Chapitre 5

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PDV : Heather

Le réveil s'annonce comme un défi, une lutte entre le sommeil et la réalité qui me tire de mon doux rêve pour me plonger brusquement dans la rude étreinte de la journée à venir. Chaque mouvement est un cri silencieux, une symphonie de gémissements qui s'échappent de mes lèvres alors que la douleur parcourt chaque centimètre de mon corps. Avec précaution, je me lève, conscient de chaque articulation douloureuse, et je m'engage vers la porte, m'efforçant de ne pas émettre le moindre son qui puisse trahir ma présence.

La salle de bain devient mon sanctuaire, où je m'attèle à soigner les stigmates de la nuit précédente. Chaque coup porté, chaque bleu, chaque plaie est une marque de mon combat quotidien, mais je refuse de me laisser vaincre. Les gestes sont méticuleux, empreints d'une routine acquise à la dure, mais ils sont aussi empreints d'une détermination farouche à ne pas laisser la douleur dicter ma vie.

Une fois mes blessures pansées, je me prépare pour affronter la journée qui m'attend. Chaque mouvement est calculé, chaque geste mesuré, car la douleur est une compagne constante, une ombre qui ne me quitte jamais vraiment. Descendant les escaliers, je ramasse mes affaires éparpillées sur le sol, un témoignage désordonné de la violence de la nuit passée. Mais je n'ai pas le luxe de m'attarder sur les dégâts, car je sais que rester ici, immobile et vulnérable, ne ferait que m'exposer davantage à ceux qui cherchent à me nuire.

Le monde extérieur m'appelle, un appel lancinant qui me pousse à sortir, à marcher, à m'éloigner de ces murs qui semblent se refermer sur moi. Je jette un regard furtif à ma montre, constatant avec une pointe de lassitude qu'il n'est que cinq heures du matin. Un soupir m'échappe alors que je me dirige vers le parc voisin, un havre de paix dans la tourmente de ma vie.

Installé sur un banc, je laisse mes pensées vagabonder alors que je tire sur une cigarette, sentant la fumée brûlante emplir mes poumons. Les émotions m'assaillent, impétueuses et indomptables, me submergeant comme une vague déferlante. Des larmes s'échappent de mes yeux, tracées silencieuses sur mes joues, témoins muets de ma souffrance intérieure. Mais même dans cette obscurité, même dans cette solitude écrasante, je refuse de me laisser engloutir. Je suis un combattant, un survivant, et tant qu'il me restera ne serait-ce qu'une once de force, je me battrai pour un avenir meilleur.

Je laisse échapper un soupir de fatigue, laissant ma tête retomber en arrière sur le banc, mes pensées en proie à un tumulte intérieur. Un frisson me parcourt lorsque j'entends quelqu'un se glisser derrière moi, brisant le silence de l'aube naissante. D'un bond, je me redresse, sur le qui-vive, pour découvrir avec un mélange de surprise et de soulagement la silhouette familière de Jackson. Encore lui, à me suivre comme une ombre.

Jackson : Qu'est-ce que tu fais ici à une heure pareille ? Demande-t-il d'un ton à la fois curieux et concerné, s'installant à mes côtés. Tu pleure ?

Je détourne le regard, cherchant à dissimuler les traces de mes larmes, balayant négligemment ma cigarette consumée dans l'herbe.

Heather : Rien, je ne pleure pas.

Je mens avec une assurance feinte, sentant son regard peser sur moi.

Je fixe le paysage devant moi, luttant contre l'envie de me laisser emporter par la détresse qui menace de m'engloutir, les paupières lourdes de sommeil et de chagrin.

Jackson : Mouais, c'est ça, ne me prends pas pour un idiot. Réplique-t-il, perçant ma tentative de dissimulation. Qu'est-ce qui s'est passé à ton visage ? Il n'était pas aussi abîmé hier.

Je cherche une excuse, une explication à cette réalité que je voudrais cacher sous des airs de normalité.

Heather : Rien, je suis juste maladroite, c'est tout. Je murmure, baissant les yeux pour dissimuler le malaise qui m'étreint.

Il ne se laisse pas berner, son expérience gravée dans les cicatrices de ses propres combats lui donnant une clairvoyance que je ne peux nier.

Jackson : Bien sûr, je sais ce que c'est de prendre des coups. Je me bats souvent. Avoue-t-il avec une franchise brutale. Alors ne viens pas me raconter que tu es juste maladroite. Ce n'est pas en trébuchant ou en se cognant qu'on se retrouve avec de telles blessures, gamine.

Un silence pesant enveloppe notre échange alors que je me contente de détourner légèrement la tête pour le regarder.

Heather : Pense ce que tu veux. Finis-je par lâcher d'un ton résigné, mon regard exprimant à la fois une pointe de lassitude et une volonté de ne pas prolonger la discussion.

Jackson se lève sans un mot de plus, se retournant brièvement vers moi avant de partir, laissant planer un sentiment d'inachevé dans l'air. 

A Suivre...

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