~Chapitre 4 : Il était une fois... Le ciel~

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- Alors, cette première journée ? 

- I.N.T.E.R.M.I.N.A.B.L.E. C'était affreux. 

- ... Je pense que tu as passé trop de temps avec Samuel, tu commences à parler comme lui. 

- Sam est notre source d'inspiration à tous. 

- D'accord, c'est bien, ça te dérange si on fait un détour vers l'hôpital psychiatrique ? 

- MAMAN, JE NE SUIS PAS FOU, JE SUIS SPÉCIAL. 

- Si tu le dis. 

Ma mère se reconcentra sur la route, et moi sur les rues qui défilaient à travers la vitre de ma portière.

- Qu'est-ce qui était si terrible aujourd'hui ? 

- Je suis dans la classe de Ben.

- Le petit crétin homophobe dont tu m'as parlé ? 

- Exact. 

- Demande à Alice de ne pas le frapper, je n'ai aucune envie de devoir le soigner.

Nous rîmes en chœur.

- Message reçu. 

- Bien. Tu es avec Alice et Félix au moins ? 

- Oui, et même Sylvie, mais... 

Je grimaçai. 

- ... Harry également. 

Ma mère roula longuement des yeux, agacée. 

- Pitié, vous êtes pratiquement adultes, vous devriez être en capacité de régler vos différents d'une manière plus mature. 

- Mais je ne suis pas mature. 

- Ça a le mérite d'être une réponse honnête. Et lui, il en pense quoi ? 

- COMME SI J'ALLAIS LUI DEMANDER SON AVIS ! 

- Je ressens comme un cruel manque de communication entre vous...

- Pourquoi je communiquerai avec lui ? 

- Je savais que j'avais raté quelque chose dans ton éducation.

- P-PARDON ?! 

Ma mère tourna doucement le volant pour faire entrer la voiture dans notre allée puis coupa le moteur. 

- On en reparlera plus tard, mais pas d'histoire avec Harry jusque là, d'accord ? 

- D'accord... 

J'avais marmonné ces dernières paroles tout en claquant la portière du véhicule. 

Nous entrâmes dans la maison, et j'allumais aussitôt la lumière. C'était toujours la première chose que je faisais, même lorsque ça n'était pas forcément nécessaire dans l'immédiat. La pénombre me donnait encore plus une sensation de vide. 

Car oui, pour moi, c'était vide. Probablement parce qu'il n'y avait que ma mère et moi. 

Comme mon père vit dans un appartement, j'ai moins cette impression chez lui. Mais cela reste compliqué de me sentir vraiment... « À la maison ». Parce que rien ne me semble solide. Stable. 

- Oh, j'allais oublier ! Se souvint ma mère en posant son sac à main à l'entrée. Sarah et Olympe viendront manger à la maison ce week-end.

- C'est noté ! 

Sarah et Olympe, ce sont ma tante et ma cousine. Elles vivent si près de chez nous qu'Olympe est dans le même lycée que moi. Nous avons grandis ensemble, elle était comme une sœur jumelle pour moi. Nous nous sommes éloignés au fil du temps, mais, étant tous les deux enfants uniques, nous restons assez proches l'un de l'autre.

L'Étoile et le NuageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant