Chapitre 2

316 27 17
                                    


Le ressenti de Jackson quant aux soirées organisées par la meute était mitigé. C'était à la fois agréable d'y participer mais aussi... Un peu ennuyeux. Parce que c'était toujours pareil, dans un sens. On arrivait, on s'ambiançait un peu, on mangeait, on regardait un film... Le tout dans une atmosphère agréable. En fait, le concept en lui-même était sympa. Se voir, prendre le temps de se retrouver en dehors des réunions stressantes et décompresser tous ensemble.

Le véritable problème de Jackson par rapport à ces rassemblements... C'était sa sociabilité. Sa sociabilité absente. Il n'en avait pas l'air comme ça, mais il n'était pas des plus extravertis et préférait une bonne soirée à juste regarder la télévision tout seul que devoir se coltiner tout un tas de personnes jusqu'au lendemain. L'autre souci, c'est qu'il les aimait bien. Leur présence était agréable – pour autant, il n'irait jamais l'avouer. Du moins pas à voix haute. Ce n'était pas son style.

Autrefois, peut-être aurait-il eu recours à l'alcool pour se sentir à l'aise et laisser le liquide le rendre plus sociable. Il soupira de dépit : pourquoi diable la lycanthropie empêchait-elle l'éthanol de faire son effet ? Pourquoi le côté surnaturel n'était pas compatible avec la notion de fun ? Oui, pour Jackson, il s'agissait effectivement de cela. Sobre, il avait toujours du mal à se détendre et s'enfermait généralement dans son rôle de Whittemore-populaire-arrogant un peu étriqué. Il n'aimait pas réellement ça mais... On lui avait appris qu'il valait toujours mieux sauver les apparences, en particulier lorsque l'on se retrouvait en situation de faiblesse. Au pire, il n'aurait qu'à s'isoler de temps à autres, prendre un verre pour se donner un genre et échanger deux-trois mots de temps en temps avec les éléments les plus calmes de la bande.

Donc, pas avec Stilinski, par exemple.

Pour être honnête, Jackson se demandait parfois comment ils réussissaient à supporter leur présence respective dans la meute. Chacun de ses membres étaient différents, mais le kanima se considérait aux antipodes de Stilinski et ce, sur tous les points. Quel miracle qu'il ne l'ait pas encore étripé ! Et pourtant, ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Parce que Stiles parlait sans arrêt et lors de ces soirées, il était toujours celui qui essayait de rassembler les autres. Jackson ne pouvait nier que son but était louable mais il n'avait pas envie de se voir dicter sa conduite par un humain. Un humain qui pouvait achever n'importe quel monstre avec sa seule voix tant il parlait.

Jackson se plaça devant le miroir de sa chambre et son reflet lui retira l'hyperactif de la tête. Loin d'être satisfait de ce qu'il voyait, il s'efforça tout de même à voir les choses sous un bon angle.

Disons que pour une fois, Jackson avait envie de faire les choses différemment. Pourquoi ? Parce qu'il désirait être plus à l'aise avec les autres, et avec lui-même. S'il était effectivement plus facile pour lui de sauver les apparences en jouant un rôle pour lequel il était bien rôdé, ce n'était pas le plus agréable – bien au contraire. Jackson voulait... Il voulait changer. Doucement. Et pas trop non plus. Juste assez pour être capable de se regarder dans une glace sans y voir un étranger. Se voir sans se reconnaître complètement était suffisamment épuisant à la longue pour qu'il décide d'agir.

Et c'était peut-être stupide, mais ça commençait par son style vestimentaire. Jackson n'avait pas besoin d'être toujours parfaitement élégant, parfaitement bien habillé, parfaitement coiffé. Pourtant, c'était l'habitude que ses parents lui avaient fait intégrer dès son plus jeune âge. De bonnes relations commençaient par une bonne apparence. Selon eux, il fallait toujours être impeccable et penser à tout – ça, Jackson l'avait intégré dès son plus jeune âge.

Mais ce soir, il allait bousculer ses habitudes et... Sortir habillé simplement. Pas de chemise parfaitement cintrée ni de chino. Juste un jean délavé, un t-shirt blanc parfaitement et... Une vieille paire de baskets. Jackson était un peu radical mais il savait qu'il ne devait pas y aller avec le dos de la cuillère s'il voulait vraiment mettre un pied hors du moule qu'il s'était façonné. Evidemment, il avait du mal à se voir ainsi et imaginait déjà la tête que feraient ses parents s'ils le voyaient partir dans cette tenue d'une simplicité affolante. Néanmoins, ils brillaient par leur absence et ça, ça lui allait très bien.

L'union des corps (Stackson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant