Chapitre 6

7 1 0
                                    

image : aux environs de la demeure des Bahvi



Étrangement, quand je suis sorti de la foret, il faisait déjà jour . Beaucoup de personnes circulaient devant la maison mais pas comme d'habitude, j'ai abordée mon père pour lui demander ce qui se passait. C'était comme si j'avais été absente pendant des jours.

- Nous partons en guerre.Dit mon père. Le Roi a ordonner qu'on lui fournisse vingt hommes armés, nous partons nous battre contre les Lamvu, eh oui...

Dans une précipitation euphorique, j'ai bêtement demandé si dans la lettre le Roi Juba avait dit autre chose que la guerre et les hommes qu'il demandait. Mon père me dit d'une façon très rude que c'était la guerre, il allait y avoir des morts, pas le temps pour les amourettes ou les faux espoirs.

Alors que nous mangions tous ensemble dans les jardins, ma mère proposa que toute la famille aille saluer le départ des hommes ainsi que le passage du Roi. Mais mon père était bien trop fatigué pour aller se battre et cela ne le réjouissait pas.

- Nous devons montrer notre loyauté, s'il gagne il se souviendra de nous, et s'il se révèle comme perdant personne ne sera la pour en témoigner.

-Je suis déjà en train de payer le tribut qu'il demande pour partir en guerre non ? J'ai fait fabriquer des armes pour les hommes, et maintenant je dois aussi lui donner mon honneur ?!

Mais quand ma mère lui dit qu'elle était sur qu'on pouvait trouver encore un peut d'or dans nos coffres comme preuve de bonne volonté, mon père s'énerve pour de bon. Comment pouvait-elle soutenir une guerre contre notre Roi Shema ?

- Es-ce que tu as perdu la tête femme ?! Cria mon père. Sommes nous des serviteurs des Voucou maintenant ?

Alors que mes frères et sœurs ricanaient de l'autre coté de la table, le silence fut. C'était une situation difficile et je savais très bien que mon père donnait les hommes pour moi, pour que mes terres me soient restituées. Je me sentais coupable qu'il soit obligé d'aller à l'encontre de ce qu'il croyait juste.

Ma mère en avait conscience aussi, mais elle était moins sentimentale que moi, elle lui dit que ce sacrifice était plus que nécessaire.

Le lendemain matin, nous étions tous là, toute notre grande famille composé de douze personnes en plus des vingt hommes qui allaient combattre. Mon fils était à coté de moi et tira la manche de ma robe pour me dire que le Roi arrivait.

En effet, il arrivait avec ses hommes derrière lui et son protecteur,celui qu'autrefois je considérais comme mon frère, le Gouverneur Songa. Mais j'ai bien vu que je ne pouvais pas attendre grand chose venant de sa part. Bien que j'aurais préféré l'indifférence, Djibril Songa prend plaisir à m'enfoncer encore plus, comme une douce revanche pour apaiser les frustrations de sa mère.

Alors que le Roi remerciait mon père pour ses efforts, le Gouverneur Songa trouva étrange que nous avions changé de camps aussi rapidement, il craignait que cela ne soit un piège et que nous étions encore de mèche avec la Reine Kana et son époux. Moi, je ne voulais que profiter du fait que le Roi descendait de son cheval pour lui parler, ma mère m'en a empêcher et pris les devant.

Elle s'est dirigé vers lui, et lui tendit un petit sac remplie de pièces d'or.

- Ce n'est rien, mais c'est tout ce que nous pouvons fournir, en plus de nos hommes pour soutenir votre cause.

Le Roi pris le petit sac avec un léger sourire comme si la situation le gênait, c'était quelque chose qui ne se disait pas souvent, mais la guerre ça coûtait énormément d'or. Et même si sa beauté était signe de richesse et d'abondance cela pouvait cacher des caisses vides et des dettes.

- Je vous remercie Baronne. Dit-il d'une voix à peine audible.

Alors que mon père et le protecteur du Roi continuaient leurs bras de fer courtois, ma mère est aller les calmer. Juba, le Roi, s'est dirigé vers moi, je ne savais pas vraiment si je devais aller vers lui ou rester sur place. Il n'osait pas me regarder dans les yeux.

- Je voulais vous présenter mes excuses Mwasi Mabinty. Commença-t-il. Je vous traité d'une façon qu'aucun homme ne devrais vous traiter. 

- J'accepte vos excuses, je n'aurais pas du vous menacer avec ce couteau.

Il eu un silence

- Je n'arrive pas a trouver le sommeil ... Dit-il sans me regarder.

- Moi aussi je ne dors plus. J'ai dit.

- Vous avez pensé à moi ? Demande-t-il en me regardant enfin.

- Cela m'est arrivée oui.

- Acceptez-vous de me pardonner ?

- Je vous ai pardonné depuis le moment où vous avez quitter le pavillon.

Je n'ai pu m'empêcher de sourire, pourquoi je souriait ? Car il faisait exactement ce que j'aurai voulu qu'il fasse, et peut -être il c'était rendu compte que c'était ainsi qu'il fallait se comporter...

- Je ne cesse de penser à vous. Ajouta-t-il. Je n'ai jamais pensé à une femme avec autant d'ardeur, de toute ma vie, c'est à cela que ressemble l'amour ?

- Je ne sais pas si j'ai un jour aimé... Mais je pensais que vous saviez beaucoup de choses sur l'amour, d'après ce que l'ont dit à votre sujet.

Il souri et me dit que c'était différent, ensuite, il ajoute qu'il ne pouvait pas partir à la guerre ainsi, remplie de toutes et de craintes, il allait se faire tuer. 

- Ne dites pas ça cela porte malheur, je prierai pour vous.

- J'ai besoin de plus que vos prières ... Dit-il en me caressant la main. J'imagine que si je vous demande de devenir ma maîtresse vous prendrez cela comme une insulte. 

En effet c'était bel et bien ce que je pensais. 

- Alors il m'a dit, que si je ne voulais pas devenir sa maîtresse, la seule solution était de me marier avec lui. 

- Vous êtes ... magnifiquement belle, vous êtes courageuse et vous n'avez pas peur d'un homme, fidèle à vos valeurs et à votre famille ...  ça serait parfait pour devenir une reine. 

Mon cœur s'est gonflé dans ma poitrine,je n'en croyais pas un mots.

- Non je ... 

- Mabinty je vous en prie, vous n'allez quand même pas me faire implorer ici devant tout le monde...

Il baissa les yeux vers ses pieds et me demanda encore une fois de devenir sa femme. 

Tout bas, en chuchotant, et je lui ai dit oui, et oui une seconde fois en souriant et une troisième encore. 

Les trois reinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant