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Nalah.

Assise dans la salle d'attente, je fais abstraction de tout ce qui se passe autour de moi. Je me triture les doigts qui sont toujours tachés de de sang... de son sang.

Comment est-ce qu'on en est arrivé là ? Tout se passait bien, on s'est enfin marié. On est censé vivre heureux maintenant... Le ciel ne peut pas m'arracher ce que j'ai de plus précieux.

Ça fait des heures que je suis assise là à attendre qu'on nous donne des nouvelles.
Alec n'est pas mort, je l'ai réanimé et j'ai réussi en lui faisant un autre massage cardiaque. Les secouristes ont voulu s'opposer à moi alors qu'ils ont échoués. Je ne pouvais pas laisser mon homme mourir comme ça.

C'est moi qui aurait dû prendre ces balles, elles m'étaient destinées. Mais il m'a poussé sur le côté et a pris chacune de ces balles . Je m'en veux tellement, c'est de ma faute. Je ne sais plus quoi faire.
Maintenant, il est en salle d'opération en train de se battre pour sa vie.

Maman: ma puce, Marilyn vient de t'apporter des vêtements pour que tu te changes.

C'est vrai que je suis toujours en robe de mariée, une robe tachée de sang.
Je ne lui réponds pas, je n'arrive même plus à sortir un mot de ma bouche.
Elle finit par m'emmener dans les toilettes de l'hôpital. Je tiens à peine debout,ma mère m'aide à me déshabiller puis à me rhabiller. Je me dirige machinalement vers le lavabo, je me lève les mains. Le sang ne part pas, je me frotte encore et encore jusqu'à me faire mal.

Maman: *me stoppe * arrêtes ça, tes mains sont propres depuis longtemps.

Ah bon? Pourtant il y'a toujours du sang... Suis-je en train d'halluciner ? Tout ça n'est peut-être qu'un cauchemar dont je ne tarderai pas à me réveiller.

Maman: regarde moi Nalah... tu as le droit de pleurer, de te plaindre, de crier si tu veux. Mais s'il te plaît, n'intériorise pas ta douleur.

Je n'arrive pas à pleurer, c'est trop douloureux, trop irréel.

Maman : je suis là mon poussin ,tu le sais.

Je hoche juste la tête avant de quitter les toilettes. Quand on arrive dans la salle d'attente, le chirurgien qui s'occupe d'Alec arrive aussi.

Docteur : famille du patient Alexander Barrelli ?

Tout le monde se lève.

Alfonso: comment va mon fils?

Julia: est-ce que mon frère va bien?

Docteur : son état est critique, il a reçu en tout cinq balles dont trois ont touché des organes vitaux comme le poumon , l'une d'elle s'est logé près de son cœur et nous avons eu du mal à l'extraire. Il a perdu énormément de sang et a fait plusieurs arrêts cardiaques durant l'intervention.

Maman : nous on veut juste savoir si il va survivre.

Docteur: c'est difficile à dire, nous l'avons plongé dans le coma mais n'avons aucun espoir pour qu'il passe la nuit. Alors nous allons vous laisser le voir dans quelques heures, pour lui dire au revoir.

Moi: ce sont des foutaises tout ça...

Je repars à ma place ,loin de tout le monde. Comment ils peuvent tous croire qu'Alec va mourir ? Ils sont là en train de pleurer sa mort alors qu'il respire encore. Ça me dégoûte.
Je refuse d'accepter ça, au lieu de prier pour qu'il se rétablisse vite,ils acceptent la défaite.
La tête baisser sur mes jambes ,j'entends des pas approcher.

Soudainement, quelqu'un me saisie par la capuche de mon pull et me relève brutalement. Mon regard croise celui rempli de colère de Julia, la sœur d'Alec.

In my memoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant