Bonus : Le râteau

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Bonjoir :)

Vous allez me détester.

Oooh oui.

B e a u c o u p.

... Mais comme vous le savez, j'ai coupé la scène du râteau que Félix a mis à Marc.

Et j'ai envie de vous faire souffrir.

Dooooonc... La voici enfin, puisque je ne pourrais pas l'inclure dans le bouquin malheureusement :(

C'est parti :P

~

- Je crois que je t'aime.

Le cœur de Félix manqua un, deux, trois battements. Il ne s'y attendait pas. Mais alors vraiment pas.

Marc avait bien vite détourné le regard après avoir dit ça, fixant le sol. Il faisait tourner un des cordons de son sweat entre ses doigts pour contenir sa nervosité.

Le plus grand des deux s'adossa à l'arbre près duquel ils discutaient. Il avait besoin de digérer l'information.

Ça faisait environ un an qu'il aimait Marc. Un an qu'il essayait d'ignorer ses sentiments en se convaincant qu'ils finiraient par disparaître. Un an à passer un maximum de temps avec le garçon parce qu'il était incapable de ne pas lui parler pendant plus d'une journée.

Et un an qu'il se répétait que de toute manière, ça ne serait pas réciproque. Que Marc ne tomberait jamais amoureux d'un gosse de riches pas particulièrement beau, sans personnalité et très, très ennuyeux.

Parce que Marc, il était cool, intelligent et mignon. Extrêmement mignon.

Mais Marc l'aimait. Marc aimait Félix.

Ce dernier resta muet pendant un moment. Il pourrait répondre honnêtement. Il pourrait lui dire que lui aussi, il ressentait la même chose.

Mais il était incapable de prononcer les mots qui lui brûlaient les lèvres, les mots qui voulaient jaillir de sa bouche depuis des mois, les mots que Marc méritait d'entendre.

Félix l'aimait. Félix aimait Marc.

Il n'en avait pas le droit. Il ne pouvait pas les décevoir. Pas une fois de plus.

- ... C'est très courageux de ta part de m'en avoir parlé, mais je te considère juste comme un très bon ami. Je suis désolé.

Marc le savait.

Il savait qu'il allait entendre cette réponse.

Il savait que ça n'était pas réciproque. Que ça ne serait jamais, jamais réciproque.

Parce que Félix, il était gentil, doux et compréhensif. Marc, il était froid, râleur et morose.

C'était perdu d'avance.

Mais même en se doutant de l'issue de sa déclaration, Marc avait senti une vive douleur lui transpercer le cœur, et les poumons, comme si on lui ôtait la respiration, comme si on le noyait sans avoir besoin de plonger sa tête sous l'eau.

- Marc, ça va ? Je suis désolé, j'voulais pas...

- Je... J'vais bien. C'est bon.

Non. Marc n'allait pas bien. Des larmes perlaient au coin de ses yeux, menaçant de dévaler ses joues. Et s'il commençait à pleurer, il ne pourrait plus s'arrêter pendant de longues minutes.

- T'es sûr que-

- Fais pas comme si t'en avais quelque chose à foutre, Félix.

Le ton du plus jeune avait monté en agressivité. Son ami était blessé par ce soudain changement dans la voix de Marc, mais il ne lui en voulait pas. Ça n'était pas de sa faute.

- Je te jure que-

- J'aurais jamais dû te dire tout ça. Plus rien sera normal maintenant bordel !

- Mais si, on peut toujours-

- Félix, ça sera plus comme avant.

Cette dernière phrase, Marc l'avait répété une deuxième fois, dans un murmure. Il ne pût retenir un sanglot, et bientôt il craqua totalement.

Félix aurait voulu faire quelque chose. Mais quoi qu'il dise, ça ne règlerai pas la situation. Marc avait le cœur brisé, sa réaction était complètement naturelle.

Il avait déjà tellement souffert. Il avait tant perdu.

Et une fois de plus, il était profondément blessé. Et c'était de la faute de Félix. Alors qu'il s'était promis de ne jamais, jamais faire de mal à Marc.

Quel abruti il faisait. Avec un peu de chance, son ami finirait par trouver quelqu'un de mieux. Ça ne serait pas bien difficile.

Cela faisait des années que Marc n'avait pas pleuré, ce qui rendait la scène mille fois plus douloureuse à regarder. Son visage d'habitude indéchiffrable était trempé de larmes et ses yeux rouges amplifiaient l'air fatigué qu'il arborait constamment.

Sa tête n'était plus habitée par des pensées précises, ou des mots. Juste par de la peine, qui ne pouvait pas être traduite sous forme de phrase. Elle était indescriptible, et même sans être tangible elle faisait plus mal qu'un poignard aiguisé.

Lorsque le plus jeune se fut assez calmé pour parler, il prit une grande inspiration avant d'articuler, la voix tremblante :

- Tu peux partir, s'il-te-plaît ? J'ai... J'ai besoin d'être seul.

- Pas de problème.

Félix tourna les talons, se sentant trop coupable pour regarder Marc, et rentra dans la salle des fêtes, presque instantanément accueilli par Alice :

- Fefe, on te cherchait ! Tu sais que- Félix, ça va ?

Le jeune homme poussa un soupir, avant de lâcher :

- Nan. J'ai merdé. J'ai sérieusement merdé.

Alice fronça les sourcils, soucieuse.

- ... Je vais chercher Esteban, tu vas nous raconter tout ça.

~

C'était cadeau, bonne nuit mes petits rutabagas 🙂

L'Étoile et le NuageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant