Le lendemain matin, je me suis rendue au pavillon de chasse comme convenue. Mais contrairement à l'autre fois, il n'y avait que lui. Où étaient tout les autres guerriers de son bataillon? De suite, je me suis dit que c'était une mauvaise idée d'être venu, et que peut-être mon frère avait raison.
- Je savais que tu allais venir. Me dit-il en se rapprochant de moi.
- Je ne peux pas rester longtemps... J'ai dit en prenant garde.
Il est venu derrière moi, et m'a ôté le pagne qui recouvraient mes épaules, il le posa sur une chaise. Caressant mon cou avec ses lèvres, le jeune Roi a avoué n'avoir cessé de penser à moi.
- Peut-être que vous devriez plutôt penser à la bataille ... J'ai dit essayant de masquer mon anxiété.
- Vous me faites perdre la tête... Chuchota-t-il.
Le voyant venir, je me suis écartée afin de fuir ses caresses de plus en plus intrusives. Le Roi enleva la cape qui recouvrait ses épaules et la posa par terre. Il s'est allongée dessus et m'invita à le rejoindre. J'était bouche-bée... je me sentais au pied du mur. A cet instant, je ne cessait de me dire combien j'avais été naïve en pensant que le Roi se contenterai d'un amour courtois ou même bisous et de caresses. Afin de ne pas le vexer je me suis assise à ses cotés. Il n'a pas hésité un seul instant avant de se lancer sur moi tel un lion sur sa proie. Il m'embrassait partout de façon incontrôlable, au début je me suis laissée faire ... Par désespoir.
"Il n'y a personne, personne ne le saura" ne cessait de dire la voix dans ma tête.
En réfléchissant, je me suis dit que je ne pouvait pas tomber aussi bas. Dans un élan de prise de conscience, je lui ai dit non! Je ne pouvais le faire, je ne pouvais me donner à lui. Mais il fit mine de ne pas avoir entendu. J'ai rassemblé toutes mes forces pour le repousser et je me suis dressée devant lui prête à prendre la fuite. Mais il pris ma main et s'est excusé.
- Non restez je vous en prie. Dit-il. Je suis désolé.
Je voulais les terres, je voulais retourner chez moi, dans ma maison... Alors je suis restée. Le Roi ne cessait de me dire combien il me désirait, combien il brûlait d'envie pour moi, que j'étais la plus belle des femmes. Même si mon besoin était grand, je n'ai pu me résoudre à faire cet acte. Encore une fois, je lui demandée d'arrêter, mais il insistait frayant un chemin entre mes cuisses.
-Arrêtez je vous en prie, arrêtez! Je ne veux pas, non!
J'ai pris un petit couteau qui était dans ma poche et je l'ai mis sous sa jugulaire, il ne s'y attendait pas. Les bas tombants, il s'est écarté les yeux écarquillés de stupeur, tel un voleur pris sur les faits. Sa main tendue vers moi, soit prêt à se défendre, soit pour me calmer.
- Je vous ai dit non! J'ai dit le souffle coupé.
- Vous avez amenée un couteau pour me tuer ? Mais vous êtes complètement folle ! Ceci est un acte de trahison ! Je suis votre Roi !
Oui en effet, et si le Roi partait, il pouvait revenir avec des hommes pour m'emprisonner. La peine de mort était ce que j'en courrait par le seul fait de lui avoir pointé ce couteau. Alors je l'ai tourné en ma direction, la pointe aiguisée qui piquait ma peau. J'allais le faire, j'allais me tuer s'il me forçait à quoique ce soit. Le jeune Roi ricana et fit un pas vers moi, il n'en croyait pas un mot.
Pour le prouver la force de ma détermination, j'ai légèrement enfoncé le couteau et un filé de sang me chatouilla le coup. Des gouttes tombaient sur ma robe verte, une des seules qui me restait encore. En effet pour subvenir à mes besoins, j'avait du me résoudre à ventre beaucoup de mes affaires. Le Roi s'est arrêté en voyant le sang coulé et m'a demandé d'arrêter.
- Vous avez une image de la femme très restreinte mon Roi, ne doutez surtout pas de ce que je suis capable de faire. J'ai dit toujours le couteau dans la plaie.
- Je n'en doute pas. Dit le Roi en serrant la mâchoire. Je n'en doute pas que vous êtes complètement atteinte ! Aussi folle que votre Roi bien aimé.
Il s'est dirigé vers la sorti en remontant ses bas et dit que je m'étais jouée de lui, pour obtenir mes terres.
- Vous m'avez fait des beaux yeux !
- Je n'ai rien fait de tel ... Je ne pensais pas que vous me forcerez à quoi que ce soit. J'ai dit en toute honneteté.
- Vous n'êtes plus une donzelle, vous savez très bien ...
- Vous êtes un roi ! Je ne m'attendais pas à ce genre de comportement venant d'un roi.
- Essayez-vous de me tourner en ridicule ? Demande-t-il l'air à la fois perplexe et énervé.
- No... Non ... Rien de tel ! J'ai dit en bégayant.
- Eh bien madame vous avez réussi, réjouissez-vous. Mais sachez que plus jamais de votre vie vous n'allez me revoir. Gardez ma cape en souvenir...
Et il est parti.
Sur le chemin, alors que je rentrais chez ma mère, je me suis dit que peut-être j'avais exagéré dans mes actes. Peut-être que lui pointer un couteau était un geste trop fort.
" Stupide ! J'ai été stupide. Voila que je pouvais oublier l'idée de récupérer l'héritage de Ndoko"
J'aurais pu le faire, personne n'aurait été au courant. Cela en valait bien la peine, au moins mon fils serait à l'abris. Mais c'était trop tard à présent.
Je ne savais plus quoi faire, ni qu'adviendrait-il de moi.
VOUS LISEZ
Les trois reines
Historical Fiction« votre loyauté est avec le clan Lamvu, dois-je vous rappeler que vous vivez dans un royaume déchiré ? Vous ne pouvez pas aimer l'héritier du clan Voucou sans que cet amour ne vous rapporte quelque chose en retour. » On est tous des méchants dans un...