notre journal. C'est ta dernière chance.

Elle porta la main du blond à ses lèvres. Il dégagea sa main.

— Qu'est-ce que tu fous ? s'écria-il, écarlate.

— Tu veux réessayer ? répéta-t-elle.

Elle désigna l'eau claire du profond bassin.

Ils se fixèrent longuement du regard, puis Katsuki finit par lâcher un "Si tu le dit."

— J'étais sûre que tu me comprendrais, souffla-t-elle.

Elle déposa un léger baiser sur sa joue.

Il sourit.

Premier vrai sourire depuis deux ans.

*

Le froid.

Le manque.

L'envie.

La pression.

La tristesse.

La douleur.

Toutes ces petites choses que ressentaient les deux adolescents disparurent lorsqu'ils croisèrent le regard de l'autre.

Ils entrelacèrent leurs doigts.

Leur vision devint floue, leurs corps s'engourdirent.

La dernière chose qu'ils virent fut le visage de l'être aimé.