~Chapitre 17 : Il était une fois... Des doutes~

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Lors des échanges en Espagnol, les dialogues seront en gras mais en français, pour que la lecture du chapitre se fasse plus facilement. Je ne mettrais que de courtes phrases simples ou des expressions en Espagnol.

Bonne lecture ✨

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Lorsque nous passâmes le seuil de la porte, ma grand-mère nous accueillit avec un sourire chaleureux, illuminant son visage ridé :

- ¡Holà niños, bienvenido a Barcelona !

L'appréhension qui semblait habiter mes amis à l'idée de rencontrer ma grand-mère disparut aussitôt de leurs visages.

Mon abuela, c'est la femme la plus adorable de cette Terre. C'est littéralement impossible d'être aussi gentil(le) et compréhensif/ve qu'elle. Même pendant l'Apocalypse elle serait capable de mettre le monde entier à l'aise.

Rien qu'à son physique, on sent qu'elle est douce et attentionnée. Elle est plutôt petite et ronde, avec des cheveux teints en roux (elle a choisit d'avoir la même couleur que les miens quand j'étais petit, et n'a jamais changé de teinte depuis) coupés aux épaules et des yeux bruns emplis de bienveillance. Elle porte des vêtements très colorés sans pour autant agresser les yeux.

En plus d'être ultra sympa, c'est une guerrière. Elle a participé à des manifestations féministes quand elle était plus jeune et que les femmes avaient encore moins de droits qu'aujourd'hui, elle était ceinture noire de judo avant d'arrêter et elle est imbattable aux échecs.

Quand j'ai raconté tout ça à Alice, j'ai crû qu'elle allait s'évanouir. D'ailleurs, son nouveau rêve est d'obtenir un autographe de la part de mon abuela. C'est pas une blague.

Pour en revenir à notre arrivée, ma grand-mère a commencé par le classique "Qu'est-ce que tu as grandi !" (il n'y a que lorsque ça vient d'elle que je pardonne cette exclamation. En plus, c'est la seule phrase qu'elle sait prononcer parfaitement en français) avant de me demander de lui présenter mes amis.

- Ok, alors... La blonde qui te regarde avec des étoiles dans les yeux, c'est Alice. Le grand avec la chemise c'est Félix. Celui avec les lunettes c'est Pott- Harry, et la fille à côté de lui c'est Sylvie.

- Dios míos, ils sont encore plus adorables en vrai que sur les photos que tu m'as envoyé !

- Abuela, on a 17 ans, on est pas "adorables"-

- Quand tu auras mon âge, tu te rendras compte que les enfants de 17 ans sont toujours des bébés.

- Si les paroles étaient des voitures, les leurs rouleraient sur l'autoroute. Lâcha Félix, suivant la conversation tant mieux que mal.

Sylvie et Harry, qui comprenaient encore moins l'espagnol que mes meilleurs amis, hochèrent la tête, complètement paumés. Alice se contentait de fixer ma grand-mère comme si elle était face à Simone Veil.

Cette intervention de la part de Félix rappela à ma grand-mère et moi la présence de mes potes, et mon abuela nous invita à sortir de l'entrée pour qu'on puisse s'installer dans le salon. 

La maison est grande et plutôt ancienne. Ma grand-mère n'est pas riche, c'est un héritage familial transmis de génération en génération depuis un bail. À l'extérieur, les murs sont verts clairs, avec un toit complètement plat qu'on aperçoit à peine depuis le sol. À l'arrière, il y a un vaste jardin (mais ça, on en reparlera un peu plus tard). 

Dès que nous sommes entrés dans le salon, j'ai perçu l'odeur qui dominait toujours l'habitation : celle de la lavande, de la menthe et du savon à la pomme. Un mélange étrange, certes, mais familier et réconfortant. C'était cette odeur qui m'avait toujours accueilli lorsque je venais en Espagne.

L'Étoile et le NuageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant