La prison

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Leila fut mise en prison sans aucune raison. Le prince arriva pour lui parler, tirant de sa cape sombre comme la nuit et vêtu d'une tunique en argent doré. Leila se mit à réfléchir et se dit qu'elle pourrait trouver un arrangement malgré cette épreuve. Le prince arriva devant elle :
« Tu n'aurais jamais dû venir », dit le prince en rigolant.
« J'étais... », dit Leila, interrompue par un rire moqueur derrière elle, qui ne lui était pas inconnu...
« Tu n'aurais jamais dû faire confiance aux gens qui t'ont aidée », répéta le prince.
« Qu'est-ce qui se passe ? », dit Leila, qui commença à avoir peur en voyant l'ombre d'une silhouette s'avancer vers sa cellule.
« Hamza, viens ici et décide du sort de ta chère amie. »
« Hamza ??? », dit l'ancienne princesse, se mettant à pleurer en voyant son ami arriver.
« Tu es bête. Quel genre de personne fait aveuglément confiance à un inconnu ? », dit Hamza en riant.
Leila, bouche bée, le regarda avec une larme coulant sur son visage. Hamza essuya sa larme et dit : « Tu pleures ? Ne t'en fais pas, ce choix n'est pas vraiment injuste. Nous nous vengeons juste des actes de guerre que ton père a lancés contre nous. Tu vois, tu vas sûrement mourir pour quelqu'un d'autre... les meilleurs meurent souvent en premier », puis il se mit à rigoler.
Le prince et Hamza se mirent en route vers la salle de vengeance en rigolant l'un avec l'autre.
La princesse tomba et pleura toute la journée jusqu'à la tombée de la nuit. Une voix à côté, dans la même prison, lui dit : « Alors, t'es en panne de larmes ? »
« Qui êtes-vous ? », dit Leila.
« Je vous repose la même question, princesse », dit l'étranger.
Leila répondit d'un simple « hum » et s'assit en regardant le sol.

L'homme, pris de pitié, dit : « Bon, je me présente quand même puisque je n'arrive pas à trouver le sommeil. Moi, c'est Marouane. »
« Quoi, mais vous n'êtes pas le prince ? » dit Leila.
« Non, haha, mon histoire est assez longue, mais quoi de mieux que de raconter une histoire dans un conte. Mon histoire est assez floue : J'étais le prince de terres assez riches. Mon peuple ne manquait jamais de rien et nous étions en paix et en alliance avec le Maroc et la Tunisie. Jamais l'esclavage n'avait touché nos terres après son abolition et le soleil ne manquait jamais de venir. La lumière et l'eau formaient la source première de notre contrée, mais un jour, lorsque j'étais jeune, un bateau a débarqué sur nos terres et a tué une partie du peuple. La première chose que j'ai vue était ma mère par terre, pleurant et me disant "Cours, Amir Sahir, et ne te retourne pas". Mais plus j'avançais, plus le peuple était en ruine. Ce monde d'euphorie et de joie s'est transformé en un éclat de feu et de guerre. Puis j'ai été mis en prison et un jour, à mes 15 ans, j'ai compris que j'étais exilé à vie et que faire des poèmes ne servirait jamais à rien à part ne pas s'ennuyer. Je me suis mis à pleurer et à crier pour qu'on me libère et un garde s'est approché. Je me suis calmé d'un coup, n'ayant pas oublié ce qu'il avait fait à mon beau royaume. Le garde s'est approché avec une soupe à la main droite et a dit : "Désolé pour ce qu'ils t'ont fait, moi je ne suis qu'un petit garde qui ne peut que te nourrir..." Puis il est revenu chaque jour avec une soupe et du pain à la main et parfois de l'eau. Lui et moi parlions, nous étions devenus amis. Mais un jour, lorsque je l'attendais à la tombée de l'aube, il n'est jamais revenu... Mais au moins, avec les ressources que j'avais, j'ai pu survivre jusqu'ici. Mais retiens qu'ils ne savent même pas que je suis encore là. »

Le voyage entre deux frontièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant