22. Izuku x Ochaco

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JE NE TE FUIRAIS PAS

— Deku-kun...

L'intéressé releva la tête.

Il se demandait sûrement pourquoi elle avait demandé à lui parler seul à seule.

Elle prit son courage à deux mains.

Bien des choses avaient changé.

Le Front de Libération du Paranormal avait été vaincu.

Ils n'étaient plus en seconde, mais en première.

Tous les supers-vilains étaient soit en prison, soit... morts.

Aujourd'hui, Ochaco avait décidé de se confesser, d'avouer à son meilleur ami les sentiments qu'elle avait pour lui depuis plus d'un an.

Elle releva la tête.

Elle avait toujours été douée pour analyser les sentiments des gens.

En ce moment même, elle lisait surprise, incrédulité et... joie.

Pourtant, il baissa la tête.

— Désolé...

Après plusieurs minutes, une éternité, il partit en direction de l'internat, la laissant seule.

Combien de temps resta-t-elle là ?

Lorsque ses larmes se tarirent, lorsqu'elle rouvrit les yeux, le jour commençait à décliner.

Elle savait lire sur les visages.

Elle devinait les sentiments qui habitaient chacuns.

Elle croyait...

Elle essuya ses larmes.

Elle avait vu ses lèvres former quelques mots.

"Moi aussi"

Pourquoi...?

* * *

Le lendemain, les yeux rouges et gonflés de la brunette n'échappèrent pas au reste de la 2-A.

Ni la distance entre Ochaco et Izuku.

Les deux lycéens s'assirent ensemble au déjeuner mais mangèrent leur repas en silence, évitant le regard de l'autre. Ce fut Tenya qui anima la conversation, chose rare.

Ce manège dura une semaine, avant qu'Ochaco ne décide de se reprendre.

Soit, Deku refusait d'admettre ses sentiments.

Dans ce cas, elle en trouverait la cause.

Il cachait quelque chose. Il avait honte.

C'est ce qu'elle avait lu sur son visage.

Après l'entraînement, elle resta dans les vestiaires bien après le départ des autres filles.

Izuku était toujours le dernier à rejoindre les vestiaires et le dernier à les quitter.

Aujourd'hui n'échappait pas à la règle.

Prenant une profonde inspiration, elle poussa la porte sur laquelle était dessinée un bonhomme portant une cravate -ce qu'elle trouvait sexiste, car, franchement, les femmes n'en avaient pas le droit ? Les hommes ne pouvaient porter des jupes ?- et jeta un œil dans la salle.

Peu lui importait le fait de trouver Izuku en mauvaise posture.

Pourtant, elle n'était en rien préparée à la scène qui se déroulait sous ses yeux.

Le vert avait -Dien merci- revêtu son pantalon d'uniforme et tenait sa chemise dans une main.

Un compact bandage était enroulé autour de sa poitrine.

Poitrine qu'il n'aurait dû avoir.

Il vira cramoisi en voyant Ochaco et s'empressa de cacher son torse derrière la chemise.

Trop tard.

— Deku-kun ?

Il secoua la tête, les larmes aux yeux.

— Désolé...

La brunette resta figée par le choc.

Puis, simplement, reprit d'une voix à la fois accusatrice et rassurante :

— Tu aurais pu nous le dire.

Izuku resta figé avant de demander, inquiet :

— Ça... ne te dégoûte pas ?

Ochaco secoua la tête.

— Je ne te répondrai pas avant que tu ne me dises tout.

Le vert baissa la tête.

— D'accord, souffla-t-il.

*

— Je n'ai jamais aimé mon corps. J'avais toujours envié les garçons qui pouvaient courir librement avec leurs pantalons. Et... c'est quand mon corps a commencé à... grandir que je...

Ochaco prit la main de son ami dans la sienne.

— Ça ne te dérange pas ?

Elle démentit.

— Je t'aime pour ce que tu es.

Ochaco sourit.

— Mais je pense avoir du mal à me retenir de t'appeler Deku-chan.

Le dénommé Deku-chan esquissa un sourire.

— Je suis désolé...

— De quoi ?

— De vous avoir menti...

— Ah, désolé, tu peux l'être !

Ochaco fit une petite moue.

— Alors ?

Il sursauta.

— Ta réponse ?

— Ah...

Marmonnant un peu, il rougit de gêne d'un coup avant de prendre les mains d'Ochaco dans les siennes.

J-je t'aime, plus que tu ne peux le croire. Au début, c'étaient ta bonne humeur et ta gentillesse qui m'ont fait te remarquer, et je ne regrette pas ! Lors de l'examen, je n'avais pas pu m'empêcher de t'aider, même si je n'obtenais aucun point pour ça et quand j'y repense maintenant, je me dis que ça devait être lié. Je t'aime beaucoup, mais je comprendrais si tu souhaites cacher ça ou si tu me rejettes, maintenant que tu sais. Le fait que je sois trans doit te dégoûter, je ne te le reproche pas, c'est normal, je ne suis pas normale, je suis encore désolé de t'avoir menti !

Se triturant les doigts, il continua à parler sur le même débit.

Au début, je prenais mes sentiments pour de l'amitié, puis je me suis rendu compte que c'était plus que ça mais j-je n'ai pas osé te le dire, je ne voulais pas que tu me rejette quand je t'aurai dis la vérité e-et j'appréciais aussi notre relation actuelle, je ne vais pas te forcer à quoi que ce soit, mais je...!

Il fut interrompu par les lippes de la brunette qui s'étaient posées sur les siennes.

Ces lèvres fines qui l'avaient tant tentées, semblables à des pétales, qui venaient effleurer les siennes.

Elle se détacha de lui en rougissant.

— Pour être honnête, je n'ai même pas écouté la moitié de ce que tu as dit, fit Ochaco. Mais je ne te laisserai pas douter de toi-même !

Voyant le reflet dans les yeux de la jeune femme, il sourit timidement.

— Merci, chuchota Izuku en posant sa tête sur l'épaule de son aimée.

One-Shots My Hero AcademiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant