L'Étoile et le Nuage

~Chapitre 10 : Il était une fois... Deux amis ?~

Harry et moi étions adossés au tronc d'un chêne, positionnés de sorte à ce que nos regards ne se croisent pas.

- Pourquoi Sylvie et toi vous nous avez laissé tomber, en fin de sixième ? Interrogeai-je le garçon, faisant en sorte de conserver un ton froid et sec.

- Wow, t'attaque direct toi.

- J'ai pas de temps à perdre. Et tu m'as proposé des explications, autant y aller cash.

Harry soupira profondément, et je l'entendis jouer nerveusement avec une feuille morte qui voletait autour de l'arbre.

- Vrai. Alors déjà, Sylvie et moi n'avons jamais eu l'intention de vous "laisser tomber".

Je ricanai amèrement.

- Ouais, c'est ça, je te crois.

- C'est la vérité.

- La vérité c'est que vous vous êtes rendus compte que votre groupe d' "amis" n'était qu'une bande de connards toxiques et maintenant vous revenez vers nous en faisant comme si il ne s'était rien passé.

- C'est vrai que cette situation peut prêter à confusion, mais on ne vous manipulerait jamais de la sorte. On n'est pas des hypocrites.

- Alors pourquoi ? Pourquoi vous êtes pas juste restés avec nous ?

Je sentais la colère monter lentement en moi, et m'efforçai de la contenir avec le peu de self control dont j'étais doté.

- T'as bien vu que le groupe s'effondrait, nan ?

Oui. J'étais bien obligé de l'admettre.

- ... C'était qu'un petit malaise, ça serait parti tout seul si vous aviez pas fait n'importe quoi. Lâchai-je, peu convaincu par mes propres propos. 

- On n'a pas fait n'importe quoi. On a essayé de régler le problème, au lieu de l'ignorer.

- Bah ça a super bien marché dis-donc, merci infiniment !

Mon ironie ne découragea pas Potter, qui conserva son sang froid impressionnant. 

- Sylvie et moi, on se sentait plus bien au sein du groupe. Avoua le jeune homme. Alice, Félix et toi vous aviez... Un truc spécial, entre vous. Je ne dis pas que c'est de votre faute, j'essaye juste de te partager notre point de vue.

Je tressaillis. Il était vrai que mes meilleurs amis et moi avons toujours eu tendance à étaler nos délires incompréhensibles devant tout le monde, mais je ne pensais pas que cela pourrait blesser notre entourage.

- Vous pensiez qu'on... Qu'on essayait de vous exclure ?

- Pas vraiment. On se rendait bien compte que vous ne le faisiez pas exprès.

- Pourquoi vous n'êtes pas tout simplement venus nous en parler ?

- On n'osait pas ! Vous étiez tout le temps hyper heureux et cette tension ne semblait pas vous gêner. Et en même temps, les "populaires" commençaient à venir vers nous et vouloir devenir nos amis. On s'est dit qu'en traînant avec eux, on se sentiraient peut-être mieux.

Je perçu un léger tremblement dans sa voix.

- Ça... Ça a fonctionné quelques mois, avant que l'on ne commence à se rendre compte qu'ils comptaient simplement faire de nous tout ce dont ils voulaient. Mais on en avait plus rien à faire, tant qu'on n'était pas seuls ça nous convenait.

- Votre image est passée avant votre bien-être, c'est ça ?

- Exactement. On voulait que les autres nous aiment. On n'arrivait pas à se ficher de ce qu'ils pouvaient dire.