Chapitre 4

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Kheira n'avait d'autres choix que de travailler comme concierge dans cet hôtel très proche de sa maison, car elle devait prendre soin de son mari. Aujourd'hui elle n'avait pas l'air d'être dans son assiette. Elle n'avait même pas remarqué la présence d'Halima

- Bonjour tante. Aucune réponse de sa part, Halima leva le ton; 

-Bonjour tante; Aucune réaction. 

Sa collègue qui d'habitude très attentive et vive d'esprit, n'était présente que par son corps, mais l'esprit était ailleurs. Halima posa la main sur l'épaule de Kheira, et la secoua doucement. 

-Tante, es ce que ça va.

Ce geste avait réussi à ramener l'esprit de Kheira.

 -Oui ma fille.

Son visage affichait une expression d'interrogation doublée d'un sentiment de détresse, comme si son esprit était coincé dans un terrible cauchemar sans fin et sans échappatoire, et Halima avait réussi à l'arracher de ce cauchemar. 

-Bonjour tante. Avez-vous un problème? 

-Quoi, non. Euh, oui...Kheira était encore étourdie. 

Halima était intelligente. D'après la réaction de sa collègue, elle avait constaté que le problème de son amie avait un rapport étroit avec la santé de monsieur Mostapha

-Monsieur Mostapha va bien.

Le nom de son mari l'a mise sur les bons rails. 

-Je suis vraiment désolée ma fille, pour aujourd'hui, je me retrouve dans l'obligation de prendre congé. L'état de mon mari est critique. Je dois l'accompagner à l'hôpital.

-Ne sois pas désolée tante. Je pourrai gérer le travail seul,et c'est moi qui devrai être désolée, car je ne pourrai rien faire d'autre pour t'aider.

-C'est très gentil de ta part ma fille.

-Que Dieu soit avec toi et ton mari. 

Quoi que nettoyer huit chambres, deux toilettes et deux douches n'allaient pas être du gâteau, Halima n'avait pas l'air abattue. Au contraire, elle était heureuse car pour une fois, elle pouvait rendre un tout petit peu de ce qu'elle devait à sa collègue. Kheira était derrière l'embauche d'Halima, en acceptant de partager son salaire avec elle, et sans compter les fois où elle nettoyait l'hôtel seul quand les enfants de sa jeune collègue tombaient malades. Pour HalimaKheira était plus qu'une amie. Elle la considérait comme une mère.

L'horloge sonna 12 h pile annonçant le début de la pause  déjeuner. C'était comme le son du gong qui annonçait la fin d'un round très dur et très fatigant pour Halima.

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